La mode est en perpétuel mouvement. L’Afrique n’est pas en reste. La mode africaine a atteint une reconnaissance mondiale grâce à la créativité des acteurs d’aujourd’hui.
L’Afrique « a toutes les cartes en main pour devenir l’un des prochains leaders mondiaux de la mode », selon un rapport de 2023 de l’Unesco, l’organe culturel des Nations unies. Et ce n’est pas faux. Une des forces des créateurs africains est qu’ils s’inspirent de leur culture et la développent. La montée en puissance de la mode africaine sur le plan internationale n’est plus une illusion mais une véritable réalité. « Le secteur de la mode est chaque jour plus saturé en Occident », fait remarquer Emmanuelle Courrèges. Elle est la fondatrice de Lagos54. Pour Emmanuelle « Les créateurs africains apportent un souffle d’air frais ». La mode en Afrique se distinguent par des vêtements qui affirment le statut social et économique (exclusivité), la capacité de créer des modèles qui ne sont pas faciles à reproduire (unicité) et la créativité pour projeter la personnalité de chaque client dans les vêtements (individualité).
On l’a constaté lors des « quatre grandes » de la mode de Paris, Milan, Londres et New York. Outre le MaXhosa, des marques du Ghana, du Nigeria et du Cameroun ont lancé de nouvelles collections pendant ces semaines de la mode. « Il y a six ans, il n’y avait aucun créateur africain dans les semaines de la mode occidentales officielles, a déclaré, à la BBC, le danseur de ballet devenu créateur, Imane Ayissi. Ayissi est fils d’un champion de boxe camerounais et d’une reine de beauté. Imane Ayissi a fait défiler ses mannequins à Paris dans des couches de taffetas et de satin, dans lesquelles il a incorporé du kente (un textile ghanéen tissé à la main) ainsi que des tissus traditionnels du Burkina Faso.
En fait l’Afrique est une source d’inspiration. Les créateurs africains s’inspirent de la façon dont les femmes, dans de nombreux pays africains, utilisent de simples pièces de tissu et les drapent autour de leurs hanches pour créer une sorte de jupe, parfois à plusieurs niveaux. Ce travail commence à porter des fruits. La mode africaine commence à s’exporter à l’internationale. Mais l’avènement des réseaux sociaux y sont pour quelque chose. « Pour une fois, comme tout se passait en ligne et que peu de gens étaient en mesure de participer à des semaines de la mode, l’Afrique a eu l’occasion de faire entendre sa voix », explique, à la BBC, Frederica Brooksworth, directrice générale du Council for International African Fashion Education.
Une chose qui a favorisé aussi l’essor de la mode africaine est la multiplication des défilés de mode en Afrique, comme la semaine de la mode de Lagos, et l’impact des créateurs de la diaspora. Ce n’est plus une illusion, mais une vraie réalité. Il faut désormais faire avec les créateurs africains.
Sékongo Naoua