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Le féminicide est l’assassinat d’une femme, d’une adolescente ou d’une enfant en raison de son genre. Une situation inquiétante. 

Une manifestation extrême de la violence à l’égard des femmes. Une haine du genre ou l’expression de la domination. Un féminicide constitue un crime à caractère sexiste. Les violences envers les femmes se produisent aussi bien dans la sphère familiale, au sein du couple, mais aussi dans l’espace public et dans l’univers professionnel. C’est en 2015 que le mot féminicide est intégré pour la première fois dans un dictionnaire de langue française. Le féminicide se distingue des autres homicides par le fait qu’il est motivé par la haine ou la discrimination à l’égard des femmes en tant que groupe social. 

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« Sale chienne, tu ne vaux rien, tu n’es rien. Je ne sais pas ce que tu m’apportes ». Des propos déshonorants. La discrimination à l’égard des femmes et des filles, les rapports de force inégaux, les stéréotypes de genre ou les normes sociales préjudiciables. Il s’agit de la manifestation la plus brutale et extrême de la violence à l’égard des femmes et des filles, qui s’inscrit dans une forme de violence multiples et connexes, à la maison, au travail, à l’école ou dans l’espace public, telles que la violence entre partenaires intimes, le harcèlement sexuel et d’autres formes de violence sexuelle, les pratiques préjudiciables et la traite des êtres humains.

La Côte d’Ivoire fait face à des féminicides ces dernières années. La Ligue ivoirienne des droits des femmes tire la sonnette d’alarme. Un rapport indique qu’en 2020, environ 416 femmes en ont été victimes. C’est inquiétant. Récemment, le 11 septembre 2024, le corps sans vie d’une jeune fille âgée de 19 ans, a été retrouvé dans une résidence meublée à Cocody deux-Plateaux, vallon dans l’Est d’Abidjan. Le meurtrier a affirmé que la fille lui aurait volé son argent d’un montant de 500.000 Fcfa. La nuit du jeudi 06 au vendredi 07 février 2025, au quartier Koweït, dans la commune de Yopougon, un homme a tenté d’égorger sa petite amie dans une chambre d’hôtel, avant de prendre la fuite. Ce n’est pas tout.

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Le 17 février 2025, à Abobo-Avocatier, un quartier de la commune d’Abobo, un adolescent de 13 ans a tenté d’assassiner une jeune femme enceinte de cinq mois, âgée de 29 ans. Le jeune meurtrier dit agir à la demande du mari de la jeune femme. Le dimanche 23 février 2025 un homme poignarde sévèrement son ex-concubine. L’évènement tragique s’est passé dans le quartier Terre Rouge à Abobo Ndotré. Ahou Adou Djénéba, mère de 04 enfants, a été assassinée par celui qui tentait vainement de la reconquérir.

On se rappelle du cas du militaire, de retour d’un stage, qui a abattu sa femme puis s’est donné la mort avec son arme de service au quartier Jules Verne de Bingerville. On n’oublie pas aussi du drame qui s’est passé à Maféré, où une femme mariée a été égorgée dans son domicile.

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Face à ce constat inquiétant, la Ligue ivoirienne des droits de la femme (LIDF) appelle à des actions immédiates. « Malgré les lois et les engagements pris par les autorités pour protéger les droits des femmes, trop peu d’efforts sont fournis pour garantir l’application stricte de ces mesures. Le manque de diligence dans les enquêtes et la culture de l’impunité renforcent le cycle de la violence », écrit la LIDF dans un communiqué.

La Ligue ivoirienne des droits de la femme pense que ces crimes reflètent la persistance de violences à l’encontre des femmes. Et appelle à la reconnaissance juridique du féminicide et l’utilisation de ce terme dans la classification des violences basées sur le genre, l’adoption et l’application de lois spécifiques contre les féminicides, une application rigoureuse de la loi contre les auteurs des féminicides et un état des lieux sur les féminicides et des statistiques sur les violences sexuelles et sexistes en Côte d’Ivoire.

Sékongo Naoua

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