Les rues d'Abidjan sont restées vides durant quelques jours après le vote.

En Côte d’Ivoire, à cause des tensions politiques autour de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, l’économie nationale a connu une baisse d’activité. Durant environ une semaine, de nombreux secteurs clés d’activité ont été touchés.

La vie a repris son cours dans le district d’Abidjan, après plusieurs jours de peur liée aux violences de la période électorale. Magasins, ateliers de coutures, maquis, bars et restaurants, marché… De nombreux commerces avaient dû fermer durant cette semaine, alors que le panier de la ménagère commençait à se vider.

Ce jeudi 5 novembre, notre équipe de reportage a sillonné quelques quartiers de la ville d’Abidjan pour constater les conséquences de ce court temps d’arrêt de l’activité économique. « Avant-même le jour du scrutin (le 31 octobre, ndlr), les gens avaient peur de sortir. Si personne ne sort, c’est clair que nous n’aurons pas de clients », témoigne Adèle, gérantes d’une pâtisserie qui jouxte le boulevard Latrille, à Angré. A l’en croire, la clientèle avait déjà baissé de moitié quand elle a fermé totalement le jour du vote. « Des banques et certaines entreprises de téléphonie mobile avaient fait des communiqués pour annoncer leur fermeture ce jour. Nous avions eu très peur », explique Adèle.

A quelques lieues de la pâtisserie d’Adèle, nous visitons un restaurant, qui vient à peine d’ouvrir. Brou Amèle, la responsable de cet établissement dit suivre ‘‘très attentivement’’ l’évolution de la situation. « Nous avons tout fermé depuis huit jours », révèle la patronne de ce restaurant de luxe qui emploie une dizaine de filles, selon elle. « Certes nous avons perdu beaucoup durant ces deux semaines. Mais nous sommes en bonne santé. La seule chose que nous voulons, c’est que les choses restent calmes et que la vie continue », espère Brou Amèle.

Cette crise n’a épargné aucune commune dans le district d’Abidjan. A Yopougon-Niangon, Jean-Baptiste, tenancier du très achalandé « Garba Choco » a souffert de l’impact de cette crise. Lui dont le ‘‘garbadrome’’ est toujours bondé de clients s’est vu obligé de fermer. « Nous étions obligés de fermer depuis le vendredi 30 octobre, avant même le jour du vote », témoigne-t-il.  

Cette situation a aussi fait grimper les prix des denrées alimentaires. Les marchés qui commencent à s’ouvrir ont fait grimper les prix, selon plusieurs témoignages. « Le tas d’aubergine qui coûtait 100 francs est passé à 200 francs CFA. Le régime de bananes plantains qui était évalué à 1500 francs se vend entre 2 300 francs et ou 2500 francs.  Le lot de trois tubercules d’ignames de 1500 Francs revient à 2500 francs, la boule d’attiéké, quant à elle, est restée à 100 francs mais la quantité a été réduite », témoigne Kouassi Amenan, ménagère à Abobo. Cette flambée des prix serait due, Abdoulaye Bamba, l’un des responsables des commerçants d(Adjamé, au nombreux barrages érigés sur des routes de l’intérieur du pays par des populations, répondant à des mots d’ordre politiques.

Becanti N’KO ( stagiaire)

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