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Son point de vente est une référence à Korhogo. Mais il a fallu un long chemin pour en arriver là. Mme Tuo Begnon peut être fière d’avoir cru en elle.

Korhogo, la ville chère à Amadou Gon Coulibaly, a fière allure. La capitale du Poro est une ville propre et en plein essor. Les rues sont plus dégagées. La ville est bien éclairée et les restaurants ont poussé comme des champignons. Mais il y a restaurant et restaurant. Le point vente de Mme Tuo est une référence à Korhogo. Si vous voulez manger de l’alloco au poisson ou accompagné de « boulettes », rendez-vous chez cette jeune dame. C’est que quand vous voyez la propreté qui est de rigueur à cet espace vous êtes tentés de vous payer à manger à ce lieu. Mais pour en arriver là…

« La réussite s’acquiert par l’effort et la confiance en ses propres capacités » dixit Aminata Sow Fall. Certainement inspirée par cette pensée de la femme de lettres sénégalaise, Begnon s’est lancée sur sa route. Cette trajectoire unique pour chaque personne. « En 2003, en pleine crise on n’avait rien à faire et tout était difficile. L’idée m’est venue de m’essayer dans la vente de la patate grillée. Avec très peu de moyen je suis allée solliciter une place à côté de la Rotonde près du foyer des élèves au quartier 14 », se souvient la jeune dame. Oui cette période était une période d’incertitude et il fallait de la vision pour se proposer de se lancer dans le commerce en ce temps de vaches maigres. La patate et progressivement l’alloco s’est ajouté. « C’était difficile car les gens n’avaient pas assez de moins si bien que les recettes n’étaient pas consistantes », affirme Begnon.

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« Les gens trouvent que mon point de vente est toujours propre. Ils ont raison parce que non seulement j’ai été élevée à toujours mettre là où je vis propre mais je me suis dit que la propreté de mon point de vente peut attirer des clients », livre comme secret Mme Tuo Begnon. De 2003 à 2007 la jeune restauratrice est restée à côté de la Rotonde jusqu’à ce qu’on lui dise de quitter ce lieu parce que des aménagements y seraient entrepris. « C’est ainsi que je me suis retrouvée ici depuis l’année 2007 », affirme-t-elle. Situé entre l’hôtel « Le Non-stop » et la résidence de Lancina Gon Coulibaly, premier maire de la ville de Korhogo, le point de vente de Begnon est un lieu de rendez-vous et de la bonne nourriture.

Actuellement Mme Tuo Begnon emploie trois personnes. Alloco-poisson, alloco-boulette, alloco-attieké et soupe de patte de bœuf accompagnée d’attieké. Tel est le menu chez la restauratrice. Son point de vente ne désemplit pas. C’est comme un rendez-vous à ne jamais manquer chaque après-midi. « Mes commandes en banane viennent de Kononfla et d’Oumé et il y a des périodes où la banane se fait rare », affirme la restauratrice.

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Pour celle-ci seul le courage et la volonté peuvent permettre d’atteindre ses objectifs. « Je suis toujours à mon point de vente sauf les lundis et les jours où je suis en déplacement. En fait la vente me permet de subvenir à mes besoins et à m’occuper de mes enfants donc je me donne le temps pour mon business », rassure la restauratrice. C’est vrai. Chaque matin, au moment où les autres font la grâce matinée, Begnon part au marché. De retour, elle s’occupe elle-même du nettoyage et du découpage du poisson et s’assure que tout est en place pour la vente. C’est elle-même et personne d’autre qui gère son affaire. Quelle grande leçon.

En tout cas Tuo Begnon n’a pas choisi la facilité. Elle a choisi de se mettre au travail pour vivre. C’est une femme fière et accomplie que l’on trouve à côté de ce célèbre maquis de Korhogo, « Le classic ».

Silue F

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