Le réseau social américain a reporté sa décision de nouvelle politique pour le mois de mai.

Depuis l’annonce de la nouvelle politique de confidentialité de l’application de messagerie numérique WhatsApp le 6 janvier 2021, nombreux sont les utilisateurs qui redoutent la publication de données personnelles sans limites. Pourtant, selon les experts, il n’en est rien.

WhatsApp est une application mobile multiplateforme. Elle a été conçue en janvier 2009 par Brian Acton et Jan Koum des employés de Yahoo. Elle fournit un système de messagerie instantanée chiffrée de bout en bout aussi bien via les réseaux de téléphonie mobiles que par Internet. Elle a remporté un grand succès au tournant des années 2010. En 2014, Mark Zuckerberg créateur de Facebook rachète le produit WhatsApp à 22 Milliards de dollars source wikipedia.org.

Mais le 6 janvier 2021, WhatsApp produit de Facebook a alerté les utilisateurs d’une mise à jour de ses conditions de service et de sa politique de confidentialité qui devrait entrer en vigueur le 8 février 2021. Cette date a été décalé jusqu’au 15 Mai. Face au mécontentement croissant et à l’exode d’une partie de ses abonnés.  (Source https://www.lemondeinformatique.fr/actualites).

Le message est clair. « Rien de ce que vous partagez sur WhatsApp, vos messages, photos et informations de compte inclus ne seront partagé à la famille d’application de Facebook, ni même à la vue des autres. Nous allons utiliser vos données pour vous informer. Vous informez selon vos préférences des mises à jour des produits et des services marketing. (Source https://www.whatsapp.com/legal/privacy-policy) », Stipule la nouvelle politique de confidentialité.

Une information mal interprétée au vue des réactions qu’elle suscite. « Je quitte WhatsApp. Du jour au lendemain, ils décident de rendre public nos données. J’utilise WhatsApp  pour sa confidentialité. Si WhatsApp n’est plus confidentiel. Rien ne me retient. Le jour ils reviendront sur leur information. Je retournerai sur WhatsApp », indique Miriam, Comptable. Cette jeune femme de 35 ans a immédiatement quitté l’application pour se réfugier sur Signale.

Comme elle, de nombreux utilisateurs des 4 coins du monde prennent des dispositions pour éviter de voir leurs données éparpillées car l’information a fait l’unanimité surtout sur les réseaux sociaux.

Combien d’utilisateurs ont-ils migré vers d’autres applications par incompréhension de la politique ?

Selon les données de la société d’analyse Sensor Tower, « Signal a été téléchargé et installée environ 7,5 millions de fois depuis l’App Store et le Google Play Store entre le 6 et 10 janvier 2021 ». Des chiffres 43 fois plus élevé que la semaine précédente. Cela est très important dans l’histoire de l’application. Les chiffres sont également impressionnants pour la messagerie sécurisée Télégramme, qui a été téléchargée plus de 5 millions de fois en quatre jours », ainsi relaté par le Développeur d’application Aman Achille.

L’étudiant Jean, 25 ans, s’y intéresse depuis peu également. « C’est de la plaisanterie je parie. Pourquoi publier nos messages? Mes contacts, tous les marabouts, les personnes que j’évite pourront me contacter. WhatsApp doit revoir sa politique. On sait que vous avez nos données mais pourquoi les rendre public. En plus sur Facebook. J’ai préféré aller me réfugier sur télégramme», a-t-il confié.

Selon une étude de l’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), du dénombrement parue le 30 septembre 2020 « il y’a 18 390 558 abonnés à internet  en  Côte d’Ivoire ». Chaque abonné à internet détenant au moins un Smartphone, il est fort probable qu’un abonné internet ait un compte WhatsApp ou Facebook. Qu’est ce qui changera réellement dans la confidentialité de WhatsApp?

Aman Achille, Développeur Web explique les contours de cette nouvelle politique de WhatsApp.

« WhatsApp était plutôt connu pour mettre en avant la sécurité de sa messagerie cryptée et sa confidentialité en matière de données personnelles. Mais tout changera désormais. Les conversations, le numéro WhatsApp, le nom et prénom du compte WhatsApp  resterons toujours confidentiels. Contrairement aux comportements des utilisateurs qui ne seront plus confidentiels. WhatsApp pourra commercialiser nos comportements, nos préférences auprès des entreprises du NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication). Ce qui leur permettra de faire des publicités bien ciblées. Ces informations seront vendues par Facebook. Car WhatsApp est un produit de Facebook. Depuis 2014 WhatsApp était accessible gratuitement. C’est ce qui explique ce changement de confidentialité. Cette politique permettra à Facebook de faire des rentabilités», explique-t-il.

Loi de régulation

Pour le Développeur Akiley Noé, Développeur Web et Mobile WhatsApp ne peut utiliser les données de ces utilisateurs sans accord préalable. «Il existe une loi en Europe nommé CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) ». Cette loi, dit-il, « est chargée de veiller à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques. 

Partant de là, on se réfère à l’article 226-22-1 qui stipule : « Le fait de procéder ou de faire procéder à un transfert de données à caractère personnel faisant l’objet ou destinées à faire l’objet d’un traitement vers un Etat n’appartenant pas à l’Union européenne ou à une organisation internationale en violation du chapitre V du règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/ CE, ou des articles 112 à 114 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 précitée est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. ».

C’est conformément à cet article que le réseau social a envoyé à certains utilisateurs. Sans l’accord de ces utilisateurs WhatsApp ne peut pas utiliser les données de ces utilisateurs » rassure M. Akiley.

Audrey Assi (stagiaire)

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