Un tiers de la population du pays est en surpoids.

Un tiers de la population du pays est en surpoids. En cause les habitudes alimentaires traditionnelles qui ne sont pas adaptées à la sédentarisation des modes de vie.

Dans la petite cuisine de sa maison familiale, Angelina Tekyi fait travailler cinq personnes. Toutes les semaines, le chef et ses quatre commis récupèrent des fruits et légumes auprès de fermiers locaux, puis préparent les produits qui seront livrés frais ou prédécoupés, pour des poêlées ou des smoothies prêts à consommer.

Mme Tekyi a lancé son entreprise, EatHealthy, il y a moins d’un an, au début de l’épidémie de Covid-19. La jeune pousse commence à faire parler d’elle et reçoit désormais une quinzaine de commandes hebdomadaires dans toute l’agglomération d’Accra, la capitale du Ghana. « Beaucoup de mes clients sont des personnes en surpoids qui veulent adopter un mode de vie plus sain », explique l’entrepreneuse.

Car les légumes verts ont peu de place dans le régime alimentaire des Ghanéens. « Ce n’est pas trop notre truc, reconnaît Angelina Tekyi. Ici, on aime la nourriture lourde : le fufu, le banku, le kenkey [boules de pâte de manioc, de maïs ou de plantain, parfois fermentée, servies avec de la soupe ou de la sauce]… » Changer ces habitudes culinaires n’est guère aisé comme a pu le constater la restauratrice qui mise avant tout sur le bouche-à-oreille pour se développer.

Les initiatives comme celles d’Angelina Tekyi vont-elles permettre de changer la donne ? Au Ghana, l’obésité est devenue un enjeu de santé publique. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 10,9 % de la population adulte de ce pays d’Afrique de l’Ouest était obèse en 2016 et 30,8 % était en surpoids. Une tendance jugée si préoccupante que le président Nana Akufo-Addo lui a consacré une partie de son discours sur l’état de la nation, en février 2020.

Comorbidités importantes

« Nous sommes trop nombreux à être en surpoids, et l’obésité est un problème croissant, même chez les jeunes, mettait-il en garde. Il est temps que nous apprenions tous à prendre la responsabilité de notre santé individuelle et à admettre que notre santé est déterminée par notre mode de vie. »

Avec Le Monde

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