L'OMS appelle les pays africains à ne pas baisser la garde contre le coronavirus.

Alors que l’Europe apparaît à nouveau submergée par la pandémie de la Covid-19, le nombre des contaminations connues sur tout le continent africain reste faible. Et reste comparable à celui de la France.

Près d’un an après le déclenchement de la pandémie du coronavirus, l’Afrique ne recense que 4 % des cas de contamination. Un chiffre qui remet en cause tous les pires pronostics contre le continent, à propos de ce virus très contagieux qui a emporté plus de 1 388 926 personnes dans le monde.

En Côte d’Ivoire, au 22 novembre 2020, les autorités sanitaires ont recensé 131 décès et environ 21 000 cas.  Comme ailleurs sur le continent, notamment en Afrique subsaharienne, ces chiffres suscitent une certaine méfiance, mais, globalement, l’épidémie semble sous contrôle. A Abidjan et ailleurs en Côte d’Ivoire, les hôpitaux ne sont pas pleins et les services de réanimation sont souvent vides ! Aussi les populations portent-elles de moins en moins, le masque, à part quelques endroits comme les centres commerciaux, où il est encore exigé. A Abidjan comme dans plusieurs villes du pays, le Covid-19 n’est plus une préoccupation du quotidien.  Pour la journaliste Laurence Caramel spécialiste dans le domaine, cette protection du continent dans une certaine mesures s’explique par le faut que « les pays du continent ont pris des mesures très tôt ». « Dès l’apparition des premiers cas, des décisions très radicales ont été adoptées, comme la fermeture des frontières ».

Mais l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) invite les autorités sanitaires à ne pas baisser les bras. Ce jeudi 19 novembre, elle a averti contre un relâchement constaté dans certains pays, dont la Côte d’Ivoire. Lors d’une conférence de presse au siège de l’institution à Brazzaville, la directrice générale de l’OMS Afrique, appelé les Etats membres en Afrique à rester « extrêmement vigilants » à l’approche des fêtes de fin d’année où l’on note généralement des rassemblements dans les familles.  « Alors que nous nous approchons de la période de l’année lors de laquelle les gens se déplacent pour passer les fêtes ensemble, le risque de transmission de la Covid-19 est plus élevé. De nouveaux foyers de cas peuvent émerger dans des endroits qui n’ont pas été touchés jusqu’à présent, du fait des déplacements ou des rassemblements pour les festivités », a prévenu Dr Matshidiso Moeti. « Face à la Covid-19, le relâchement peut être dangereux. En ce moment critique, alors que l’Afrique commence à voir une hausse du nombre de cas, nous avons besoin de redynamiser et nous réengager à porter des masques. Je sais que beaucoup trouvent les mesures de santé publique fastidieuses, mais sans l’action de chacun d’entre nous, l’Afrique risque de faire face à une nouvelle hausse des cas de la Covid-19 », a insisté Dr Moeti.

« Contrairement à la première vague de cas qui a été déclenchée par des zones à risque élevé en Afrique subsaharienne, la récente hausse a lieu principalement dans la région nord-africaine, où les températures commencent à baisser », a précisé l’OMS.

Dans les 47 pays de la région africaine de l’OMS, 19 ont signalé une augmentation de plus 20 % de nouveaux cas au cours des derniers 28 jours par rapport aux quatre semaines précédentes. 17 pays enregistrent cependant une diminution de plus de 20 % du nombre de nouveaux cas au cours des derniers 28 jours, en comparaison des quatre semaines précédentes.

Dans la course au vaccin, l’Afrique l’on se demander si les gouvernements africains auront les moyens financiers pour acheter les doses nécessaires pour protéger les populations. Des initiatives ont déjà été prises pour assurer une forme d’équité dans l’accès aux vaccins pour les pays les plus pauvres. La principale, conduite par l’OMS, s’appelle Covax. La plupart des gouvernements africains y ont adhéré. L’Union africaine a estimé que 12 milliards de dollars seraient nécessaires pour vacciner 60 % de la population du continent.

Ténin Bè Ousmane

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