Les grandes surfaces de la distribution de denrées alimentaires se multiplie en Côte d’Ivoire. Cet engouement favorisé par l’émergence d’une classe moyenne dans le pays va au-delà des produits importés. Certains supermarchés se spécialisent dans la vente de produits venus fraichement des campagnes ivoiriennes.

« Je ne vais plus à Adjamé pour faire mon marché. J’ai presque tout ici à Socofrais », soutient Sonia, sourire aux lèvres ce samedi matin. Cette ménagère, bébé au dos, sort du supermarché, situé à quelques encablures de la station Petro Ivoire d’Angré.    A l’intérieur du bâtiment climatisé, les clients se bousculent devant des étals bien rangés, où l’on trouve presque tout… pour la cuisine. Des légumes à la viande ( de brousse) ou le poisson (frais, séchés), en passant par les féculents, les épices, les céréales, les fruits… « La société mère se trouve à Treichville. C’est là-bas que vous pouvez avoir des réponses à vos questions », nous conseille l’une des caissières du marché achalandé. Elles sont une demi-douzaine à encaisser des clients, en grande majorité des femmes…

A la maison mère, sise à Treichville Rue des Brasseurs, le patron de l’entreprises spécialisée dans le vivrier explique qu’il a un troisième magasin similaire à Yopouogon, autre commune populaire d’Abidjan. « C’est une idée de mon père », révèle Khador Ezzédine, le patron de la société dénommée SBV. « Nous sommes des gens de la brousse. Nous venons de Daloa et Gagnoa et nous avons vu comment les produits vivriers pourrissaient chez les paysans. Et quand bien même ils arrivent souvent à vendre, les parents les cédaient à des prix dérisoires. C’est ainsi que mon père a lancé ces supermarchés exclusivement réservé aux produits qui viennent de nos villages », explique M. Khador.

« Et depuis que nous avons commencé, ça marche. Les populations d’Abidjan préfèrent venir ici », se félicite l’entrepreneur. « Tous nos produits sont locaux. Rien dans notre magasin ne vient de l’extérieur », insiste M. Khador.  

Dans une étude intitulée « La consommation en Afrique, le marché du XXIème siècle », sur les habitudes de consommation dans huit 8 pays, dont la Côte d’Ivoire, le cabinet Deloitte (Deloitte, 2015) révélait que 60 % des consommateurs étaient portés sur la qualité comme premier facteur dans leur décision d’achat. Mais mieux, elle indiquait que 63 à 90 % des consommateurs préféraient des marques locales.

La famille Khador semble avoir bien saisi cette opportunité offerte par l’émergence d’une classes moyenne en Côte d’Ivoire en lançant en 2012 son projet. Installés seulement à Abidjan, les promoteurs de la structure emploient aujourd’hui plus de centaines de personnes. A Treichville où se trouve le plus grand magasin, c’est environs 50 travailleurs qui s’attèlent à satisfaire une clientèle grandissante.  

Khador Ezzedine ne cache pas sa volonté de multiplier ces supermarché ‘‘frais et verts’’ dans tout le district d’Abidjan. « A long terme nous voulons ouvrir des succursales dans toutes les grandes villes du pays.

« Ces produits nous inspirent confiance. Ils sont bien conditionnés et bien conservés. En plus, les prix sont pratiquement les mêmes qu’on trouve sur les marchés à ciel ouvert dans les marchés de nos quartiers», apprécié Salimata Koné, une fidèle cliente de ces supermarchés.

A propos de la qualité, le patron de structure atteste que tous les produits sont passés au crible du service qualité, avant d’être exposés dans les magasins. « Nous travaillons de concert avec Codinorm( Côte d’Ivoire normalisation, la structure en charge de la vérification des produits mis en vente sur le territoire national, ndlr) ».

Ténin Bè Ousmane

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