Ambitieux. La Fondation Senang se veut un instrument de sauvegarde du patrimoine culturel Sénoufo. La Fondation Senang a été créée depuis 2017.
Toute grande œuvre part de quelque chose. « Nous sommes les enfants du temps où pour s’éclairer on allumait une mèche trempée dans du beurre de karité. La portée de cette lumière est très faible. Et tout autour de toi c’est le noir. C’est la recherche de ce que ce noir renferme qui a emmené à la création de la Fondation Senang ». Ce sont les propos de Coulibaly Ali, le président de cette fondation. Coulibaly Ali est le promoteur de la « Maison de l’artisan ».
Ambitieux. Très ambitieux. Car les diversités culturelles et linguistiques sont une richesse pour l’humanité. Au point où en 2001, l’UNESCO a adopté la Déclaration universelle sur la diversité culturelle. Et en décembre 2002, l’Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution 57/249, a déclaré le 21 mai comme la Journée mondiale pour la diversité culturelle pour le dialogue et le développement.
En fait le constat est que la diversité linguistique est de plus en plus menacée. Plusieurs langues ont tendance à disparaître. Si bien qu’on peut le dire sans se tromper : « la culture, les langues sont un patrimoine à protéger ». Le président de la Fondation Senang est convaincu que « parler sa langue maternelle est un atout pour la conservation du patrimoine culturel ». « Parler sa langue maternelle est une difficulté dans beaucoup de foyers », affirme Coulibaly Ali.
C’est la réalité. Le père et la mère vont au travail pour toute la journée. Ils ne rentrent que le soir. Pendant tout ce temps l’enfant reste avec la servante et la télévision. Fort de cet état de fait Coulibaly Ali encourage l’Etat a accéléré l’enseignement des langues maternelles dans l’éducation nationale. « Chaque jour il y a un mot qui se perd dans notre langue maternelle. Et c’est une menace. Cette menace va au-delà des langues. Il y a une menace au niveau de notre patrimoine culturel », s’alarme Coulibaly Ali. Il était à l’émission 7-à-dire de 7Info.
La Fondation Senang vient comme une alternative. Elle s’inscrit dans le sens de la transmission du savoir-faire culturel et du parler de la langue maternelle. La Fondation voit grand pour la sauvegarde du patrimoine culturel Sénoufo. De nombreuses actions comme l’établissement de répertoires des danses, des instruments de musique traditionnelle, des jeux, l’organisation d’un festival, la valorisation des costumes traditionnelles, la création d’un système d’hébergement à la Fondation pour recevoir les enfants en colonie de vacances. « Une fois qu’un enfant va en colonie de vacances il est dans l’apprentissage de tout. Il apprend à tisser, à chanter, à danser, à cultiver ou à apprendre la langue à travers des cours d’alphabétisation. Il sort de là bien formé », est convaincu le président de la Fondation Senang.
Pour lui ce n’est pas des colonies de vacances pour visiter des sites touristiques mais des colonies de vacances organisées sous forme de formation culturelle.
Coulibaly Aly est convaincu d’une chose : « Parler sa langue maternelle permet de s’assumer ».
Sékongo Naoua
