Après huit années passées dans l’informel, Yeo Furatima a formalisé son entreprise, en 2018. Depuis, l’experte en décoration et accessoire de mariage tente de se frayer sa voie.

Devant les magasins FuraCréa, il est bien rare de voir des clients s’attrouper. Pourtant Yeo Furatima, la patronne de cette entreprise de décoration et accessoire de mariage, que nous avons rencontré à Abidjan-Les Deux-Plateau, ce mardi 12 mai 2020, ne se plaint pas. « J’ai créé une page en ligne. Une page Facebook. C’est de là que j’attire la clientèle avec les images », explique la jeune entrepreneure. Selon elle, 80% de ses produits sont écoulés à travers les réseaux sociaux.

Depuis bientôt 10 ans, Yeo Furatima exerce ce métier de fabrication de produits de décoration. Elle considère sa passion pour l’entrepreneuriat comme un don héréditaire.

« Mes frères et moi, malgré nos diplômes, faisions au moins un petit métier. On touchait presque à tout.  Certains sont aujourd’hui en mécanique. Ma petite sœur qui est comptable de formation, fait aussi la coiffure. Depuis le bas âge, on aidait beaucoup notre maman à vendre au marché pendant les vacances. Elle vendait des produits cosmétiques. J’ai appris beaucoup auprès d’elle », raconte-t-elle.

Aujourd’hui, elle vole de ses propres ailes grâce à ce don naturel pour la créativité. « Tout cela m’a permis de d’observer du matériel et d’avoir des idées pour confectionner au moins quelque chose de beau ».

La jeune femme fabrique des bonnets, des coiffes… et toutes formes de tenues prisées pour les mariages. Aujourd’hui, grâce à ses clients de tout horizon, captés via les réseaux sociaux, elle a ouvert un deuxième magasin. « J’ai compris en fait que quand on s’assoie pour attendre les clients, ils ne viennent pas. Donc, il faut aller les chercher là où ils sont. C’est ce que je fais grâce à mes pages créées en ligne pour attirer ma clientèle », explique-elle. Grace au numérique, la patronne de FuraCréa reçoit des clients, au-delà des frontières ivoiriennes. A l’en croire, les clients lui viennent de presque tous les pays de l’Afrique de l’Ouest et même du continent. En Europe et en Amérique, elle compte également des clients, notamment en France et aux Etats-Unis. Seul le Canada lui résiste encore.

En Asie, elle est plutôt cliente. C’est de ce continent que lui provient sa matière première. Notamment les étoffes…

La patronne de FuraCréa pense que son succès ne réside pas seulement dans sa stratégie de vente en ligne. Il lui a fallu aussi gagner la confiance des gens. « En entreprenariat, il ne s’agit pas de de produire. Ce qui est important c’est établir et maintenir la confiance du client. Cela en produisant des accessoires   de très bonne qualité », souligne-t-elle.

Yeo Furatima met également en avant l’accueil, la courtoisie et l’hygiène sur le lieu de travail. « Autrement, fait-elle remarquer, il sera difficile d’avancer en entreprenariat. C’est toujours de là que parlent les difficultés ».

Aujourd’hui, deux ans après la formalisation de son entreprise, la DG de FuraCréa se dit fière du chemin parcouru. Elle emploie quatre salariées. Toutes des femmes. La crise sanitaire du Covid-19 l’a amenée à libérer deux d’entre elles.

Furatima se dit convaincue que l’entreprenariat conduit la femme à la dignité. « Il vaut mieux apprendre au moins un métier pour pouvoir se prendre en charge. Une femme ne doit pas être sans métier.  Si elle n’a pas de revenus, elle s’expose à toutes formes d’assujettissements », soutient miss Yéo. « Quand une femme est indépendante, elle est plutôt respectée».

Pour y parvenir, elle conseille aux jeunes filles de se faire confiance. Pour se lancer dans l’entrepreneuriat, elle-même doivent d’abord d’abord compter sur leurs fond propres. « C’est difficile d’obtenir un prêt dans une banque. Parce que les banques ne font pas facilement confiance aux entrepreneurs débutants. Elles ne s’intéressent aux entreprises qui ont réussi à s’en sortir seules. C’est à ce moment qu’elles vous courent après pour vous proposer des prêts.  Dans mon cas, j’ai travaillé sur un fond que j’avais constitué moi-même… C’est ce que je conseille aux jeunes entrepreneurs, surtout les femmes. »

OTBO

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