Les lacs artificiels de Yamoussoukro ne font plus la fierté de la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. Leurs crocodiles, poissons et oiseaux, sont réduits à subir toutes formes d’assauts polluants.

A Yamoussoukro, les lacs aux crocodiles ne font plus rêver. Personne ne s’y aventure à ses abords, comme par le passé pour se repaitre les yeux… Ce 13 juillet 2021, celui qui jouxte le CHR est encombré de végétaux divers. « Tous les lacs de Yamoussoukro sont abandonnés. Les eaux usées de la ville se retrouvent dans ces lacs qui dégagent parfois une odeur nauséabonde », se plaint un riverain…

En novembre dernier, la direction régionale des Ressources animales et halieutiques avait confirmé la mort des poissons de ces grands étangs d’eau. « C’est une hécatombe causée par un manque d’oxygène dans l’eau ; un manque dû à la forte chaleur qui prévaut depuis un certain temps à Yamoussoukro. Il a fait très chaud et lorsqu’il fait très chaud, l’eau s’échauffe et après la petite saison des pluies, il y a eu une remontée d’eau et cela fait que l’oxygène se raréfie, et les petits poissons peuvent en mourir », avait tenté d’expliquer Djoué Koffi, le directeur régional des ressources animales lors d’un atelier.

Au-delà des poissons et des espèces aquatiques qui sont menacés, cette situation est dommageable pour la richesse d’oiseaux divers abrités par ces lacs. Selon un expert contacté par VoixVoie De Femme, une étude réalisée dans les 11 lacs de la ville révèle leur « richesse en avifaune et leur rôle en tant que site d’accueil ou de transit pour les oiseaux d’eau ».

« Il y a 33 espèces reparties dans dix familles : 84.3% d’espèces dominantes sur l’ensemble des observations ; 13.2% d’espèces régulières ; 1.8% d’espèces rares et 0.6% d’espèces accidentelles ».

Selon lui, les oiseaux des lacs urbains de Yamoussoukro sont d’origines biogéographiques. Environ 68.4% sont des résidents et 31.6% des migrateurs.  25% de ces migrateurs sont africains, quand 75% viennent du paléarctique.

Face à ces menaces le gouvernement s’active à rétablir cet équilibre en cours de rupture par la pollution. Selon le directeur général du Centre ivoirien antipollution (CIAPOL), le gouvernement a déjà commencé à travailler dans ce sens.  « Nous avons été instruits par le ministre de l’Environnement pour trouver une solution durable pour ses lacs », révèle le colonel Martin Dibi Niagne, interrogé par VoixVoie De Femme, ce jeudi 29 juillet 2021. Selon lui, une étude a déjà a évalué le coût du nettoyage de ces lacs. « Cette fois-ci, le gouvernement veut une gestion intégrée des lacs de Yamoussoukro ». Cette gestion devrait impliquer tous les acteurs, notamment le district, la mairie et toutes les entités interministérielles.  « Nous espérons que les bailleurs pourront nous assister dans la mise en œuvre de cette gestion intégrée. Nous voulons nous attaquer à la source et venir tout nettoyer et faire un suivi », assure le colonel Dibi. Le directeur du CIAPOL qui espère les travaux de restaurations dans les prochains mois. Espérant que le financement déclenche l’intervention de son institution.

Ténin Bè Ousmane

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