Aux championnats d’Afrique du cyclisme d’Egypte, du 2 au 6 mars 2021, le drapeau ivoirien a été hissé haut dans le ciel par Minata Soro. A 19 ans, la championne de Côte d’Ivoire inscrit son nom dans les annales de la Confédération africaine de cyclisme (CAC) en décrochant deux médailles ! Zoom sur cette jeune athlète pleine d’avenir.
« La leçon que je retiens de ces compétitions africaines et des médailles que j’ai remportées cette année, c’est qu’il faut faire confiance en soi, quelle que soit la situation. Il faut tout simplement se donner à fond. Mes encadreurs et mon père m’ont toujours répété cela. Mais cette année j’ai compris qu’ils ont raison ». En recevant l’équipe de reportage de VoixVoie de Femme ce 1er avril 2021 au siège de la Fédération ivoirienne de cyclisme (FIC) à Abidjan Les Deux-Plateaux, l’élève en classe de Terminale au Lycée municipal de Koumassi ne cache pas son émotion, quand elle raconte cet épisode de sa vie.
Elle en profite pour rendre hommage à la présidente du Mavec, Emma Kroi, Ben Ibrahim, son encadreur et au président de la Fédération ivoirienne de cyclisme, Allah Kouamé.
En effet, en partant d’Abidjan pour la capitale égyptienne pour participer aux championnats d’Afrique du cyclisme, Minata Soro était, certes, fière de faire le voyage. Mais la championne de Côte d’Ivoire 2020 ne s’imaginait pas y revenir avec des médailles. « C’est vrai qu’on me disait d’avoir confiance en moi et que je pouvais aller loin. Mais moi, la participation à des championnats d’un tel niveau était déjà une consécration », se souvient-elle.
Pourtant au terme de ces compétitions de haut niveau qui se sont déroulée du 2 au 6 mars 2021, la coureuse cycliste de Marcory vélo club (Mavec) décrochera effectivement deux bonnes médailles. Elle obtient d’abord le premier podium de la Côte d’Ivoire avec le Bronze à la course en ligne, au scratch, puis la médaille d’argent sur piste (keirin), à quelque pas du titre de championne d’Afrique ! Mais sur le terrain tout n’a pas été rose, comme le témoigne la jeune cycliste de 19 ans.
Sur la Route, Minata se souvient des difficultés qu’elle a connues. Le relief, souvent accidenté en Egypte, ne s’y prêtait pas. Dans son pays, elle s’est entraînée sur la piste… Après ces mauvaises expériences où elle a fini souvent à la 11e place, la championne de Côte d’Ivoire 2020, ne croyait plus à la suite des compétitions qui devraient se dérouler sur la ligne ou sur la piste. Pourtant c’est là qu’elle va s’exprimer.
« Mon encadreur ne cessait de me dire d’avoir confiance en moi. Cela me motivait. Mais je doutais encore de moi. Puisque, pendant l’étape suivante de la course contre la montre, j’ai terminée quatrième. J’étais en peu découragée parce que c’est seulement contre la montre que je roulais… ».
La course en ligne
C’est après la course contre la montre que la compétition en ligne a commencé. « On a fait 40 tours pour un circuit de 250 mètres. J’ai fait 10 tours dans le peloton. C’est au 11ème tour que j’ai d’attaquer en pédalant plus rapidement et c’est comme cela que c’est parti. Je me suis détachée du peloton. J’ai pédalé six tours devant, seule devant tous. C’est après cela qu’une Egyptienne et une Marocaine sont venues me dépasser. J’ai essayé de lutter pour les prendre. Et quand je les ai reprises, on a doublé le peloton. C’est ainsi que nous sommes restées jusqu’à l’arrivée. A la fin elles sont passées devant moi et j’ai pris la troisième place ! Ce qui m’a valu la médaille de bronze », raconte Minata Soro, sourire au lèvres. « J’avais ma première médaille ! » C’était dans la journée du 6 mars 2021.
Dans l’après-midi elle glane la deuxième médaille, cette fois sur la piste.
« Lors de l’épreuve de Kérin, j’ai pris la deuxième place sur six filles. Ce qui m’a valu la médaille d’argent ».
« Minata est une fierté nationale. Elle nous permet de rattraper une quinzaine d’années d’attente de médailles africaines », se félicite le président de la Fédération ivoirienne de cyclisme, Yao Allah-Kouamé. Selon lui, la Côte d’Ivoire n’avait plus reçu de telles médailles, en dehors de la sous-région ouest-africaine.
Ces médailles glanées font rentrer la jeune coureuse cycliste dans l’histoire de cette discipline sportive en Côte d’Ivoire.
Désormais galvanisée, elle veut aller plus loin. Surtout qu’elle ne doute plus d’elle-même. « Je veux aller plus loin. Je ne suis pas encore satisfaite. Je dois me mettre encore au travail pour grimper. J’espère être la meilleure aux prochaines compétitions internationales ».
Ténin Bè Ousmane