A Daloa, la coopérative agricole Yebo-Ekon (mettons-nous ensemble, en langue Baoulé) est active dans le vivrier depuis sa création en 2015. Forte de 1 000 femmes et 25 hommes répartis en 10 sections, cette organisation veut porter la riziculture vers la transformation, selon son directeur N’Guessan Kouakou Richard, qui s’est confié à VoixVoie De Femme le 6 mai 2021.

« Cette saison, nous avons mis l’accent sur la riziculture », confie N’Guessan Kouakou Richard, le directeur de Yebo-Ekon. Il est l’un des rares hommes de cette coopérative qui compte un millier de femmes. En plus du manioc et d’autres produits agricoles, cette coopérative produit 45 tonnes riz en moyenne par an. « C’est peu, concède son directeur. Nous voulons aller au-delà ».  Cette coopérative qui a ses délégués un peu partout dans la région produit en grande partie, du riz WITA 9. Elle fait également une qualité dénommée Danané, (du nom de la ville de Danané où ce type est beaucoup cultivé), du cibione plus cultivé dans la région de Divo et l’adrao plus prisé par les populations de Oumé. Yebo-Ekon s’approvisionne souvent avec d’autres coopératives de ces localités.

C’est vrai que les femmes de Yebo-Ekon éprouvent d’énormes difficultés. Notamment en ce qui concerne l’approvisionnement « en semence de bonne qualité » et le financement. Mais le directeur de la coopérative pense que la coopérative doit obligatoirement résoudre ces problèmes pour arriver à la transformation véritable. Certes, l’Etat a mis en place quelques unités de transformations de riz dans certaines régions du pays. Mais cela n’est pas suffisant. Ebo-Ekon veut avoir sa propre unité de transformation. « Le vrai problème des producteurs de riz local, c’est le manque de financement. Les paysans sont obligés de vendre sans transformation véritable. Nous n’avons pas de machine et nous nous déplaçons dans d’autres villes transformer. Cela nous prend du temps ».

En 2019 Yebo-Ekon était au 56ème Salon international de l’agriculture de Paris (SIA 2019), grâce au ministère de l’Agriculture, pour solliciter des appuis. C’était pour les emballages des produits que la coopérative transforme déjà, à savoir l’attiéké frais ou déshydraté, la banane en poudre, le couscous de banane, la poudre de manioc, la poudre de tarot et de patate, les amendes de Ricinodendron heudelotii ou akpi, l’huile d’akpi… Elle a pu obtenir quelque appui. Mais la coopérative veut vraiment miser sur le riz.

« Nous aimerions avoir des machines. Les bas-fonds ne sont pas ménagés dans nos zones. Pour booster la production, il faut arriver à la mécanisation effective. Cela rendrait moins pénible, le travail que nos femmes effectuent. Et ne pas se contenter de vendre seulement ». Pour atteindre cet objectif de la transformation, le directeur de Yebo-Ekon compte sur l’appui de partenaires. « Nous avons déjà signé des partenariats avec des ONG qui nous appuient. Nous espérons multiplier nos partenaires. Et cela nous permettra d’aller encore plus vite ».

Déjà, la coopérative compte beaucoup de clients qui viennent de plusieurs régions de la Côte d’Ivoire. « Nous avons des clients d’Abidjan, Yamoussoukro, San Pedro… Nous ne vendons en gros. En plus du riz, ils prennent aussi le maïs, le manioc etc… » Cette quête à la transformation véritable est une obsession pour cette coopérative. Pour N’Guessan Kouakou Richard, l’atteinte de cet objectif sera un grand soulagement pour les centaines de femmes de Yebo-Ekon. « Nous essayons d’améliorer les conditions de vie des femmes. On s’organise avec les unités de sections pour les orienter à sortir de la pauvreté. Lorsque nous avons mis en place la transformation des produits, cela a permis d’obtenir de la valeur ajoutée qui bénéficie à ses femmes ».

Sanogo Mamadou (stagiaire)

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