Yamoussoukro, la ville aux lacs. Ces joyaux aquatiques sont confrontés à des défis majeurs. Le projet de réhabilitation des lacs a été confié au Ciapol.
Le projet est important pour l’Etat. Parce que la ville de Yamoussoukro a un statut particulier pour la Côte d’Ivoire. C’est la ville du père fondateur de la nation. C’est la ville qui abrite les lacs aux caïmans. La capitale politique représente un maillon économique et touristique essentiel pour le pays. Yamoussoukro accueille une poule pour la Can 2023. Les joyaux aquatiques de Yamoussoukro sont confrontés à des défis majeurs tels que l’ensablement, la pollution organique provenant de décharges sauvages, et la pollution chimique issue des activités industrielles à proximité.
C’est pour résoudre cette problématique que le projet de réhabilitation des lacs de Yamoussoukro a vu le jour. Il est initié par le Centre ivoirien anti-pollution (Ciapol). Il vise à restaurer, surveiller, mobiliser et gérer de manière rationnelle ces lacs, essentiels tant sur le plan touristique, écologique que sanitaire. Mission titanesque assurée par la Ciapol.
Justement, le ministre de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique, Jacques Assahoré Konan, a participé le vendredi 17 novembre 2023 à la 3ème réunion du Comité de pilotage dudit projet suivie de la visite des lacs et des acquis du projet sur la base chantier de Yamoussoukro. C’était au lendemain de sa présentation au Sénat du nouveau Code de l’environnement. Cette troisième réunion du Comité de pilotage a eu lieu à la Fondation FHB pour la Recherche de la Paix.
C’était l’occasion pour le Directeur du Centre ivoirien antipollution (Ciapol), Pr Bernard Ossey Yapo, par ailleurs nouveau coordonnateur général du projet de faire le point des travaux. Le niveau d’exécution des travaux, les difficultés rencontrées et les solutions pour les résoudre. Plusieurs choses ont été faites dans le cadre de la réhabilitation des lacs de Yamoussoukro. L’identification des émissaires d’eaux usées et pluviales ; le traitement des odeurs en prélude à la cérémonie de remise du prix Félix Houphouët Boigny ; des campagnes de prélèvement d’échantillons pour l’évaluation de la qualité des eaux des lacs ; le ré-nettoyage en urgence des lacs dans le cadre de la dernière visite du Président Congolais en juin dernier et surtout la réception de 02 bateaux, d’un barge, d’une pelleteuse et d’un chariot suivie de la formation des pilotes devant s’en servir. Mais que de difficultés.
Face à cette situation le ministre s’est montré engagé. Car, pour Jacques Assahoré Konan, le projet doit être une réussite. « Plus qu’une nécessité environnementale, la réhabilitation des lacs de Yamoussoukro s’inscrit dans une perspective collective pour un avenir durable et sain dans cette cité emblématique », a affirmé le ministre. « Des programmes de sensibilisation mobiliseront la communauté locale, à l’effet d’encourager la participation active des populations locales à la préservation de ces ressources naturelles. Un suivi environnemental constant sera mis en place pour évaluer l’efficacité des mesures prises et ajuster le projet en conséquence », a annoncé Jacques Assahoré Konan.
La visite terrain a été une satisfaction pour le ministre de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique. « Les lacs représentent quelque chose d’important en termes d’éco-tourisme pour Yamoussoukro, il est évident que s’ils sont envahis, ils perdront leur caractère touristique. Nous voulons faire de Yamoussoukro, à travers ce projet de réhabilitation, un site touristique. Nous sommes satisfaits à mi-parcours de l’évolution des travaux. Nous comptons prendre en compte les solutions proposées pour pallier les difficultés énumérées par le coordonnateur du projet », s’est engagé Jacques Assahoré Konan.
Les opérations de nettoyage ont été lancées en 2022 en vue d’éliminer les déchets et débris nuisibles qui compromettent l’équilibre des lacs. A terme, plusieurs installations de traitement des eaux seront déployées pour réduire significativement la pollution et restaurer la qualité de l’eau. A ce jour 12 lacs sur 13, ont effectivement été réhabilités, soit un taux de 92%.
Silué Fatogoma