Son parcours est assez atypique. Après un échec dans un parcours médical avec le Bac en main, elle suit une formation de 02 ans pour être Déléguée médicale et pharmaceutique. Avec sa soif d’apprendre, elle s’oriente vers une formation de marketing en management puis une autre en management et stratégie d’entreprise. Insatisfaite, Déborah Sandrine Kouadio décide, enfin, de se lancer ‘’fièrement’’ dans la pâtisserie et se spécialise en ‘’Cake Design’’. Voiedefemme.net a rencontré la patronne des entreprises Elyon Holding…
Votre vie Professionnelle ?
Ma vie professionnelle peut être qualifiée d’autodidacte et aussi de passionnée. Parce que tout le temps que j’ai été à l’école et que j’ai suivi la formation de déléguée médicale, le travail et la formation en Marketing stratégique, je pâtissais pour la maison, pour les amis. C’était une passion. À un moment, ma belle-sœur, qui travaille dans une entreprise de la place, m’a demandé de faire quelques petites pâtisseries dont les gâteaux au four et autres pour le compte de son service. Ça a été le déclic. J’ai donc décidé de me lancer ‘’fièrement’’ dans cette activité de pâtissière et de me spécialiser en ‘’Cake Design’’.
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L’idée de mettre sur pied Elyon Holding ?
Elyon Holding est la concrétisation de tout ça. C’est vrai que j’ai une passion pour la pâtisserie, mais, j’ai eu toujours une envie d’entreprendre, de faire quelque chose, de ne pas rester seulement à la pâtisserie. Elyon Holding est composée de deux (02) entités qui sont ‘’Debby’s Cake’’ et ‘’ vin d’honneur’’. Ce sont les champagnes importés qui peuvent être utilisés pendant les coupures de gâteau au cours des mariages. C’est dans cette optique que nous avons créé notre entreprise.
En quoi consiste, selon vous, le métier de pâtissier ?
Le métier de pâtissier, c’est certes la fabrication de gâteaux, mais c’est d’aller au-delà. Mettre quelque chose pour que cela réussisse. On ne fait pas la pâtisserie parce qu’on a raté sa vie ou parce qu’on n’a pas été bien à l’école. Le métier de pâtisserie, c’est un métier comme tout autre. En plus, il y a de la mathématique dans les pesées. Car, il faut trouver le juste milieu pour pouvoir faire d’excellents gâteaux. La pâtisserie est un travail de fierté.
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Faut-il une qualité ou un talent particulier pour exercer le métier de ‘’Cake Designer’’
Bien sûr ! J’ai reçu une formation de base. En tant qu’une personne curieuse, j’apprends vite. En plus, quand j’ai une idée, je réfléchis pour la mettre en place. Aussi, il faut avoir la capacité de reproduire ce que tu vois où avoir une bonne formation de base te permettant de connaître tous les condiments. C’est aussi une école à la base. Et moi dans ma structure, je donne des formations pour apprendre le cake design. C’est une formation de 3 mois pour ceux qui sont déjà dans la pâtisserie et cela s’intitule : ‘’au tour des bases Cake Design’’.
L’effectif et le profil des personnes que vous employez actuellement ?
Nous avons 7 personnes. 3 stagiaires et 4 personnes qui connaissent le métier. Parmi les stagiaires, il y a certaines sur qui on peut déjà compter. C’est une opportunité que j’offre pour leur permettre de bien connaître le métier de pâtisserie. Ensuite, il aura une sélection pour ceux qui veulent rester.
Les difficultés rencontrées ?
Les premières difficultés sont toujours d’ordre financier. Avec la nouvelle pâtisserie de ‘’Cake Design’’, on doit pouvoir imaginer le nombre de machines qu’il faut acheter. Nous avons besoin de machines professionnelles avec de grande capacité. La plupart des équipements coûtent jusqu’à 500.000 F CFA. En plus, nous fonctionnons sur ‘’fond propre’’. La réelle difficulté tourne autour du financement qui est difficile à avoir. Après, vient l’encadrement de la situation des entrepreneurs. Dans le domaine de la pâtisserie, par exemple, l’un des problèmes est la redistribution. Or, nous subissons l’inflation présentement. Il n’y a pas de réseau pour nous faciliter la tâche lorsqu’on veut s’approvisionner en matière première.
Combien coûte une pâtisserie (Gâteau) chez Debby’s Cake ?
Chez nous, le prix minimum d’une pâtisserie est de 10.000 F CFA, et on va jusqu’à plus de 300.000 F CFA pour la pièce montée. On travaille sur commande, peu importe la commande. Car ce sont des produits périssables, donc nous ne produisons pas pour stocker.
Arrivez-vous à allier vie professionnelle et vie personnelle ?
Oui, bien sûr, tout est une question d’organisation telle que je le dis. Moi et mon équipe, nous avons un planning que nous nous efforçons de respecter de sorte qu’on puisse finir dans le temps pour pouvoir palier à d’autres activités. Le boulot ici commence à 08h 30 pour ensuite se terminer à 19h. Mais il arrive souvent qu’on fasse des heures supplémentaires à cause d’une commande. Nous avons aussi deux (02) jours de repos qui sont dimanche et lundi.
Des conseils aux femmes qui veulent réussir dans ce domaine (Pâtisserie) ?
C’est la persévérance dans tout ce qu’elles entreprennent. Et moi-même, je suis une preuve vivante. J’ai beaucoup persévéré avant de mettre en place Debby’s Cake. La passion aussi y est pour quelque chose. Je renchéris en disant qu’il faudrait qu’elles soient disposées à travailler d’arrache-pied. Me lever à 4h pour bosser est mon lot quotidien qui est commun à toutes celles qui veulent entreprendre dans ce secteur.
J’ai débuté cette aventure seule, aujourd’hui, nous sommes 8. Mon conseil : c’est de chercher ta véritable voie, de la suivre et surtout de rester concentré sur ses objectifs. Tout ne sera pas rose, mais on s’efforce de ne jamais baisser les bras.
Comment vous vous voyez dans 5 ans ou 10 ans ?
J’ai dit ‘’Holding’’, et cela résume entièrement ma vision pour notre avenir. Dans 5 à 10 ans, on sera vraiment une holding avec plusieurs entités ici et là. Mon objectif principal, c’est d’avoir plusieurs boutiques ; car il y a plusieurs clients qui viennent de loin passer leur commande ici à Abidjan. Donc mon objectif est de pouvoir avoir des points de proximité pour faciliter la tâche à ma clientèle et aussi à mon équipe.
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Interview réalisée par Allangba Cédric