En se combinant au réchauffement de la planète, le phénomène climatique, El Niño, pourrait avoir des conséquences imprévisibles et dévastatrices pour de nombreuses populations.
Elle a toujours communiqué. La Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique (Sodexam) livre toujours les résultats de ses observations sur le climat. Après avoir annoncé une longue et violente saison pluvieuse pour cette année, la Sodexam annonce maintenant des périodes de sécheresses prolongées imminentes en Côte d’Ivoire. Quand on voit ce que la saison pluvieuse a causé comme dégâts il y a de quoi s’inquiéter pour cette nouvelle venant de la Sodexam. Il semble que ces périodes de sécheresses prolongées soient directement liées au phénomène climatique mondial El Niño, actuellement en cours dans le monde.
Selon les données météorologiques récentes de l’Organisation météorologique mondiale (Omm), l’océan Pacifique équatorial, en particulier la zone Niño, affiche des températures anormalement élevées par rapport à la moyenne à long terme de 1991-2020. Cette augmentation des températures s’est accentuée depuis les mois de mars et avril 2023, atteignant désormais un excès de +1,5°C par rapport à la norme. Les prévisions de l’Omm font état d’une intensification continue du phénomène El Niño, avec des écarts moyens projetés à environ +2°C d’ici le mois de décembre 2023, avant de commencer à diminuer au cours de mars, avril et mai 2024.
En Côte d’Ivoire, ce phénomène climatique va entraîner des périodes prolongées de sécheresse. Cela risque de compromettre les ressources en eau et l’agriculture. Il risque aussi d’influer la production d’énergie des barrages hydroélectriques, menaçant l’approvisionnement énergétique, tout en mettant en danger l’irrigation des cultures, avec des conséquences potentielles sur les rendements agricoles. Il est aussi évident de s’inquiéter sur la sécurité alimentaire à cause du faible rendement des cultures vivrières. La Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique (Sodexam) recommande la mise en place du Cadre national des services climatiques (Cnsc) en Côte d’Ivoire, la réactivation des groupes de travail pluridisciplinaires sectoriels, le suivi régulier des bulletins climatiques périodiques diffusés.
On le sait. Avec son lot de sécheresses et de pluies diluviennes, le phénomène El Niño pourrait amplifier les effets du changement climatique et être l’arbitre des prochaines récoltes de céréales, sucre, café, riz ou encore huile de palme dans les mois qui viennent. Une grande inquiétude à venir.
Pour rappel. El Niño est un phénomène climatique qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau dans la partie est de l’océan Pacifique sud, représentant une extension vers le sud du courant côtier saisonnier chaud éponyme au large du Pérou et de l’Équateur.
Silué Fatogoma