Depuis quelques années, les droits de la femme ont connu une amélioration significative. Aujourd’hui, il est de plus en plus question de l’égalité du genre entre l’homme et la femme.

En Côte d’Ivoire, une loi accorde à la femme, la possibilité de donner son nom de famille de naissance, à son enfant. L’enfant n’est donc pas obligé de porter le nom de son père. « Le 21e siècle semble avoir été le siècle de la femme car elles ont acquis des citadelles longtemps attribuées aux hommes », a indiqué Richard Diarabou, directeur régional du ministère de la femme, de la famille et de l’enfant. Des propos confirmés par Bony Valentin, 2e adjoint au maire de la commune de Gagnoa. « Dans l’histoire de la mairie de Gagnoa, c’est la toute première fois qu’une femme occupe le poste d’adjoint au maire », informe l’un des plus proches collaborateurs du maire Yssouf Diabaté.

A la mairie de Gagnoa, les femmes constituent 30% du personnel. 45% des associations féminines sont subventionnées par la mairie, à en croire l’adjoint au maire pour qui la femme est « le moteur » de la société.

Importance de la femme

« Les femmes constituent aujourd’hui un maillon essentiel et incontournable pour toute approche de développement durable de nos nations. Ce sont les femmes qui donnent la vie, l’entretiennent à divers niveaux et contribuent par leurs sacrifices quotidiens au bien être de la société », soutien Diarabou Richard. « C’est pour cela que l’Etat de Côte d’Ivoire, par le truchement du ministère en charge de la femme, a conduit plusieurs actions destinées à relever les défis institutionnels, économiques et culturels en matière d’égalité des chances de l’équité et du genre », a ajouté le directeur régional. Ce sont donc d’énormes sacrifices qui sont faits par l’exécutif Ivoirien pour le bien être de la gent féminine. « Même si l’on estime que le quota de parité fixé, qui est de 50% pour les hommes et 50% pour les femmes bat encore de l’ail, il faut cependant reconnaitre que le gouvernement fait chaque année des efforts afin de réduire l’écart », se défend Koua Béhira Georges, secrétaire général de la préfecture de Gagnoa. Toutes ces réactions relatives à la condition de la femme sont consécutives aux propos tenus par Zadi Clémentine, présidente communale des femmes. Le 8 Mars dernier, elle a pris pour prétexte la célébration de la Journée internationale de la femme (JIF), pour porter à la connaissance de l’opinion publique que certains droits de la femme sont piétinés par les autorités compétentes. « Célébrer la JIF revient à marquer une pause annuelle pour faire le bilan des acquis des femmes en matière de leurs droits, leurs libertés et de leurs autonomies. Au niveau de Gagnoa, voire dans la région du Gôh, nous constatons que beaucoup de nos sœurs et filles occupent de hauts postes de responsabilité tant dans le gouvernement, dans les ministères et les directions régionales, départementales et autres structures », se félicite Zadi Clémentine. Elle en veut pour preuve, Aimée Zébéyou conseillère spéciale du président de la République, chargée des droits de l’homme et la ministre Dogo Belmonde, occupant le portefeuille de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté. Pour ne citer que ces deux exemples.

La colère des femmes

 Mais les femmes ne sont toujours pas satisfaites. « Comment comprendre qu’il y a des jours décrétés fériés pour le printemps, la Noël, le jour de l’an et qu’il ne soit pas décrété jour férié, chômé et payé, aussi pour le 8 Mars », se plaint la première responsable des femmes de la commune. « Actuellement où je vous parle, il y a des femmes dans des bureaux en train de travailler. Elles ont le cœur ici, sur le lieu de la célébration de leur fête, mais la tête au travail. Ce n’est pas normal. Leur place ce jour est ici, avec nous pour célébrer la femme », a poursuivi madame Zadi avant de lancer un appel au préfet de région, préfet du département de Gagnoa. « Monsieur le préfet, les femmes de Gagnoa demandent que le 8 mars prochain, c’est à dire 2023 soit décrété, par le président de la République, son excellence Alassane Ouattara, jour férié chômé et payé », a-t-elle mis en mission le préfet Lassina Fofana. Les autorités administratives ont pris bonne note de cette doléance des femmes et ont promis la transmettre à qui de droit.
Interrogé sur la requête formulée par les femmes, Joachim Djédjé Bagnon, président du conseil régional du Gôh, croit en sa réalisation. Mais à une condition. « Pour que les doléances soient acceptées il nous faut une seule chose, c’est la paix. C’est grâce à la paix que nous célébrons la Jif », a exhorté le Pca du fonds d’entretien routier (FER). 

Pour la petite histoire, la JIF tire son origine des grèves ouvrières déclenchées en 1857 et 1910 à New York par les travailleuses du textile qui protestaient contre leurs mauvaises conditions de travail.

Alain Doua

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