Des mortalités brusques de poissons ont été observées dans la baie de Biétry de la lagune Ebrié. Cela entraine des inquiétudes et des interrogations au niveau des populations.
Une préoccupation environnementale. Et cela interpelle les autorités. Le lundi 04 mars 2024, dans la commune de Marcory (Abidjan) sur la baie de Bietry jonchait une masse de poissons morts au bord de l’eau. Informés, les ministres en charge de l’Environnement, Jacques Assahoré et son collègue des Ressources animales et halieutiques, Sidi Touré, se sont rendus sur place le mardi 05 mars 2024. Ils avaient à leurs côtés des structures comme le Centre ivoirien antipollution (Ciapol), la police scientifique, les Eaux forêts et la gendarmerie. Toute la crème en pareil situation. Masques sur le nez, plusieurs dizaines de personnes munies de gants, de pelles et d’épuisettes ramassent les carpes et les anguilles qui flottent dans les eaux verdâtres de la lagune Ebrié. Le site est surveillé par la police ivoirienne. Il a s’agit d’assainir le site et sensibiliser les populations aux alentours.
Le Centre antipollution s’est mis à la tâche. En attendant des analyses assez poussées, le Ciapol donne ses premières observations.
Le phénomène de mortalité s’est arrêté le mardi 05 mars 2024 et les poissons morts sont de la même espèce. Il s’agit de carpes et de tilapias. Or ces espèces de poissons sont très sensibles à la pollution, c’est-à-dire au manque d’oxygène dans le milieu.
Ce phénomène de chute d’oxygène, ou anoxie, survient lorsque des matières organiques importantes sont rejetées dans un milieu contribuant à la consommation abondante de l’oxygène du milieu. C’est un phénomène périodique qui survient chaque année, quand les premières pluies commencent en entrainant une pollution importante par les eaux usées et les déchets des activités aux abords de la lagune Ebrié. Cette pollution est souvent liée aux activités anthropiques et les déversements directs dans les cours d’eau.
Cela peut s’avérer vrai car une forte pluie est tombée la veille du déclenchement de ce phénomène de mortalité.
Pour rappel. Les rapports antérieurs du Ciapol l’ont mentionné et c’est à la même période de février à mars.
Les ministres ont exhorté les communautés locales à promouvoir des pratiques durables pour préserver leur santé, ainsi que celle de l’écosystème marin. En les invitant à ne pas pratiquer de pêche et surtout ne pas consommer les poissons issus de cette baie, jusqu’à nouvel ordre.
Des mesures concrètes, telles que l’amélioration des infrastructures d’assainissement, la dépollution des baies sont également envisagées pour prévenir de telles crises à l’avenir.
Yéti Marie G.