Son ambition c’est de mettre sur pied ‘’Nomala’’, son entreprise spécialisée dans l’organisation événementielle. Trentenaire et mère de deux enfants, Miss Brico, Madame touche tout, rêve de se faire une place au soleil. Bricolage, maquillage, décoration, cinéma… Coulibaly Marietta ne s’arrête pas ! Dans cet autre entretien qu’elle a accordé à VoieVoix De Femme.net, elle dévoile ses ambitions et nous trace son parcours de jeune entrepreneure…
Qui est en réalité Miss Brico ?
Je suis mademoiselle Coulibaly Katiembeleya Marietta Gisèle, connue sous le nom artistique de Miss Brico. J’ai 33 ans. J’ai fait mon parcours scolaire normalement, je suis arrivée au BAC et je l’ai décroché. J’ai eu deux ans plus tard le BTS en comptabilité. Après pour trouver du travail, c’était vraiment compliqué. Nous avons déposé les cv, passé les concours, fait plein d’activités. Et arrivé à un moment, je me suis dit : « est-ce que je ne pouvais pas réaliser quelque chose de mes propres doigts ? ». J’ai donc eu l’idée de me mettre au bricolage d’abord. Chose que j’aimais bien déjà pratiquer.
Pourquoi vous avez porté votre choix sur le bricolage ?
Dans les débuts c’était une manière de me distraire. Fabriquer des choses, en ramassant des bouteilles. Je partais sur les réseaux sociaux, comme « YouTube » où je voyais des vidéos qui me plaisais et me donnais cette envie de les reproduire. A la suite de cela, je postais mes créations sur mon compte « Facebook ». Des amis me laissaient des message d’appréciations. Une amie qui as vu le poste m’a dit « mais tiens ! tu fais des choses assez merveilleuses. », elle m’a conseillée de créer une page uniquement pour faire connaitre mes œuvres. Et que je devrais les partager.
Donc je crée ma page, je commence à bricoler davantage. Mes créations sont sur ma page, et j’invite des amis à partager. De ce fait, nombreuses étaient les personnes qui venaient m’encourager en privée. Après je me suis dit puisque les gens apprécient bien, pourquoi ne pas faire de ça un métier. Au lieu de faire seulement pour me distraire.
En plus du bricolage, vous avez d’autres préférences artistiques dans lesquelles vous vous en sortez bien. Quand en est-il ?
Je me suis aussi investie dans la décoration, parce que étant enfant j’aimais vraiment fabriquer des choses avec du papier. Je voulais donc apprendre véritablement ce métier alors j’ai essayé de trouver des écoles pour faire des formations. Mais j’avoue que c’était compliqué. On me demandait 300.000F pour faire la formation d’un mois. Où il fallait payer 60.000F pour une semaine. C’est de là que mon autoformation sur YouTube est partie. Je payais régulièrement des « pass internet ». Quand mes copines se mariaient, ou pendant les anniversaires. Elles ont besoin d’une décoration, je me déplaçais pour la faire. Je faisais la décoration avec beaucoup de sérieux, et elles trouvaient cela beau à regarder. C’est ainsi que j’ai commencé à me consacrer à la décoration.
Donc ma première activité principale c’est la décoration. J’ai commencé à décorer dans les mariages, les anniversaires, à but lucratif. Sur les réseaux sociaux, je continuais de poster mes œuvres en décoration, comme en bricolage. Je n’avais pas d’atelier, et les matériaux que j’utilise je les louais. Ce qui me revenais parfois cher . Je me suis dit, que je devrais faire bouger ma page en lieu et place des trois manifestations que j’ai décoré. J’ai commencé à faire des petits tutoriels pour la page. Plus tard, je me suis intéressée au recyclage artistique, parce que pour moi ça véhicule un message à l’entretien de notre environnement.
Quand je vois une bouteille, je la prends, je l’habille avec les tissus que j’ai à la maison. Ou les tissus qui trainent chez les couturiers, dans le souci de rendre la bouteille qui a été abandonnée propre et agréable à voir. Quand je finis, je poste mon travail sur les réseaux sociaux.
Peut-on finalement déduire que vous êtes venue au domaine par passion ou juste se faire de l’argent ?
J’ai sauté une étape dans mon parcours. Quand j’étais à l’université, j’appartenais à un comité universitaire d’action culturel. Qu’on appelait « Cuac » à l’université. C’est un comité qui est mis en place pour les étudiants. Cela permettait aux étudiants, en plus de leur faculté, de s’intéresser aussi aux activités culturelles. Il y avait des clubs de danse, club de mannequinat, en somme toutes sortes d’activités culturelles. Quand j’ai eu le bac, ma passion pour le mannequinat à commencer à naitre. Parce que j’aimais être sous l’effet des projecteurs. Le cinéma je n’étais pas trop apte, je suis de nature un peu timide. Je suis rentrée dans le club, en faisant du mannequinat. Une fois les études terminées, je suis partie laissant le mannequinat derrière moi. Plus tard le responsable culturel me fait appel, dans le but de rassembler les anciens pour mettre en place les structures culturelles de l’université. C’est comme ça que je suis retournée dans l’université, j’ai été coach. Et chorégraphe mannequin, quand il y avait des défilés de mode ou concours de miss je m’occupais de tout ce qui est chorégraphie.
Vu qu’il n’y avait pas d’issu pour le travail, je touchais à tous pour avoir une chance. Peu importait le domaine.
Avez-vous une idée des personnes qui vous ont aidés à arriver où vous êtes actuellement ?
J’ai un grand frère qui, vraiment, nous donnait beaucoup de conseils. C’est un styliste ivoirien très connu. Il a fait son évènement «Foire de l’uniforme scolaire ». Et un autre avec qui je travaillais, m’a demandé une fois de venir encadrer les enfants. Ce jour-là il y a eu un déclic avec les enfants. Alors j’ai pensé faire au-delà des choses avec les enfants. Ils sont vraiment adorables, et avec les enfants il y a que la vérité. Après les enfants, une proche m’a contactée pour une animation d’atelier. Elle m’a demandée de proposer quelque chose puisqu’elle était à sa première édition. Entre le dessin et la peinture, j’ai donc choisi la peinture.
Et c’est comme ça, grâce à elle, que mon initiation à la peinture a commencé. Je le faisais avec les enfants. A la suite de ça, j’ai commencé à être conviée pour des ateliers d’apprentissage avec les enfants. A la longue j’aimerai vraiment créer ma structure « Lomana » qui veut dire persévérance en Senoufo.
Qu’est ce qui a été déjà fait présentement comme œuvre ou exposition artistique ?
Déjà je n’ai pas d’atelier, j’ai en projet de participer à des expositions. J’ai un projet de vente et un autre d’organiser un festival de recyclage artistique en côte d’ivoire. Puisque c’est dans le recyclage artistique que j’ai commencé. Je vois des personnes qui font pas mal de chose des statuts et autres…
J’ai vu ça en Europe, ils sont beaucoup écologiques et puis véhiculer le message sur la protection de l’environnement.
Actuellement je fais des fauteuils, avec des pneus recyclés. Je fais des décorations murales avec du carton et du pagne, des bois que je ramasse. J’habille les accessoires en pagne, je crée des accessoires avec des sacs de cacao. Je fais le maquillage artistique avec du kaolin, j’aime bien parce que c’est naturel.
Avez-vous des employés ?
Pour le moment, je travaille seule. Mais, quand je dois faire la décoration et que c’est près de 200 ou 300 invités j’ai un ami qui est décorateur. Je l’appelle et je paye pour son service.
Quelles sont vos difficultés ?
Je manque de moyens pour prendre un atelier. Il faut que je libère ma maison transformée en Atelier. Une fois j’étais dans un véhicule, j’ai vu une femme jeter des calebasses brisées dans une poubelle. Je suis descendue malgré le regard des autres pour les récupérer. Mon problème, tous ces objets recyclés encombrent mon salon. Donc je veux avoir mon atelier où stocker tous ces objets.
J’ai commencé en 2018, il y a 2 ans de cela on ne m’avait pas contactée pour une interview. On ne se presse pas nous faisons les choses avec les moyens de bords. Ce qui est plus difficile à supporter c’est le regard des autres quand je vais ramasser ces objets (pneus, cartons, calebasses, bouteilles…). Ils ne comprennent pas pourquoi je le fais.
Comment vous arrivez à combiner vie de famille et le métier d’artiste en plein temps ? Surtout que vous touchez à plusieurs branches.
Tout se passe à la maison. Mon travail est mélangé à ma vie de famille. J’ai deux enfants, ce n’est pas facile surtout ma dernière fille. Elle me fatigue, mais j’arrive toujours à faire la part des choses.
Je cherche à mettre en place un atelier, où un magasin qui me permettra de dissocier la cellule familiale de mon lieu de travail. Cela va me permettre de créer davantage et d’exposer. Et enfin avoir tout le matériel pour mes confections artistiques.
Quel bilan pouvez-vous faire aujourd’hui depuis votre arrivée dans ce domaine ?
Déjà cette activité a eu un effet positif sur moi. Dans le sens où je m’épanouis dans ce que je fais. Je me libère dans l’art. A force de travailler je me découvre moi-même. Personnellement je pense que mon bilan est positif. J’y croire jusqu’au bout, et je sais que mes objectifs seront atteints.
Quel est votre avis sur l’entreprenariat, est ce facile d’entreprendre ?
Tous ce que nous faisons présente un côté négatif et positif. En entrepreneuriat, il faut mieux observer ce que tu peux fais. Où tu peux le faire, et comment tu dois le fais. Il y a des femmes qui commencent avec rien du tout. Tout dépend de la personnalité de chacun et la motivation qu’elle met dans ce qu’elle fait. Moi je dirai simplement que c’est un état d’esprit, il faut se battre dans le travail.
Interview réalisée par Bekanty N’KO (Stagiaire)