Pour assainir le secteur et permettre aux populations de se soigner en toute sécurité, le gouvernement ivoirien a engagé des actions vigoureuses pour lutter contre les cliniques clandestines.
« Des piqûretteries ». C’est l’appellation qu’un professionnel du domaine de la santé donne aux cliniques qui ne remplissent pas les conditions d’exercer l’activité. Ce sont les cliniques dites illégales. L’exercice illégal de la médecine peut faire grand mal à la population et virer dans certaines situations au drame. Le gouvernement a donc déclaré la guerre aux cliniques clandestines qui exercent sur l’ensemble du territoire national.
Selon les chiffres officiels, la Côte d’Ivoire compte environ 2 000 cliniques et établissements privés sur le territoire, dont seulement 280 sont autorisés à exercer. Les chiffres disponibles font état de ce que plus de 80 % des structures privées ne respectent pas les normes en vigueur. Des décès causés par des soins inappropriés administrés dans ces centres sont enregistrées à longueur de journée. Et cela a fait réagir le gouvernement.
Le ministère de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle a pris, le 23 décembre 2020, l’arrêté N°316/MSHP/CAB qui interdit aux établissements sanitaires privés qui ne disposent pas de blocs opératoires de pratiquer des accouchements.
En octobre 2022, le gouvernement a lancé l’opération « Zéro clinique illégale d’ici 2025 ». Cet objectif se traduit par l’intensification de la traque à ces établissements à Abidjan et à l’intérieur de pays. Mais on a eu l’impression que cela n’a rien pas changé. Car, malgré les mesures prises par l’État, des cliniques illégales continuent de voir le jour. Ces établissements n’ont généralement pas de documents légaux pour exercer. Leur personnel n’est pas qualifié et leur matériel est rarement adéquat.
On remarque que depuis quelques temps le gouvernement a durci le ton. La traque aux cliniques illégales se passe sur toute la l’étendue du territoire. A ce jour, plusieurs établissements sanitaires exerçant dans l’illégalité sont fermés. Depuis le mois d’août la Direction des établissements privés et de professions sanitaires (Depps) s’est déployée dans le grand nord. Plusieurs établissements illégalement installés ont été fermées. Déjà, dans la région du Cavally, sur 123 cliniques visitées du 18 au 22 mars 2024, 118 ont été fermées. On se rappelle aussi des 46 établissements sanitaires privés qui ont été fermés à l’issue de contrôles effectués dans la région du Sud-Comoé par la Direction des établissements privés et des professions sanitaires (Depps). Ces contrôles avaient eu lieu du lundi 27 février au vendredi 3 mars 2023.
A Minignan ce 18 septembre 2024, dans la région du Folon, la première responsable de la Direction des établissements privés et de professions sanitaires (Depps), Dr Marie-Josèphe Bitty, a mis en garde contre la réouverture des cliniques clandestines fermées dans la région du Folon.
Sékongo Naoua