Si les femmes veillent à rester belles et coquettes au quotidien, elles veulent l’être encore plus pendant les périodes de fêtes qui marquent la fin de l’année, prenant ainsi d’assaut les salons de beauté. Les coiffeuses préparent leurs salons pour les recevoir. Qu’en est-il à Gagnoa ?
A Gagnoa, les professionnelles de la coiffures n’ont plus le temps. Depuis le début du mois de décembre, elles se préparent à recevoir les nombreuses clientes qui viendront se rendre belles. Tout commence par un salon rangé et propre. À « Flamousso coiffure », les filles de Changaye , la présidente des coiffeurs et coiffeuses de la région du Gôh, s’activent à ranger le lot de mèches éparpillées à divers endroits de l’atelier. Les commandes viennent d’arriver, il convient de les ranger au plus vite en attendant les prochaines arrivages. Le gros stress des coiffeuses : éviter coûte que coûte la rupture de matériel et fournitures conseille Koua Faustine, depuis son salon situé au quartier Garahio. « Pour éviter d’être en rupture de matériel de travail, il est conseillé de faire des commandes pour les garder à portée de main ». Les commandes, dira-t-elle, se composent de shampooing pour l’entretien des cheveux, mais surtout de mèches de diverses qualités : des synthétiques, naturelles, semi naturelles, et les mèches humaines. « Oui, il existe des mèches naturelles provenant des pays dont le Brésil, le Pérou, et l’Inde. Là-bas, les filles ont de longues chevelures. Elles les coupent pour les revendre. Nous les achetons pour les placer sur les têtes de nos clientes qui en veulent », nous apprend la coiffeuse de Garahio.
Renforcer la main-d’œuvre: un Job de vacance tout trouvé
Rester efficaces malgré ces débordements. Tel est la préoccupation majeure de bon nombre de coiffeuses qui n’hésitent pas à solliciter l’aide de leurs petites sœurs élèves. « Actuellement, elles sont en congés. Pourquoi ne pas solliciter leur aide ? C’est une main d’œuvre. En retour, nous leur remettons un peu d’argent pour leurs besoins. En plus, elles ont aussi la possibilité de se coiffer gratuitement», fait savoir Rose Koffi. Son salon est localisé dans la sous-préfecture de Sérihio. Elle se dit heureuse parce que sa commande vient d’arriver. En ce début de mois de décembre, peu d’affluence dans les salons visités, les coiffeuses sont formelles pour l’instant, les clientes ne se bousculent pas à leurs portes. « Nous sommes habitués à cela. C’est au dernier moment que les femmes viennent en grand nombre pour se coiffer. Actuellement, ce sont les ateliers de couture qui se taillent la part du lion», témoignage Rose.
Les coiffures les plus demandées en cette fin d’année
L’an dernier, la plupart des clientes optaient pour le tissage. A l’en croire, c’est une coiffure qui ne prend pas assez de temps dans sa confection. En plus, poursuit notre interlocutrice, après quelque temps d’utilisation, on peut l’enlever pour la remettre plus tard. « Cette année, la tendance, c’est la coiffure appelée « Closure »», signale Faustine. Cette coiffure est sur le marché depuis l’an dernier. Mais compte tenu de son prix élevé, elle n’était pas à la portée de toutes les bourses. « Il fallait débourser plus de 100 mille francs pour porter la « Closure ». Cette année, le prix a relativement baissé», détaille la coiffeuse. Outre la « Closure », les reines de la beauté proposent aux clientes, différentes coiffures. Notamment, la Fille du président, les Dread lock, Tout mèches et Chanaka, pour ne citer que celle-là. La coiffure baptisée « Chanaka », du nom de l’artiste musicien nigérian, dont la musique était en vogue en Côte d’Ivoire.
« Je préfère cette coiffure surtout quand on ajoute des cauris au bout des mèches. C’est beau à voir. Et ça va très bien avec moi. C’est ainsi que je me suis coiffer pour ces fêtes de fin d’année», explique Kossia Angèle.
« Les mèches, les boules de mèches et les coiffures ont des prix différents. Mais quels que soient leurs moyens, nous trouvons une solution pour les coiffer. Ainsi, elles pourront bien passer les fêtes de Noël et du nouvel an», lance une autre coiffeuse du côté du quartier Babré de Gagnoa, ayant requis l’anonymat.
Respectez les mesures d’hygiène de la Covid-19
La présidente Changaye fait en ce moment, le tour des salons de ses collègues pour s’assurer que les mesures d’hygiène sont respectées. Dans les salons visités, les esthéticiennes accordent un point d’honneur aux mesures barrières. Des seaux d’eau installés à l’entrée pour se laver les mains. Ou encore des gels hydro-alcoolique sont proposés aux clientes avant l’accès à l’atelier.
Coiffures traditionnelles ou coiffures modernes au choix des clientes
Les spécialistes de la coiffure moderne disent ne pas craindre la rivalité de leurs collègues des coiffures traditionnelles. « Nous n’avons pas peur de la concurrence des coiffeuses traditionnelles. Chaque coiffure à sa clientèle. Nous ne nous marchons pas sur les pieds. Le client est libre d’aller à la coiffure moderne ou traditionnelle, selon son goût», souligne Rose. Du côté des coiffeuses traditionnelles, les clientes se font rares. « Les femmes aiment plus les coiffures modernes que les coiffures traditionnelles pour les fêtes de fin d’année», soutient Bakayoko Sita, coiffeuse traditionnelle au cœur du petit marché de Gagnoa. Toutefois, elle dit se frotter les mains pendant les fêtes musulmanes. Le Ramadan et la Tabaski. « Pendant ces deux fêtes là, nous restons au marché du matin au soir. Les femmes et les petites filles défilent dans nos ateliers pour se faire tresser. Ce qui est différent pendant les autres fêtes», regrette la tresseuse.
Alain Doua