« On est déjà né, on va faire comment ! », cette maxime propre aux Ivoiriens est d’actualité en cette fin d’année 2022. Entre cherté de la vie et remplir son devoir de père ou de mère, les parents sont obligés d’assumer leur responsabilité face à leurs progénitures. En tout cas, pour ces derniers, rien à faire ! Les fêtes approchent, leurs parents doivent leur acheter de quoi s’habiller et bien sûr, des jouets en cadeaux pour se distraire. Or, la situation n’est pas forcément reluisante pour les Ivoiriens en cette fin d’année. En cause : la cherté de vie.
Pour faire face aux dépenses, de nombreux parents ont décidé de développer des stratégies. Certains ont donc opté pour l’anticipation. C’est le cas de Monsieur Abouah Raymond, fonctionnaire résidant dans la commune d’Abobo. Dans les environs du grand marché d’Abobo où nous l’avons rencontré, l’agent de l’Etat y était pour faire des emplettes avec ses deux filles et son fils, le benjamin. Avec l’expérience qu’il a, il a décidé de faire vite les achats pour ses enfants. Entre habits et jouets, Monsieur Abouah a fini, à cause de la hausse des prix sur le marché, à se rendre tôt au marché d’Abobo pour honorer ses engagements de père.
‘’ A un mois ou trois semaines des fêtes de fin d’année, de nombreux commerçants (es) font des soldes en vue de se débarrasser de leur stock de l’année dernière. Ce moment est très propice pour des achats’’, justifie-t-il son action. Il n’est pas seul dans ce cas. Sran Justine, une mère célibataire, n’attend pas, elle également, l’approche des fêtes pour habiller son fils et acheter son cadeau. Elle s’est déjà rendue à Adjamé pour se procurer tout ce qu’elle veut pour sa progéniture. « Moi, depuis le début du mois de décembre, j’ai fait le tour des magasins à Adjamé pour acheter les habits et les cadeaux de mon fils. Ça n’a pas été facile cette année à cause de la cherté de la vie mais, le fait d’avoir faire vite m’a arrangé… », indique-t-elle.
Pour M. Clément Djatchi, employé dans une entreprise en zone industrielle de Yopougon, « la situation est difficile ». Selon lui, tout est devenu cher à l’approche des fêtes. « Depuis cette semaine, on ne peut rien acheter. Les commerçants ont tout augmenté ». M. Clément Djatchi a décidé de confier son sort au gouvernement. « Que l’Etat fasse quelque chose dans cette situation
Ah, cette guerre ukrainienne !
S’il y a un refrain qui est en vogue chez les commerçants ivoiriens, depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, c’est bien « Ce n’est pas nous oh ! C’est la guerre en Ukraine ! ». Cette expression, pour dire que la hausse des prix sur le marché n’est pas de leur faite. Mais bien, la conséquence de la guerre en Ukraine.
Adjara Coulibaly, une jeune commerçante, pense que les grossistes en font trop ! « Quand on va dans les magasins, chez les grossistes, tout a augmenté. La marchandise que nous prenions à 150 milles francs est passée à 250 000 voire 300 000 Fcfa. Ce n’est pas de notre faute si tout est en hausse chez nous », se justifie-t-elle. Elle n’est pas la seule. Toutes les commerçantes et les commerçants que nous avons rencontrés sont du même avis qu’Adjara. « On vend pour ne pas rester à la maison sinon, on ne gagne rien ! Tout est dur partout ! », clament-ils en chœur.
Malgré tout…
Quoiqu’il en soit, à l’approche de ces fêtes de fin d’année, les marchés sont impraticables à cause du monde qui fréquente ces lieux. « On va faire comment », lance Bony Pierre, un jeune père de famille qui cherche à trouver un passage dans cette foule. « Je suis venu prendre quelques habits pour ma fille et lui trouver un cadeau. Mais ce n’est pas facile à l’approche de la fête. Les marchés sont pleins et les prix hors de portée », avoue-t-il quelque peu dépassé par la situation. Malgré tout, il ne se laissera pas décourager. Avec lui tous les autres parents qui se grouillent, comme ils peuvent, dans nos marchés, les magasins pour faire plaisir à leurs enfants.
Djolou Chloé