De grandes avancées dans la gestion à long terme et dans la protection des forêts ont été réalisées lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tient en Egypte, précisément à Charm el-Cheikh. Parmi celles-ci, le Partenariat des dirigeants forestiers et climatiques (FCLP), qui a pour objectif d’unir l’action des gouvernements, des entreprises et des dirigeants communautaires.
Cet accord qui devrait aiguillonner l’action de 140 pays afin de mettre en œuvre un engagement pour enrayer la perte de forêts et la dégradation des terres d’ici à 2030 et pour convertir l’ambition en résultats sur le terrain avait été trouvé à la Cop26 à Glasgow.
On se souvient que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié, cette année, un rapport sur l’état des forêts du monde. Ce rapport accentue la nécessité de renforcer les actions pour libérer le potentiel des forêts dans la lutte contre le dérèglement climatique et la perte de la biodiversité.
Pour la Fao, ce n’est qu’en intensifiant les efforts de réduction de la déforestation et en favorisant d’autres activités d’atténuation dans le secteur forestier que l’Accord de Paris qui a pour objectif de limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels, sera atteint. C’est donc dans cette dynamique que 27 nouveaux pays, représentant plus de 60 % du PIB mondial et 33 % des forêts mondiales, ont rejoint le nouveau partenariat. Ces derniers s’engagent à montrer l’exemple dans un ou plusieurs des domaines d’action du FCLP.
Passer à l’action
Pour atteindre l’objectif de conservation de la forêt et de gérer durablement celle-ci, il s’agira pour les partenaires de mobiliser des financements publics et privés afin de soutenir la mise en œuvre des projets, soutenir les initiatives des peuples autochtones et des communautés locales et encourager la conservation des forêts à haute intégrité.
Pour le ministre de l’Environnement et de l’Eau de l’Équateur, Gustavo Manrique Miranda : « Cette alliance est l’occasion de mettre en œuvre des solutions qui réduisent la déforestation, qui augmentent la restauration des forêts et renforcent les moyens de subsistance des personnes vivant dans les zones forestières ». Même son de cloche pour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui, au nom de l’Union européenne, a déclaré que ce n’est qu’avec des forêts saines que le monde pourra tenir ses engagements climatiques partagés dans le cadre de l’Accord de Paris. Et ce n’est qu’avec des forêts intactes et vivantes qu’il pourra aborder la biodiversité.
Il faut donc assurer sa responsabilité devant ses engagements pris pour protéger et restaurer les forêts sur la période 2021-2025 comme décidé à Glasgow en 2021. Selon les représentants gouvernementaux réunis en Egypte, sur les 12 milliards de dollars engagés à Glasgow pour les forêts, 2,67 milliards de dollars ont déjà été dépensés. Le FCLP a décidé, pour mettre la pression sur les pays, de tenir des réunions annuelles et de publier un rapport annuel sur les progrès mondiaux. Ce rapport comprendra des évaluations indépendantes des progrès mondiaux vers l’objectif de 2030 et des progrès réalisés par le FCLP lui-même.
Quant aux pays africains, ils attendent toujours les engagements des pays développés sur l’aide à la déforestation.
Djolou Chloé