Comment se porte le cyclisme ivoirien ? Dans cette interview qu’il a accordée à VoixVoie De Femme, le président de la Fédération ivoirienne de cyclisme (FIC) vante les mérites de cette discipline sportive non sans exposer les défis de cette structure qu’il dirige depuis 2012.
Il y a plus de 15 ans le cyclisme ivoirien faisait parler de lui. Aujourd’hui beaucoup d’Ivoiriens soutiennent qu’ils ne sentent vraiment plus cette discipline. Comprenez-vous cela ?
Je pense qu’aujourd’hui le cyclisme se porte relativement bien. Les gens ont comme l’impression que notre cyclisme est inférieur à ceux des pays voisins. Mais je soutien le contraire. Notre cyclisme se porte plutôt mieux.
Sur quoi fondez-vous pour défendre cela ?
Depuis 2012 que je suis à la tête de la Fédération, nous arrivons à organiser des compétitions. Nous faisons chaque année le championnat sur route, le championnat de VTTE et celui de BMX. En plus de la Fédérations, nous avons des privés qui réussissent à organiser des compétions. Donc, on ne peut pas dire que le cyclisme ne se porte pas bien.
Pourtant, contrairement aux autres disciplines sportives, on en parle très peu de cyclisme….
Ce n’est pas une bonne appréciation. Il faut noter que le cyclisme se particularise par le fait qu’il se déroule en une seule journée. C’est ainsi dans tous les pays. Le championnat se déroule en principe la dernière semaine du mois de juin dans tout le monde entier. C’est une seule manche. Ce n’est pas comme ce que nous voyons dans les autres disciplines sportives où le championnat s’étend sur plusieurs jours ou semaines.
Partout dans le monde le championnat se déroule en une date précise, déterminée par l’Union du cyclisme internationale.
Dans certains pays comme le Burkina Faso, le cyclisme fait plus de parler de lui avec le Tour du Faso….
C’est une question de moyens et de volonté politique. Pendant les compétions internationales, le Burkina Faso dépêche plus de personnes et y mettent les moyens. En Côte d’Ivoire, les délégations officielles se comptent aux bouts des doigts et nous y partons par nos propres moyens.
Mais je crois que les choses sont en train de changer. Le ministère nous rencontre très souvent et il nous promet plus de soutien cette année.
Combien de clubs compte aujourd’hui la FIC ?
Si je me réfère aux états d’avant la pandémie du coronavirus, nous avons 26 clubs, dont 4 de BMX et 4 de VTT. Le reste est constitué de clubs de la route. Nous avons, à l’intérieur du pays, deux clubs à Abengourou, un à Yamoussoubkro, un à Daloa et un à San Pedro. Tous les autres sont dans le Grand Abidjan qui prend en compte Grand Bassam.
Et les femmes ?
Nous avons pour l’instant deux clubs spécialisés dans le vélo pour dames. Nous avons Marcory Vélo Club ( Mavec) et OCT. Ce sont les deux clubs réservés aux dames. Cette année, nous avons un autre Océan Cyclistes de Port-Bouët. Ce club veut se spécialiser dans l’organisation des athlètes dames. Ainsi nous aurons désormais trois clubs féminins. Mais il faut savoir que dans l’armée, il y a également des dames pour la SOA ( Société Omnisport de l’armée). Cette année, nous serons servis au niveau du genre.
Comment compter-vous y prendre pour davantage vulgariser cette discipline ?
Ce qui fait plus parler des activités du cyclisme, ce sont les courses que nous organisons tous les jours ou toutes les fins de semaines… Ce sont les courses que la Fédération ou des privés organisent.
Cette année, nous prévoyons d’organiser, au moins une fois par mois dans chaque région du pays, une compétition de cyclisme de tous les types. Nous allons nous appuyer sur les clubs qui existent déjà dans les régions. Ce sont eux qui organiseront ces compétitions qui seront ouvertes à tout type de vélos. Les membres de la Fédération seront sur le terrain pour détecter des talents. Ce sera également l’occasion de faire la promotion du sport, indispensable pour la santé. Cette année, les Ivoiriens sentiront le cyclisme sur toute l’étendue du territoire.
Votre deuxième mandat court à son terme cette année en juin prochain. Quel bilan dressez-vous au terme de deux mandats ?
Nous avons tout de même fait quelque chose. Nous sommes fiers d’avoir ramené le Tour de Côte d’Ivoire qui avait disparu. Et nous avons pu poursuivre le travail de notre devancier Eugène Kakou. Nous avons organisé le Tour de Côte d’Ivoire chaque année, de façon successive jusqu’en 2019. C’est seulement en 2020, à cause de la Civid-19, que nous n’avons pas pu le faire. Cette année, nous allons reprendre son organisation.
Nous avons également permis la formation d’encadreurs et nous avons pu obtenir que des dames aient le diplôme d’entraineurs. Nous avons formé des commissaires de sortes qu’aujourd’hui, nous avons deux Ivoiriens, dont une femme, qui sont à la porte de devenir des commissaires internationaux.
Nous avons également insisté sur la formation du personnel administratif. J’ajoute que sous notre mandat, le nombre de clubs est passé de moins de 10 en 2012, à aujourd’hui plus de 20.
En termes de palmarès ?
Nous avons eu des médailles avec Cissé Issiaka, Bamba Karamoko, qui font de grandes performances au plan international. Minata Soro vient d’avoir deux médailles sur le plan africain… Nous pensons qu’il reste beaucoup à faire. Mais ce que nous avons fait n’est pas négligeable.
Nous avons eu des médailles d’or, d’argent, de bronze, au niveau de la sous-région dans des compétions très élevées.
Aux Jeux de la Francophonie organisées ici chez nous en 2017, l’équipe de Côte d’Ivoire a eu une médaille de bronze. Au Tour du Faso en 2017, la championne de Côte d’Ivoire nous a ramené la médaille d’or. En 2019, Minata Soro et est allée et elle nous a été troisième.
Un message à la jeunesse
Je voudrais dire aux jeunes de s’intéresser cyclisme. C’est le sport le plus complet. Il demande beaucoup d’effort. Mais le vélo vous amène partout. Nous sommes un sport qui apporte le spectacle au pied du spectateur. C’est un avantage. C’est pourquoi nous demandons eux jeunes de venir au cyclisme. Qu’ils viennent s’inscrire dans nos compétions régionale. C’est une porte pour faire du sport de haut niveau.
Ténin Bè Ousmane