« La Chine, ça veut dire qu’on est beaucoup. Arafat a le plus de fans que tous les artistes ici en Côte d’Ivoire. », nous disait Ouattara Ibrahim, natif de la commune d’Abobo (Abidjan), venu honorer la mémoire de son idole, Feu Dj Arafat, mort il y a de cela 3 ans dans un tragique accident. Comme lui, les fans de l’artiste ne manquent pas de commémorer cet anniversaire de celui qui fut et qui reste leur Chef, le Daïshi. Entre division, violence, agression et souvenir, les Chinois peuvent-ils garantir la survie de cet évènement si importante ?
L’histoire ‘’des Chinois’’
Molaré a profité d’une invitation, le mercredi 30 octobre dernier, à l’émission Vibe Night Show sur Radio Vibe, pour solder ses comptes avec les ‘’chinois’’, a indiqué Afrique sur 7. Molaré a révélé être à l’origine du mot « Chine » que Dj Arafat a attribué à ses fans.
Il a en effet indiqué que c’est lui qui a donné l’idée à Arafat d’appeler ses fans « La Chine ». « Attendez, que je vous explique l’histoire de la Chine. La première fois qu’on a parlé de la Chine et des Chinois, c’était après le concert que j’ai organisé pour DJ Arafat, le 1er janvier 2017 », a d’emblée confié ‘’le boss’’ du coupé-décalé.
« C’est moi qui ai dit à Didier que quand tu viens à Ivoire Golf Club, c’est comme si c’était en Chine, donc il faut appeler tes fans les Chinois », poursuit Molaré qui précise que « tous ceux qui iront sur sa page pour vérifier verront qu’avant le concert du 1er janvier 2017, il n’avait jamais parlé de Chine ou de chinois.
DJ Arafat est décédé le 12 août 2019, des suites d’un accident de moto. L’artiste compositeur-chanteur a été enterré le 31 août dernier, au cimetière Williamsville d’Abidjan.
Un esprit mitigé
Trois ans après son rappel à Dieu, le souvenir de DJ Arafat reste vivace dans le cœur et l’esprit de ses fanatiques qu’il avait lui-même baptisés sous le sobriquet de « la Chine populaire » ou encore « les Chinois » faisant allusion à leur important nombre.
Le vendredi 12 août jusqu’à tard dans la soirée, les « Chinois » ont pris d’assaut la rue qui avait été témoin de l’accident qui a précédé la mort du « Daïshikan », à Angré 7e Tranche, dans la commune de Cocody, dans l’Est de la capitale Abidjan, pour marquer l’an III de son décès.
Le coup reste encore dur et même terrible pour ses Chinois sur qui le temps n’a pas encore fait ses effets. « Où est passé notre idole ? (…) Donc le Daïshi est mort vraiment ? » se sont interrogés bon nombre d’entre eux.
Toujours présent dans les cœurs de ses fans, DJ Arafat l’était également sur les t-shirts arborés par la quasi-totalité des personnes présentes à cet hommage.
Nous nous souvenons qu’il y a trois ans en arrière, que le comité d’organisation des obsèques de Dj Arafat, avait rencontré l’ex-ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman.
Avant la tenue de cette réunion, une dispute inopportune a éclaté entre les membres du comité d’organisation présidé par Olivier Kenzo et des membres de la famille de l’artiste décédé.
Cette discussion a pris d’autres allures au point que le Gros Bedel, très proche d’Arafat Dj, s’est mis dans tous ses états. Se sentant incriminé par des invectives, celui-ci s’est levé de tout son poids pour s’en prendre ouvertement à un membre de la famille. S’en est suivie une petite bagarre rangée qui a été très vite calmée par les autres membres du comité.
C’est depuis lors que malgré mille et une tentatives de réconciliation entre les différentes parties qui ont côtoyé et vécu auprès du ‘’BEERUSAMA’’, une anarchie totale se fait pressentir quand nous arrivons à la date fatidique du 12 août, ‘’qui pour tous chinois ayant aimés Feu Arafat Dj est une date sacrée.’’
Ainsi, la division entre les proches du ‘’Quadra Koraman’’ et le manque d’encadrement de la part des autorités du pays par rapport à cet évènement, donne lieu à des actes d’incivismes.
Indiscipline, violences, agression, actes de vandalisme…
Plusieurs cas d’agressions physiques et de vols ont eu lieu ce vendredi 12 août 2022, à Angré, en marge de la commémoration de l’an 3 du décès de Dj Arafat, a-t-on constaté.
Comme chaque année depuis la mort de l’artiste, ses fanatiques ont pris d’assaut le lieu de l’accident qui lui a coûté la vie, malgré l’interdiction des autorités policières de la commune, pour lui rendre hommage.
Cette année encore, l’on a assisté aux actes de vandalisme, d’agression et de vols de téléphones portables et de sacs à main de passants arrachés et emportés par des individus surexcités.
Face à cette triste réalité, Tina Glamour la génitrice du défunt Arafat Dj a donné de la voix. Lors d’un direct sur les réseaux sociaux le lundi suivant les faits, elle est montée au créneau
« (…) Vous n’allez plus, vous levez, aller faire les choses bizarres à la commémoration du décès de mon fils », a-t-elle prévu d’entrée. Et de faire cette précision. « L’année prochaine, ça ne sera pas comme ça. Vous vous levez pour faire des tee-shirts à l’effigie de mon défunt fils. Je ne vais plus accepter ça. Les années à venir, je vais prendre les dispositions pour éviter ces dérapages. Je n’ai pas mis mon fils au monde pour que tout le monde s’élève pour faire n’importe quoi. C’est de la moquerie. Là-bas où il est couché, il n’a pas demandé à être là-bas, il a besoin de paix », a-t-elle fait remarquer.
Notons que ces agressions sont le fait de certains jeunes malintentionnés qu’on imagine sont des ‘’Chinois’’. Comme s’ils voulaient ternir l’image du défunt Dj Arafat. L’acte qu’ils ont posé en déterrant le corps de leur chef juste après son enterrement et cet esprit de violence, de vandalisme qui leur reste attachés au corps doivent être donc proscrite pour que demeure infiniment la mémoire de cet artiste qui a égayé de nombreux mélomanes à travers le monde… Sinon !
Lire aussi : Côte d’Ivoire : Les ‘‘Chinois’’ se souviennent de DJ Arafat
Cédric Allangba