Boucles d’oreilles, colliers, perles, bracelets… Les poids baoulé ou akan sont utilisés pour embellir les accessoires de beauté. Et toutes les femmes africaines en raffolent.
Depuis les temps les plus reculés, en pays Akan (Agni et Baoulé) les transactions étaient faites à l’aide de poudre d’or et de pépites. Acheteurs et vendeurs vérifiaient les quantités d’or avec leurs poids personnels, et chaque opération exigeait une double pesée.
Aujourd’hui, si ces objets ne servent pratiquement plus à des transactions commerciales, ils restent bien présents dans la vie contemporaine et c’est dans la mode qu’ils se sont le plus recyclés.
Les femmes africaines, en particulier, raffolent bien de ces bijoux faits avec ces minuscules instruments de mesure de l’or d’autrefois. A Abidjan, Aya Konan Koffi en a fait sa spécialité dans une boutique qu’elle tient en plein cœur d’Abidjan-Plateau, la capitale économique de Côte d’Ivoire. Chez elle, les clients, en majorité des femmes, y trouvent tout. « Nos bijoux se sont inspirés de ces objets anciens pour créer sa ligne de bijoux. Les bijoux se portent aussi bien sur les tenues traditionnelles que sur les tenues modernes », explique Mme Konan.
« Nous vendons des accessoires de modes tel que des bijoux des sacs, des vêtements et d‘autres objets de la vie courante », ajoute la patronne de la boutique Makéda. « Les poids baoulé ou akan sont des objets anciens qui servaient à peser l‘or. Ils ont tous des significations différentes », fait savoir celle qui se dit attachée à la culture akan, son groupe ethnique.
C’est elle qui fabrique la plupart des poids qu’elle expose. « Tous les poids sont fabriqués en Côte d’Ivoire. Nous avons une fonderie. Les ventes se passent en boutique et sur internet avec les différents comptes réseaux sociaux », soutient-elle.
Ces petits instruments de mesures d’autrefois ont fait l’objet de nombreuses études depuis la fin du XVe siècle. Ils sont classés en deux catégories : les poids à formes géométriques et les poids à représentation d’objets usuels, de plantes, d’animaux et de personnages.
Pour la spécialiste Aya Konan Koffi, ces produits renforcent une symbolique culturelle mais surtout artistique. C’est pourquoi elle expose des accessoires avec toutes formes de poids. « Le poids akan ou baoulé est toujours une œuvre d’art. Il n ‘y a pas de bonne ou de mauvaise qualité. Il y a juste une appréciation personnelle », explique-t-elle.
« Je vends des bijoux inspirer des poids baoulé parce que j‘avais envie de promouvoir ma culture à travers la mode et de montrer que l’on pouvait allier la tradition avec le modernisme », se justifie Mme Konan.
Bekanty N’Ko (stagiaire)