Une alerte a été lancée ce début du mois de juillet sur la pollution au cyanure du fleuve Cavally. Le Ciapol, spécialiste dans ce genre de problème, est saisi.
Le fleuve Cavally. Cet important fleuve situé à l’ouest du pays, est à la une des journaux. C’est dans un communiqué diffusé dans la soirée de mardi 02 juillet 2024 par le ministère de l’Environnement faisant état d’un cas de pollution du fleuve Cavally causée par la rupture d’un pipeline au niveau du bac à cyanure appartenant à l’entreprise d’exploitation minière Endeavour Mining, dans la localité de Zouan Hounien. Des personnes ont été intoxiquées, des poissons sont morts, l’eau a été polluée, impropre pour la consommation. Les populations accusent les activités d’extraction de la mine d’or d’Ity. Mais l’exploitant le dément formellement.
Pr Ossey Bernard Yapo, le directeur du Centre ivoirien antipollution (Ciapol), s’est voulu plus précis. « La pollution est réelle et elle est le fait des activités minière. Il s’agit d’un dégagement de la mine d’Ity qui a été déversé dans les canalisations pluvieuses qui s’est étendu sur près de 5 km. Ce sont environs 3000 litres d’égout qui ont coulé à travers la canalisation et qui ont atteint la rivière à proximité et qui a atteint le fleuve Cavally ». Le premier responsable du Ciapol était l’invité du journal télévisé le 20 heures sur RTI 1 le 03 juillet 2024.
En spécialiste, Pr Ossey Bernard s’est voulu clair. « Il faut savoir que le milieu environnemental est atteint. Ce qui entraine la contamination des poissons. Il ne faut donc pas les consommer. Cela entraine des risques sanitaires », précise-t-il.
La réaction a été immédiate. Le ministère de l’Environnement et les autres ministères concernés ont fait le déplacement dans la zone pour s’imprégner de la situation. Après plusieurs échanges, des mesures conservatoires ont été prises.
La consommation des eaux est interdite, la consommation des poissons est interdite, interdiction de consommer les animaux morts aux alentours des milieux pollués. Ces mesures sont prises et restent valables jusqu’à ce que les analyses confirment que le danger est écarté.
En attendant que la situation s’améliore, une distribution d’eau potable est organisée dans la zone pour toutes les populations. Et l’appel est lancé à toute personne de la zone qui est sujette de diarrhée, de vomissement ou de maux de tête, de se rendre immédiatement au centre de santé le plus proche pour se faire diagnostiquer.
Le directeur du Ciapol est confiant. « Ce qui rassure c’est que le mal sera circonscrit. Déjà au niveau de la mine, la source a été maîtrisée. Nous savons que les milieux sont dynamiques et il va certainement avoir des épurations », a affirmé Pr Ossey Bernard. Qui précise que « cette pollution est un accident. Au plan administratif et technique la mine de Ity est en règle. Mais en matière d’industrie on ne peut pas être à 100 pour 100 à l’abri d’un accident ».
Entre temps les spécialistes de la lutte contre la pollution en Côte d’Ivoire sont sur le terrain pour limiter les dégâts.
Silué F.