Artiste de scène, elle se produit dans le monde entier, Aicha Koné est un trésor pour la musique ivoirienne.
Une autre époque. Peut-être. Mais Aïcha Koné fait preuve d’une riche carrière musicale. La Diva s’est forgée une belle réputation dans le milieu de la musique ivoirienne et peu de chanteuses ivoiriennes peuvent se vanter d’avoir eu le succès de la belle aux yeux dormants.
Aïcha Koné est née le 21 mai 1957 dans la commune d’Adjamé au quartier Dallas. C’est un lieu populaire du district d’Abidjan. Aicha est la benjamine d’une famille de 15 enfants. Son père, Koné Yanourga Moussa, est originaire de Gbon dans le département de Boundiali. Ferima Macoura Traoré, sa mère, vient de la ville de Daloa à l’ouest de la Côte d’Ivoire.

Aïcha Koné chante principalement en dioula. Mais avant de devenir la chanteuse aimée et adulée, Aïcha Koné a dû affronter l’hostilité de son père. Moussa Yanourga Koné est médecin et il n’imaginait pas sa fille embrasser une carrière musicale. Le médecin ne voyait pas d’un bon œil le milieu des artistes de ce moment.
Aicha Koné brave la réticence de papa et intègre l’Orchestre de la radiotélévision ivoirienne (ORTI) en tant que choriste sous la direction d’un certain Boncana Maïga. Sa rencontre avec celui-ci va lui être bénéfique. Boncana Maïga lui permet de développer la maîtrise du genre malinké, l’aide à travailler son timbre et son souffle, à tenir la note, à suivre le rythme. Sa voix cristalline et chargée d’émotion évolue dès lors dans des intonations très variées.

La jeune fille va côtoyer des grands maîtres de la musique africaine. Manu Dibango et la sud-africaine Myriam Makeba. Aïcha Koné est fascinée par la voix de la sud-africaine. « Il y a quelque chose de très émouvant et de très profond dans la voix de Miriam Makeba. Je sentais qu’elle exprimait la douleur mais j’ignorais laquelle. A l’époque, je ne savais pas ce que l’apartheid signifiait », se souvient la star de la musique ivoirienne.
Aïcha Koné travaille dur et sort son premier 45T Dénikeleni en 1979. Suivent ensuite Zata en 1980, Baba tounouna en 1981, Kamelemb et Soleil en 1982, Linda et Narda en 1983, Wodjoro en 1984, Aminata et Dia en 1986, Adouma en 1988, Tchaga en 1990, Poro Dance en 1992, Mandingo Live from Côte d’ivoire en 1993, Kanawa en 1994, Halte à la guerre en 1995, Consécration en 1997, Le lion en 2001, Ben Kadi en 2002, Yiri Bâ en 2004 et, en 2006, Farafina Miria, avec les collaborations de Manu Dibango, Boris Bergman, et Meiway.

Une carrière bien remplie qui lui a permis de remporter des distinctions. Aïcha Koné est la seule chanteuse ivoirienne à avoir obtenu 2 disques d’Or et plus de 45 prix et trophées. On se rappelle encore du Prix Ngomo pour la paix (trophée de la chanson dans l’ex-Zaïre obtenu en 1989, le Lion d’or en Guinée en 2003, le Tamani d’honneur (Trophée au Mali) en 2005 et le Kunde d’honneur (Trophée au Burkina Faso) en 2008.
Diva et artiste engagée, Aïcha Koné a touché toutes les générations avec sa voix suave et unique.
Sékongo Naoua