Publié le 11 avril, 2022

Rentrée dans la phase pratique de sa politique d’assainir son environnement, la Côte d’Ivoire a fait appel depuis 2018 à des structures internationales, à l’effet de se charger de la collecte et le traitement des ordures ménagères.

D’après un sondage réalisé par l’Unicef, la Côte d’Ivoire produit en moyenne 288 tonnes de déchets plastiques par jour. Et seulement 5% sont recyclés pendant que les 95% restants se trouvent dans les canalisations et les lagunes ou même dans la nature.

Mais aujourd’hui (2022), les choses ont bien changé. Ces déchets plastiques sont devenus une petite « mine d’or » pour certaines femmes à Abidjan et dans les villes de l’intérieur du pays. Désormais, ces femmes pour la plupart, collectent puis vendent ces déchets plastiques aux sociétés de recyclage installées sur les bords de la lagune ébrié.

Une activité lucrative !

Elles sont nombreuses à le faire. Et on les trouve désormais partout dans tous les quartiers d’Abidjan et des grandes villes du pays.

Ces dames, parfois des mères de famille ou des jeunes filles, ont choisi de pratiquer ce commerce pour pouvoir joindre les deux bouts. Or, ce business est en train de se transformer en une véritable « mine d’or » pour elles. Que ce soient des bouteilles plastiques abandonnées au bout de la rue, devant une boutique, dans le maquis de la place, en face du restaurant, et parfois même dans les bacs à ordures ou les poubelles des voisins, ces bouteilles recyclables ont une plus grande importance aux yeux de ses nouveaux utilisateurs.

Certaines s’en servent pour les revendre au prix fort chez les grossistes. D’autres par contre, les utilisent pour concocter et vendre du jus de Bissap, de Gnanmankou, de passion, tomy, de baobab… ou encore pour vendre du miel en petite quantité. Le tout, dans le but de générer du profit. Portant, ces objets plastiques étaient autrefois délaissés et jetés dans la nature.

On peut donc le dire ! La collecte des bouteilles plastiques ‘’nourrir sa femme’’.

« On s’en sort un peu avec cette activité pour aider nos maris à subvenir aux besoins de nos foyers », indique Adjara Konaté, une collectrice de bouteilles plastiques de la zone de Yopougon. Pour celle qui fait de la collecte et de la vente des objets plastiques son activité principale, « la concurrence est dure. Il y a trop de personnes qui pratiquent également ce travail. Il faut se lever tôt et parcourir de nombreux quartiers pour avoir de quoi à vendre. Sinon, on revient bredouille », signale-t-elle.

Motivation

La concurrence n’est pas seulement chez les collecteurs. Les sociétés de recyclage également sont le jeu de la compétition. Coliba par exemple, une entreprise qui collecte des bouteilles plastiques et qui fait du recyclage, permet aux collecteurs de bouteilles plastiques de repartir avec des récompenses. C’est pareillement le cas de la structure Recyplast. Cette dernière donne l’opportunité aux collecteurs d’être rémunérés en fonction de leur prise.

« Si on a réfléchi à ce concept, c’est parce qu’on veut changer le comportement du citoyen de façon radicale. Sensibiliser, ça touche certains qui sont dans le cadre environnemental. Mais récompenser, ça touche tout le monde. On a assez de retard à ce niveau en Côte d’Ivoire. Et j’espère qu’avec ce modèle, on pourra rattraper ce retard et aller de l’avant », avait déclaré Nayef Salamé, Directeur général de Recyplast à l’occasion de la cérémonie de lancement du projet : ‘Plastock’, le 11 juin 2021, à Yopougon.

Ces femmes sont donc un maillon essentiel dans la chaîne de recyclage des objets plastiques. « Leur travail est encourager car elles sont le premier maillon de la longue chaîne pour sauver notre environnement de ces déchets. C’est pourquoi nous les aidons conséquemment dans ce travail qu’elles accomplissent », a révélé Carole Mazan, chargé de production dans une entreprise de recyclage.

« Il faut que les entreprises qui paient nos produits fassent de bons prix pour nous aider véritablement. Sinon avec la cherté de la vie, c’est difficile pour nous », a plaidé Mamadou Doumbia, un collecteur. 

Arsène Lohouré

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