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Publié le 19 septembre, 2022

La nouvelle trêve sociale signée entre l’Etat ivoirien et les organisations syndicales qui a permis une amélioration des conditions de vie des fonctionnaires annoncées le 6 Août 2022 par le président de la république suscite de nombreuses réactions. Cet accord, selon les autorités ivoiriennes, a pour objectif, l’amélioration continue des conditions de vie et de travail des agents de l’Etat. Votre magazine a tendu son micro aux fonctionnaires. Reportage !

Un vœu pieux…

« Le président vient de poser un acte fort et il faut le reconnaitre », apprécie Fanny Lacina qui indique qu’avec la cherté de la vie, « ces mesures nous apportent beaucoup de soulagement ». Pour ce fonctionnaire qui « attendait vraiment beaucoup de l’Etat » est heureux de ce dénouement, « l’Etat, en répondant de façon inattendue, nous a surpris agréablement » c’est pourquoi, estime-t-il que « nous ne pouvons que le saluer pour ses décisions historique ».

Jean Paul, un agent de l’Etat va dans le même sens que M. Fanny. « Nous sommes dans une situation économique très difficile. Alors, nous devons saluer les efforts faits par le président de la République et l’ensemble des membres du gouvernement », estime-t-il également avant de promettre que « c’est avec beaucoup de motivation et détermination, que vont travailler les fonctionnaires et différents agents de l’Etat ». Selon lui, « C’est à nous d’être reconnaissants et se donner les moyens de bien accomplir nos différentes tâches ».  

Quant à Ouattara Moussa, c’est une revalorisation salariale à laquelle il ne s’attendait pas. « Le fait d’apporter des réponses favorables à leurs requêtes, nécessite reconnaissance à l’endroit du gouvernement. Mais aller au-delà de nos attentes, c’est tout autre chose », a-t-il souligné. « Ce 62ème anniversaire de Côte d’Ivoire restera gravée dans nos mémoires à jamais, à cause de cette nouvelle trêve sociale », se réjouit-il.

« Nous sommes très contents de cette nouvelle trêve sociale. Maintenant, nous pouvons bien dormir, bien manger, économiser, bien nous occuper de nos familles à cause de cette revalorisation salariale… », a estimé madame Kouadio, agent de l’Etat.

…Voir ça autrement

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« Ce n’est pas mal pour quelqu’un qui n’avait rien avant. Sinon en général, c’est au moins 75% du salaire on donne comme prime. Mais du fait qu’on n’avait rien avant, c’est acceptable », a apprécié madame Dosso. Elle veut particulièrement que l’indice soit touché. Selon elle, l’indice est toujours intact depuis plusieurs décennies. « S’il touchait l’indice, cela allait beaucoup nous arranger surtout à la retraite. Quand vous regardez toutes ces indemnités, elles ne sont pas profitables aux retraités. Mais seulement à ceux qui sont actuellement en fonction », a-t-elle souligné avant de poursuivre « Il faudrait retravailler sur le code du travail, le statut général de la fonction publique », a-t-elle souhaité.

Pour l’ensemble de ces fonctionnaires et agents de l’Etat, la revalorisation du salaire est une satisfaction car ces indemnités leur permettront de vivre mieux.

Les responsables syndicalistes, tous émus

« C’est un sentiment de joie qui nous anime. Parce que nous avons aujourd’hui réussi à montrer que le paradigme nouveau impulsé en 2017 est une réalité », avoue le président de l’intersyndicales des fonctionnaires, Monsieur Jean Yves Abonga. Selon lui, c’est environ 227 milliards de Fcfa par an, qu’ils ont pu décrocher pour leurs camarades. « Sur les 5 ans, ça sera plus 1.100 milliards », a-t-il précisé. Pour qui, c’est une victoire, une joie pour eux à se mettre au service de leurs camarades pour que la paix sociale puisse régner.

Le secrétaire général de l’union nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire, monsieur Yves Kodibo, ne dit pas le contraire. « C’est du jamais vu », a-t-il lancé. Pour lui, « Au départ des négociations, on se disait qu’on ne pouvait pas véritablement obtenir ça », mais, appuiera-t-il « c’est grâce à notre détermination, grâce aux échanges qui ont été menés… que la moisson a été abondante. « Donc moi je sors de là satisfait, heureux et content », avoue-t-il.

Le secrétaire général adjoint de la Fesaci-cg, partage ce même sentiment de joie qui découle naturellement des travaux effectués, en fonction des ambitions développées depuis quelques années. « Le processus véritablement a été enclenché il y a un an. Et lorsque le dénouement est heureux, vous avez un réel motif de satisfaction. C’est bien ce qui nous habite en ce moment », raconte Yacouba Traoré. Pour qui, « c’est pour la première fois, le président de la République annonce des mesures… qui sortent totalement de nos attentes et aspirations », a-t-il révélé.

Quant à Théodore Zadi Gnagna, président de la plateforme nationale, c’est un « sentiment de fierté, de joie, qui nous anime, du bonheur aussi partagé avec l’ensemble des travailleurs de la République de Côte d’Ivoire. Nous sommes très heureux », a-t-il révélé. A l’unanimité, l’ensemble des organisations syndicales et responsables… se dit satisfait de l’ensemble de ces décisions. Pour eux, toutes les rubriques qui concernent le salarié ont été visitées par le chef de l’Etat. Mais, cette réussite est le fruit d’une lutte commune car ils ont accepté de taire leurs égos dans ces négociations.  

La « Prime Ado »

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« Si vous promenez votre micro à Abidjan et à l’intérieur du pays, je ne crois pas qu’un seul fonctionnaire puisse vous dire, qu’il n’est pas content de cette prime. Car elle va nous éloigner de ces crédits », a fait savoir monsieur Silué. Pour qui, l’instauration de cette prime éventuellement appelée prime Ado, va remédier à certaines pratiques des salariés afin qu’ils puissent économiser.

Et quant à monsieur Ouattara, « le mois de décembre est un mois de pression intense pour les fonctionnaires et agents de l’Etat. C’est là que commence les difficultés chaque année. En Côte d’Ivoire, l’accès aux crédits dans les banques est très compliqué », explique l’instituteur. Donc cette prime viendra sauver certains fonctionnaires des usuriers.

La Prime Ado est payable chaque début du mois de janvier, à tous les fonctionnaires et agents de l’État. Elle représente 33%, c’est-à-dire le tiers du salaire mensuel indiciaire de base du mois de décembre précédent. Cette prime annuelle sera une solution aux prêts faits par les usuriers, surnommés les « margouillats ». Ces personnes qui prêtent de l’argent facilement et rapidement à des taux exorbitants auxquels les fonctionnaires aux revenus moyens garantis sont particulièrement touchés.  

Lire aussi : Message à la nation du président Alassane Ouattara, samedi 6 août 2022

Les travailleurs estiment de façon générale que leurs conditions de vie seront impactées par cette nouvelle trêve sociale. Vu que le tiers des fonctionnaires n’avaient pas d’indemnité de logement.  Cette revalorisation salariale est donc une grande victoire pour le monde syndicaliste ivoirien et pour l’ensemble des travailleurs. En retour, le gouvernement demande aux organisations syndicales à s’engager de toutes leurs forces pour l’amélioration permanente de la performance de l’administration publique.

Yahafe Ouattara (stagiaire)

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