Une marée noire en Côte d’Ivoire ? « Ne sait-on jamais, il faut s’y préparer », indique le colonel Martin Niagne Dibi ce vendredi 9 juin 2021, le ton grave. En attendant le déclenchement du Plan Pollumar, le Directeur de Centre ivoirien antipollution (CIAPOL), demande l’implication active de toutes les cellules pour la réussite de cet exercice de dépollution grandeur nature fictive aux larges des côtes ivoiriennes….
Ce jeudi 9 juin, les autorités ivoiriennes ont conduit un exercice de simulation, pour faire face à une éventuelle marée noire. Nous sommes à Abidjan-Plateau. Le scénario de part d’un navire de type Tanker Panamax, transportant 50 mille tonnes d’hydrocarbures. Le bateau entre violemment en collision avec une plateforme pétrolière abandonnée ! L’incident survient à 35 kilomètres des côtes et cause déjà, à 10 heures, un déversement de 20 tonnes d’hydrocarbures. La nappe dérive en direction des côtes ghanéennes. Il faut aller vite ! Toute la chaine du comité de gestion de crise coordonnée par le Centre ivoirien antipollution (CIAPOL) est mise en branle. A l’appel du ministère de l’Environnement et du développement, Jean-Luc Assi, les habitants sont réquisitionnés. Le Plan d’urgence de lutte contre les pollutions accidentelles en mer (Pollumar) est mis en route. Son coordonnateur, le colonel Niagne Dibi, patron du CIAPOL, engage l’opération…. Opération réussie. Au grand bonheur du ministre de l’Environnement et du développement durable, Jean-Luc Assi, qui se félicite du bon déroulement des scènes de l’exercice de simulation.
Peu avant la mise en scène, le coordonnateur du Plan Pollumar, le colonel Martin Niagne Dibi, a insisté sur l’importance de ces exercices de simulation qui devraient, en principe, se dérouler deux fois par an. Mais l’officier supérieur assure que le CIAPOL reste vigilant pour réagir à toute forme de pollution pouvant susciter le déclenchement du Plan Pollumar. « En plus des cas de Collision de navire, il peut y avoir pollution au niveau de l’exploration ou exploitation offshore ou même lors des forages », révèle-t-il. M. Biangne Dibi a également fait remarquer que la « pollution ne porte pas seulement sur les hydrocarbures ». « La pollution en mer peut concerner, par exemple du blé transporté par un navire, qui peut se déverser. C’est aussi un cas de pollution, en fonction de la quantité déversée », précise le patron du CIAPOL.
Des exercices de ce type sont fait en Côte d’Ivoire depuis plusieurs années. Et chaque année, selon le directeur général du CIAPOL, ces simulations permettent de jauger la capacité de riposte et les limites du pays. « Pendant les simulations, on constate les difficultés éventuelles qui nous permettre d’anticiper. C’était le cas pour Assainie, où, au cours de l’exercice, on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas aller au-delà du canal. A San Pedro on s’est rendu compte que si on veut faire une évaluation aérienne, on ne pouvait pas avoir d’aéronef. On ne pouvait pas avoir de kérozène à San Pedro. A Jacqueville, au moment où on faisait cette étape, il n’y avait pas de pont pour faciliter l’acheminement du matériel. Il fallait attendre le Bac. Maintenant, le pont résout ce problème », se souvient le directeur de coordinateur du Plan Pollumar en Côte d’Ivoire. « Ces exercices nous permettent de noter les difficultés qu’on pourrait rencontrer en cas de situation ». Le colonel Martin Niagne Dibi entend pour, parer à toute éventualité, projette faire « une étude de danger » sur le littoral ivoirien pour pouvoir anticiper avec plus d’efficacité.
Ténin Bè Ousmane