On ne perd rien du coco avec elle. Tout se transforme. Natacha Douho épse Sehi est une jeune femme entreprenante qui a décidé de faire du coco son épicentre. Elle est la fondatrice de la « reine des cocos », structure spécialisé dans l’achat et la transformation des noix en produits dérivés.

Ce 14 décembre 2021, nous partons à la rencontre de la conceptrice de la « Reine du coco ». Riveraine de Djorogobité, village situé dans la commune de Cocody, l’entrepreneure nous livre le processus de son produit phare, Le charbon à base de déchets et de coques de coco. Un artéfact convoité par les restaurateurs et les ménages. Cependant par manque d’outils modernes de transformation, l’équipe peine à écouler en grande quantité. 

Comment est venu l’idée de mise en place de la « reine des cocos » ?

La reine des cocos n’a pas commencé sur une note joyeuse. Parce qu’en fin d’année 2019 mon mari et moi avions perdu notre enfant. En 2017 j’ai ma licence en animation culturelle délivré à l’INSAAC, je suis marié, je tombe enceinte des mois après. Je fais mon bébé, ma première préoccupation m’occupé d’abord de l’enfant. Les mois qui ont suivi je fais un deuxième bébé, et c’est ce bébé qui nait avec une malformation cardiaque. Donc depuis son premier jour, jusqu’à ces 7 mois l’enfant tombais régulièrement malade.

Pour ne pas sombré dans la dépression, des personnes proches m’ont conseillé de faire une activité qui allait m’aider de moins penser à la perte de l’enfant. C’est ainsi que l’année qui va suivre, en 2020 dès le premier trimestre je commence à vendre la noix de coco. Un jour de février, je loue un véhicule qui me conduire sur la route de Jacqueville. Nous avons sillonné les villages à la recherche de noix de cocos. Après quatre ou cinq villages je tombe sur un homme, qui a une plantation. Il deviendra par la suite mon premier fournisseur. Voici comment est née la reine des cocos. 

Le processus de production, faut-il attendre longtemps pour obtenir le charbon de coco ?

Généralement ici, quand nous arrivons le matin, nous faisons un tri des déchets. Il y a la biomasse (Ndlr. Matières organiques pouvant se transformer en énergie), la bourre et les coques. Nous faisons une sélection pour carbonisé, dans un premier temps les déchets ensuite les coques. Ensuite après la carbonisation, nous passons au broyage qui est fait dans un mortier par manque d’équipement. Après vient maintenant le malaxage. A la fin de ce processus, pour obtenir les briquettes de charbon nous malaxons avec de la moule de yaourt, c’est notre liant. Cela permet de faire le mélange de la poussière de charbon ce qui donne les briquettes.

Pour le séchage, il faut 4 à 5 jours. Parce que nous n’avons pas toujours d’équipement. Du cours, cela ralentir le processus de fabrication. Des fois nous pouvons attendre une semaine, manque de four à sécher. Quand il pleut nous fuyons avec nos briquettes. Sinon avec le four à sécher, deux jours suffisent. C’est facile de produire et d’emballer quand tous les équipements sont présents.

Dans ce cas combien de briquette vous pouvez obtenir pour un mois de travail ?

Le mois de novembre nous avons fait environ 200kg. En terme de briquette cela faits 18 briquettes qui font 1kg. Du coup, 18 briquettes multiplié par 200kg déterminent le nombre de briquettes par mois. C’est vraiment insignifiant, parce que nous n’avons pas d’outils de transformation moderne. Normalement dans la provision s’est de faire 1 à 2 tonnes de briquettes par mois.

Combien vous êtes à travailler pour la production ?

L’équipe est composée de 9 personnes, il y a moi, deux hommes qui s’occupent de l’exploitation. Leur rôle aller en brousse pour discuter avec les vendeurs. Et 6 autres femmes qui interviennent sur tous le processus de production.

Qui sont vos consommateurs ?

La demande est vraiment grande. Ce sont en majorité les femmes, dans la restauration, les braisés, les marchés de nuits et les « allocodromes ». Les espaces chichas et les ménages.

Qu’est ce qui diffère le charbon de bois au charbon de coco ?

Il y a une grosse différence, et c’est avec plaisir que je vais les énumérer. Le charbon de bois contrairement à celui du coco contribue à la déforestation. Il contient des gaz toxiques, nocif pour la santé. Généralement c’est avec le bois d’hévéa qu’ils font le charbon de bois.

Par contre le charbon de coco, il est naturel, il ne nécessite pas d’abatages d’arbres. Nos forêts sont préservées, notre environnement est préservé. Parce qu’il n’y pas de combustion d’air. Pour la combustion, le charbon de coco dur 5 fois plus longtemps que le charbon de bois. Sa combustion est lente, vous pouvez avoir jusqu’à 6 heure de combustion pour le charbon. Son pouvoir calorifique est supérieur au charbon de bois.  

Existe-t-il d’autres difficultés en dépit du besoin d’équipements ? 

Avant de parler de difficultés, j’aimerais fais savoir que la reine des cocos travaille sur toute la chaine des valeurs de cocos. Depuis la noix de coco frais, l’eau de coco et l’huile de coco et notre nouveau née le charbon de coco. Il y a la matière première pour faire le charbon, et les cocos secs pour la fabrique d’huile. Les difficultés par contre se situe au niveau des équipements, nous avons un seul fus pour carbonisé toute cette matière première. C’est difficile. Nous n’avons pas de broyeuse, il n’y a que ce mortier qui nous sert de broyeuse. S’il y a eu plus de broyeuse et carbonisateur, rapidement nous pouvons faire une tonne par exemple. A la fin du mois nous pouvons nous retrouver 7 ou 8 tonne. Les dames sont obligées de malaxer avec leur main. Il n’y a pas de presse à brique. On forme nos briquettes à partir de moule de yaourt « groto ».

La biomasse il n’y en a partout dans la zone de cocody seulement, nous avons essayé de faire une base de donnée avec les revendeurs de noix de coco. Ils sont environ 150 revendeurs que nous avons pu enregistrés. Vous imaginez si je dois prendre les déchets de toutes ces personnes ça fais de la matière première. Nous avons besoin d’un engin roulant.

 Comment vous communiquez, pour espérer obtenir ces équipements ?

J’ai mon profil d’abord personnel, et il y a la page la reine des cocos que nous animons. Et par grâce nous avons des structures qui nous contactent. Des personnes de bonne foi font notre publicité et restent abonnées à nos profils. C’est par là pour le moment que nous faisons notre communication. Nous attendons toujours un appui financier. Notre objectif se sont nos équipements de transformation pour se projeter dans l’avenir.

Nous travaillons avec des femmes du village, issue de milieu rurale défavorisés. Donc ça sera bien si ces personnes pensent à ces femmes, pour alléger leur travail. Dans 5 ans, nous nous voyons comme les leaders du charbon de toute la filière depuis le coco frais jusqu’au charbon. Nous espérons avoir les moyens pour atteindre cet objectif. Nous désirons créer les points de ventes de noix de coco frais. Pour aider les femmes qui veulent se lancer dans la vente. Industrialisé notre eau de coco.

Pour l’instant l’eau de coco nous les vendons sur Facebook. Mettre en place des points de ventes avec la mairie. Une aubaine pour demander à la mairie de nous aider. Nous avons ciblé des points de ventes où nous désirons installer des dames. Pour l’huile de coco nous produisons en petite quantité, parce que nous n’avons pas le personnel et les moyens modernes de production. Nous nous concentrons sur ce qui peut être écoulé facilement c’est-à-dire le charbon.  Aidez-nous et acheter notre charbon !

Cette activité déjà sans équipements adéquat, permet-elle de venir à bout de vos besoins et des femmes avec qui vous travaillez ?

Si nous prenons seulement, le charbon de coco il y a un gros marché. Imaginez vous-même combien « d’allocodrome » nous avons dans la ville d’Abidjan, et il y a combien de ménages. Toutes ces estimations reviennent à dire qu’il y a une grande demande sur le marché. Nous ne sommes pas à mesure pour l’instant de satisfaire toute cette clientèle. Sinon si nous avons les moyens de satisfaction et de production en grande quantité ça va nous nourrir comme il le faut. Et c’est seulement le volet charbon que je viens de citer, comme je l’ai dit on intervient sur toute la chaine de valeur de la noix de coco. Nous désirons créer les points de ventes de noix de coco frais. Pour aider les femmes qui veulent se lancer dans la vente. Industrialisé notre eau de coco.

Interview réalisé par Bekanty N’ko (Stagiaire)

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