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Née à Saint-Louis au Sénégal, Aminata Sow Fall est une femme de lettres sénégalaise. Elle est l’une des pionnières de la littérature africaine francophone. 

Native du Sénégal le 27 avril 1941, Aminata Sow Fall est la grande dame de la littérature africaine. Son regard critique sur la société, son humanisme et sa sensibilité font d’elle une figure incontournable et ses romans sont aujourd’hui inscrits dans les programmes d’enseignement. Elle est considérée comme la plus grande romancière africaine. Tout semble bien tracé pour elle.

Aminata Sow Fall est née dans une famille sénégalaise plutôt aisée. Ses parents font un choix. Ils décider de la faire scolariser et de l’épargner du poids des tâches domestiques. Ceci permet à la future écrivaine de se passionner pour la littérature. « J’ai lu très tôt de grands auteurs. J’ai toujours lu parce que ma passion a toujours été la lecture. Mon père avait une bibliothèque dans la maison. J’ai eu cette curiosité de toujours lire tout ce qui me tombait sous la main. Personne ne m’empêchait de toucher à un livre », déclarait-elle sur le plateau de TV5 en 2010. « Un roman m’a beaucoup marqué c’est Tristan et Iseut du Normand Béroul. Je l’ai lu plusieurs fois. J’avais été attirée par la beauté du texte. C’est l’histoire de la tragédie de ces jeunes gens. Avec le texte on a l’impression que la littérature c’est le rationnel. A l’époque je pensais que chez les occidentaux il n’y avait pas de fables mais qu’il n’y avait que ce qui est logique et rationnel. J’éprouvait donc beaucoup d’émotion à lire Tristan et Iseut », se souvient l’écrivaine.

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Elle n’avait que 8 ans lorsque son père décède. Et sa mère, qui était la première des 3 épouses de son père polygame, devient la cheffe de famille. Après le primaire à Saint Louis, Aminata Sow Fall accompagne sa sœur mariée à Dakar et y poursuit ses études secondaires où elle obtient son baccalauréat. Le bac en poche, elle part en France où elle étudie les lettres à la Sorbonne. C’est en France qu’elle fait la connaissance de son futur mari, Samba Sow. Elle se marie au début des année 1960 et rentre au Sénégal en 1973.

Son tout premier romain est « Le revenant » dans lequel elle dénonce la corruption généralisée qui se vit au Sénégal en ce moment. Ce livre a été comme un coup de poing dans l’estomac de l’élite sénégalais de ce temps. Mais elle s’en défend. « Si je voulais critiquer la société sénégalaise, j’écrirais des pamphlets ou des œuvres critiques. Si je ne l’ai pas fait, c’est que je veux faire une œuvre de création. L’œuvre de création c’est réinventer le réel », clarifiait-elle sur un plateau de télévision.

Mais son plus grand succès a été « La grève des battus ». Sorti en 1979-1980, cette œuvre marque un tournant dans son parcours. Ce roman est adapté au cinéma pour le film intitulé Bàttu, réalisé par le cinéaste malien Cheick Oumar Sissoko et sorti en 2000. L’inspiration pour écrire cette œuvre est venue d’un fait. « Un jour je partais à mon travail. J’étais à un feu tricolore et je vois des personnes qui avaient apporté toute sorte de nourriture. On voyait que c’était des femmes de ménage. Et les mendiants se précipitaient pour remplir chacun son bol. Face à cette scène la question m’est venue en tête : Et si les mendiants avaient refusé cette nourriture ? », se souvient-elle.

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Aminata Sow Fall est une fierté et une référence. Très instruite, la femme de lettres porte un regard critique sur une société sénégalaise en pleine mutation dont elle dénonce l’hypocrisie et, comme d’autres femmes de sa génération, l’idéologie patriarcale. Elle rêve d’un monde. « Le terrain de l’humanité ! On peut être différent par la culture, par la race, par la religion, mais il y a toujours un terrain, un lieu où l’on se rencontre. En dépit des différences, on peut se rencontrer sur ce lieu-là, sur ce lieu unique », enseigne-t-elle.

Certains peuvent peut-être lui reprocher de ne pas s’implique dans la cause de la femme en général et singulièrement au Sénégal. Mais Aminata se tient droit dans ses bottes. « La femme n’est ni synonyme de soumission, ni synonyme d’infériorité », affirme-t-elle. « Les femmes sont tellement fortes, ont tellement de ressources qu’elles peuvent résister à toutes les tempêtes, les oppressions et mépris. Si la femme sait ce dont on est capable, elle n’a plus besoin de dire : on m’opprime », s’est-elle montrée claire.

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Dans tous les cas, la mère de sept enfants, dont le rappeur Abass Abass, est une femme respectée. Elle a remporté plusieurs prix.

Lauréate du Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire pour la « Grève des battus » ; Prix International pour les Lettres Africaines pour « Lappel des arènes » (1982) : Nommée docteur horis causa de Point Holyoke Collège, Massachusetts Lee 25 mai 1997 : Chevalier de l’Ordre National du Mérite ; Chevalier des Palmes Académiques ; Chevy Chevalier de l’Ordre de la Pléadey ; Chevalier de l’Ordre National du Lion due Sénégal ; Commandeur de l’Ordre National des Arts et c’est Lettres (2012) ; Grand y de la Francophonie De l’Académie Française (2015).

Aminata Sow Fall est juste une référence pour toute l’Afrique.

Sékongo Naoua

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