Les forêts tropicales rendent un service inestimable aux populations locales et à l’humanité en offrant de nombreuses ressources, mais aussi en piégeant le carbone et en abritant des hotspots de biodiversité. Leur préservation est donc salutaire pour le monde entier.
Le changement climatique est une préoccupation mondiale. Il sème pleurs et désolation. Plusieurs raisons sont à l’origine du changement climatique. La disparition progressive des forêts tropicales est l’une d’elles. La réflexion est simple : comment lutter contre le changement climatique ? Au centre de cette préoccupation se trouve la préservation des forêts tropicales. Le sujet est tellement important qu’un sommet a été organisé pour faire progresser l’ambition collective en matière de préservation et de gestion durable des forêts tropicales. Co-organisée par le Président Emmanuel Macron et le Président Ali Bongo Ondimba, la sixième édition du One Planet Summit, entièrement dédiée aux forêts tropicales, s’est déroulée à Libreville, au Gabon, le 1er et 2 mars 2023. Ce sont réunis au Palais Présidentiel de Libreville : 11 chefs d’États et de gouvernements, 27 ministres, des dirigeants d’organisations internationales, des institutions financières, des représentants du secteur privé, des ONG internationales, des centres de recherche, des organisations de populations autochtones et la société civile.
Le but est de promouvoir la solidarité entre les trois grands bassins forestiers mondiaux : la forêt amazonienne, le bassin du Congo et les forêts tropicales d’Asie du Sud-Est. En séquestrant des centaines de millions de tonnes de CO², ces bassins forestiers jouent un rôle important dans la régulation du climat. Par la faune et la flore exceptionnelles qu’ils recèlent, ils abritent des trésors de biodiversité. Et en agissant comme tampons entre les sociétés humaines et les cycles microbiens des espaces sauvages, ils jouent un rôle clé pour prévenir l’apparition de nouvelles épidémies.
Le choix de Libreville n’est pas fortuit. Le Gabon, un pays où 88% de son territoire est couvert par la forêt équatoriale, est en première ligne pour lutter contre le réchauffement climatique et protéger la biodiversité. Le pays est un précurseur dans la protection de ses ressources naturelles en engageant volontairement à protéger un tiers de ses espaces naturels, terrestres et marins. En préparation pour l’après-pétrole, le Gabon a adopté un modèle économique alliant développement industriel et gestion durable de ses ressources naturelles.
Les travaux du sommet
Trois thèmes ont été au centre du sommet de Libreville. La promotion de la coopération scientifique sur les écosystèmes forestiers, la promotion de chaînes de valeur durables dans le secteur forestier et le développement de sources de financement innovantes. « Le partage des méthodes et des données scientifiques concernant le suivi de la faune, de la flore et de la diversité culturelle permettra d’accélérer nos actions pour mettre un terme à la dévastation de notre trésor commun, les forêts tropicales », a souhaité Sabrina Krief. Elle est une vétérinaire et primatologue française spécialiste d’écologie comportementale et de zoopharmacognosie chez les chimpanzés. Elle intervenant sur le premier thème.
Le fondateur et PDG d’Arise IIP, Arise IS et Arise P&L, trois verticales d’un opérateur industriel panafricain, Gagan Gupta, était présent et a développé le deuxième thème. Pour lui il est important de « créer des chaînes de valeurs vertueuses pour le bois et l’agriculture qui assurent la création d’emplois, des revenus complémentaires pour les gouvernements ».
Le sommet a essayé de trouver des solutions de financement innovantes pour la préservation des forêts et la rémunération des services écosystémiques. Chose qui est primordiale selon Philippe Zaouati, Directeur général de Mirova, filiale de Natixis IM spécialisée dans la finance durable.
La Côte d’Ivoire a pris part au sommet « One Forest Summit » consacré à la protection des forêts tropicales. Conduite par Monsieur Jean-Luc ASSI, Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, la délégation ivoirienne a contribué, selon l’agenda des différentes activités, à la création d’une coalition pour développer l’utilisation durable du bois et des matériaux biosourcés dans la construction. Par ailleurs, cet évènement a permis au Ministre Jean-Luc de partager la vision du gouvernement ivoirien en la matière, à travers sa participation à différents panels et séances de travail avec les partenaires techniques et financiers, présents au Gabon.
Sékongo Naoua