Le prix d’achat du cacao aux planteurs est fixé à 1500 Fcfa le kilo. Cette augmentation vient calmer les planteurs qui avaient projeté d’entrer en grève.
« L’État de Côte d’Ivoire a décidé de servir le prix au producteur à 1500 Fcfa le kilogramme. C’est un niveau de prix jamais réalisé dans l’histoire de la filière cacao », a déclaré le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, lors d’une conférence de presse. Cette augmentation fait suite à deux évènements majeurs. La grève projetée par les planteurs et l’envol des prix sur le marché international. À New York, il a plus que triplé en un an, atteignant 10 000 dollars la tonne, en raison du changement climatique. La Côte d’Ivoire est le premier exportateur mondial. Le pays détient plus de 40 % de la production mondiale. Les syndicats de planteurs ivoiriens ont voulu tirer profit de l’augmentation des cours mondiaux. Ils avaient déposé un préavis de grève qui a été suspendu le 27 mars. Et le 02 avril, pour la campagne intermédiaire, ouverte d’avril à fin septembre, le prix du kilo de fèves, initialement fixé 1000 est passé à 1500 francs Fcfa.
La flambée des cours mondiaux profitera assurément aux producteurs. Il semble que les ventes de la récolte 2024-2025 se feront sur la base du cours qui sera en vigueur au 1er octobre 2024. Une très bonne nouvelle. Pour la saison 2023-2024, le volume espéré de production est de 1,75 million de tonnes. Quantité en baisse par rapport à celle de la campagne précédente. En fait la baisse de production est causée par le réchauffement climatique et le vieillissement des vergers. Il n’est pas exclu que la hausse des prix alimente encore le débat.
L’autre problème de la filière de l’or brun en Côte d’Ivoire reste le système de commercialisation. La Côte d’Ivoire vend au moins 60 % de sa production prévisionnelle annuelle au début de chaque campagne, en octobre.
« Dans mes recherches, on m’avait dit que la Côte d’Ivoire avait fini de vendre même les 20 ou 30 % qui restaient avant la fin de l’année. Donc elle n’avait plus la possibilité d’augmenter ne serait-ce que de 200 francs sans s’endetter », déclarait Sawadogo. Il est à la tête d’une coopérative de 410 membres, tous producteurs de cacao en Côte d’Ivoire.
Ce qui est sûr c’est que l’augmentation du prix d’achat du kilo de cacao a été bien accueilli par la majorité des planteurs. « C’est vraiment une satisfaction dans le milieu des producteurs de cacao de Côte d’Ivoire. Vu le système de commercialisation en Côte d’Ivoire, les producteurs ne s’attendaient pas à ce prix. Mais déjà 1500 Fcfa, c’est vraiment satisfaisant », s’est réjoui, Penatirgué Soro, président du conseil d’administration de l’Association nationale des coopératives agricoles de Côte d’Ivoire. La filière cacao est un secteur libéral et les cours varient en fonction de la conjoncture internationale.
Mais certaines coopératives de producteurs restent encore sur leur faim et informent qu’ils tiendront une assemblée générale avant de donner leur avis sur cette nouvelle donne dans la commercialisation de l’or brun.
Il faut savoir que le cacao ivoirien représente près de 45% de la production mondiale, et compte pour 14% du PIB du pays.
Sékongo Naoua