Cette année 2021, la célébration de la fête du travail s’est déroulé dans la sobriété, à l’auditorium de la Primature, ce samedi 1er mai. Centrales syndicales et gouvernement, pour une fois, se sont accordés sur leur ennemi commun : la pandémie du coronavirus.

Désormais, le code du travail va évoluer. Il va inclure le télétravail. C’est l’une des annonces du ministre ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale, Adama Kamara, dans son discours du 1 er mai, à l’occasion de la fête du travail. « La crise sanitaire de Covid-19 qui sévit a mis à nu certains défis de notre législation du travail», a souligné M. Kamara.

Cette pandémie qui se contracte en respirant le virus, a franchi les frontières ivoiriennes depuis mars 2020. Et comme partout ailleurs où le virus est présent, des mesures barrières ont été prises pour freiner sa propagation. Ces nouvelles mesures ont considérablement bouleversé le monde de l’emploi. Beaucoup de travailleurs ont perdu leurs emplois, quand d’autres ont été contraint de travailler, non plus sur le lieu habituel du travail, mais à domicile.

Code du travail modifié

« Des travaux de modification du Code du travail sont en cours pour intégrer certains mécanismes tels que le télétravail et le chômage partiel », a annoncé le ministre de l’Emploi. En un an, cette maladie a enregistré plus de 250 décès et plus de 46 000 personnes contaminées en Côte d’Ivoire.

A son tour de parole à l’occasion de cette journée chômée, le secrétaire général de la Centrale syndicale Humanisme, Soro Mamadou invite plutôt à « se projeter dans l’après Covid- 19. « La protection sociale est la réponse la plus rentable à la crise. Il faut donc la placer au centre des réponses du gouvernement face à la Covid-19 », indique M. Soro qui demande un « statut de droit fondamental pour la santé et la sécurité au travail auprès de l’OIT et la classification de la Covid-19 dans la catégorie des maladies professionnelles ». Pour le secrétaire général de cette centrale syndicale, ce sera ainsi l’occasion d’apporter une « protection accrue aux travailleuses et travailleurs et de donner accès à des fonds de compensation aux familles des travailleurs morts au travail et toute personne infectée par la Covid-19 sur son lieu de travail ».

A l’Union nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire on propose, en plus de « l’adoption du nouveau statut général de la Fonction publique, la revalorisation de l’indice de travail qui est de 300 FCFA à 500 FCFA , la revalorisation des primes de risque et la prise en compte des pompiers civils dans la répartition de la prime COVID-19 ». Son secrétaire général, Kodibo Yves a insisté sur ce dernier point.

Covid-19, maladie professionnelle ?

Après avoir écouter ses hôtes, le Premier ministre Patrick Achi monte au pupitre pour regretter l’importance des conséquences de la Covid-19 sur le monde du travail dans son pays.

Aussi, M. Achi a-t-il rassuré des nouvelles perspectives économiques pour la Côte d’Ivoire quant à la lutte contre cette pandémie. « Notre pays envisage de meilleures perspectives, grâce notamment à la disponibilité du vaccin contre la Covid-19 », a-t-il souligné. Pour l’ancien secrétaire général de la Présidence, c’est le vaccin qui donne cet espoir.  « Je voudrais donc inviter les travailleuses et les travailleurs à se faire vacciner. Et notamment, leurs éminents représentants syndicaux, dont la valeur d’exemple est clé, afin que nous puissions tourner toujours plus vite la page de cette pandémie », a exhorté Patrick Achi.

Se faire vacciner

Depuis le mois de février, la Côte d’Ivoire reçoit ses premières doses de vaccin anti-Covid par le mécanisme Covax. Ces vaccins ont été produits sous licence par le Serum Institute of India (SII) en Inde. Il s’agit du deuxième lot expédié et livré en Afrique par le mécanisme Covax dans le cadre d’un effort sans précédent pour fournir au moins 2 milliards de doses de vaccins contre la Covid-19 d’ici la fin 2021.

Le Premier ministre ivoirien a profité de la fête du travail pour inviter les travailleurs à aller de faire vacciner. « La lutte pour l’éradication de la pandémie est un enjeu sanitaire et économique majeur pour le développement de notre pays », a-t-il insiste.

Au-delà de la Covid-19, Elie Boga Dago, parlant au nom de la Centrale Dignité, s’est fait l’avocat des Inspecteurs de travail, des travailleuses domestiques. Il a regretté le fait que seulement 5% de ces travailleurs sont déclarés à la CNPS.

Pour lui, la déclaration des domestiques doit être inscrite comme critère de nomination des Directeurs et des ministres. Les travailleurs ont également plaidé pour la revalorisation de l’allocation familiale dans le public comme c’est le cas dans le privé en le faisant passer de 2500 à 5000 par enfant.

L’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI) a plaidé pour plus d’action du gouvernement en faveur de l’autonomisation de la femme. La situation des 149 travailleurs des entreprises de téléphones mobiles fermées ont été évoqué en vue de leur réinsertion professionnelle.

Ténin Bè Ousmane

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