Au départ, en 2014 Niamba Valérie, la fondatrice de Yoffo-Création sans formation préalable a investi 40 000 FCFA pour confectionner 10 robes qu’elle a pu vendre rapidement. Avant la Covid-19, elle enregistrait des commandes de plus d’un million dans le mois. Rencontrée le jeudi 17 septembre 2020 à Abobo Dokui, elle s’est confiée à Voixvoiedefemme.
Niamba Valérie, la cinquantaine révolue, privilégie le mélange du pagne et du jean. Elle en fait des robes, des chemises, des chaussures, des sacs, des pochettes, des colliers, des bracelets, des écharpes, des éventails… elle ajoute parfois les fils de nattes, des cauris surtout aux bracelets.
Opératrice de saisie de formation, la Styliste-modéliste de Yoffo-Création qui signifie « wahou » en Ahizi, pense et dessine les modèles de vêtements qu’elle soumet à ces trois employés qui les réalisent.
« Puisque je n’ai pas fait la couture, je travaille avec des employés qui s’y connaissent. Je dessine les modèles, ils font la découpe et montent les tenues. Quand le produit final n’est pas à mon goût, ils retravaillent le modèle », raconte la styliste. Ces derniers sont installés à Adjamé chez l’un d’entre eux, le temps pour elle de trouver un local à Bassam. Sa clientèle et cible étant les touristes, l’entrepreneure a préféré quitter le marché de Cocody qui ne répondait pas à ses attentes il y a peu.
Les accessoires, elles les confectionnent avec l’aide d’une employée qu’elle a formé pendant trois mois. « Ça fait plaisir de transformer des choses et d’aider les personnes qui souhaitent apprendre sans prendre grands moyens », dit-elle.
Niamba Valerie compte, au moins 4 collections de 50 vêtements, sacs, chaussures… tous à son actif. Elle prépare sa dernière collection, consacrée le plus aux enfants dont l’âge varie entre 3 et 10 ans. « Nous observons l’évolution de la crise sanitaire de la Covid-19 avant le lancement de la collection. Après l’exportation de 300 chemises aux USA en janvier, nous avons reçu une importante commande de la France. Malheureusement, les achats sont encore bloqués ici. Nous attendons la fin de la crise sanitaire pour relancer », souligne la modéliste.
Ces vêtements et accessoires se portent à toutes occasions à savoir, pour l’église, les cérémonies… ils coûtent au moins 10.000 FCFA. « Je fournis les pagnes, mais à la demande du client je peux lui en proposer. Mais les prix dépendent des matières et du choix du client », insiste Valérie, qui souhaite à long terme « exporter sa marque à l’extérieur du pays ».
Avant de se consacrer à la confection des vêtements, cette grande mère avait touché à tous. « En 1992, j’ai géré le magasin de vêtements d’un marocain. C’est de là qu’est parti mon amour pour les tenues. Après j’ai ouvert un magasin cosmétique à Marcory pendant. J’allais au Ghana pour acheter des produits. J’ai vendu des friperies, j’ai même fait de la restauration », se souvient l’opératrice économique.
Marina Kouakou