C’est le constat que font de nombreux observateurs du District d’Abidjan : les ordures ménagères ont-elles refait surface à Abidjan ? Tout semble l’indiquer.
Depuis le mois de décembre 2021 jusqu’en ce mois de janvier 2022, le ramassage des ordures ne se fait pas comme auparavant. En tout cas, pas dans tous les quartiers.
Au Dokui, des tas d’immondices jonchent les rues. Ce seul cliché qui n’est pas fait pour rehausser l’image de la capitale économique ivoirienne. Et déjà, ça fait jazzer.
De Cocody, la commune réputée pour son haut standing, Abobo, désormais la cité de « joie » et qui, depuis quelques temps met un point d’honneur sur l’embellissement de sa ville, Koumassi, qui a, à son niveau, arbore un tout nouveau visage avec l’arrivée de son maire Cissé Bacongo, passant par Adjamé, qui, avec son premier magistrat Farikou Soumahoro, est passé à une autre étape dans la lutte contre l’insalubrité… le constat est clair. Il y a problème.
Toutes ces communes se sont laissées « inonder » par des tonnes d’ordures. A chaque coin de rue, le constat est le même : les ordures sont bel et bien de retour Abidjan. La ville d’Abidjan renoue-t-elle avec ses vieilles habitudes ? Il est à se demander si les populations n’ont-elles pas décidé de lutter contre les sociétés de ramassage d’ordures.
« Les déchets dans la ville ne présentent pas une bonne image pour le pays… Le système de salubrité de notre pays, n’est pas encore au top. C’est vrai qu’un ministère en charge de la question existe, mais au fond, le travail n’est pas fait comme il se le doit », fait remarquer notre interlocuteur. Et ce nutritionniste, expert en hygiène alimentaire et environnementale, d’ajouter : « Il n’y a pas assez de poubelles dans les rues et inexistant dans certains quartiers. Nous sommes souvent emmenés à faire de longues distance avec un papier mouchoir avant de trouver une poubelle. Pire, l’on n’est même, pas sûr qu’elle soit vide… Dans les pays développés, les poubelles sont plus rapprochées les unes des autres. A chaque 200 mètre, il y a une poubelle qui est posée. Mais ici en Côte d’Ivoire, les rues donnent souvent envie de jeter des ordures, telles celles-ci sont dans un état de délabrement ».
Tout est donc clair. Il y a bien un problème au niveau de notre environnement. D’où l’inquiétude des uns et des autres de savoir ce qu’il se passe exactement avec les sociétés en charge de la collecte et du traitement des déchets.
Les sociétés de ramassage au travail
Ces deux sociétés recrutées par l’Etat ivoirien à l’effet de mettre fin aux ordures ménagères, semblent être à bout de force. Et pourtant, la Société Tuniso-ivoirienne (Ecoti Sa) et Eco Eburnie, continuent toujours d’exercer. D’ailleurs, dans la commune de Yopougon, les agents de, Eco Eburnie, sont aux affaires depuis toujours…
Interrogé par téléphone, ce mardi 4 janvier 2022, un agent de Ecoti Sa, nous donne sa version des faits. A l’en croire, il n’y a pas de souci au niveau de la structure où il travaille. Cette société de collecte et de traitement des déchets, a pour champ d’action le lot 1. C’est-à-dire les communes d’Abobo, Cocody, Anyama, Bingerville et Plateau.
A ce niveau, notre interlocuteur nous rassure « qu’il n’y a pas de problème. Tout est normal et tout se passe comme prévu ». Mais pour ce qui est des autres communes, à l’instar de Yopougon, cet agent nous apprend que les agents de salubrité qui exercent avec Eco Eburnie, auraient des difficultés au niveau salariale. Vrai ou faux ? Sauf qu’à Yopougon, depuis quelques jours, les équipes de Eco Eburnie sont au travail. Continuant d’assurer leur mission.
Même si les difficultés salariales ne sont pas la cause du retour des ordures dans la ville, que se passe-t-il donc pour que les séquences de ramassage ne soient plus respectées ? En tout, il y a urgence et l’on espère que les abidjanais retrouveront un environnement sain…dans cette épidémie de Grippe mélangée à la covid-19 qui fait rage en ce moment.
Arsène Lohouré