Publié le 26 juillet, 2023

Elle consiste à mettre le nourrisson peau contre peau avec son parent. La méthode kangourou est de plus en plus conseillée pour le bien des bébés et des parents. 

Les parents, surtout les mères, portent leur bébé dans une poche ventrale, tel un incubateur naturel, afin de permettre un maintien de la température du nouveau-né. C’est la méthode kangourou. Elle a été introduite pour la première fois par les Drs Edgar Rey Sanabria et Martinez en 1978 à Bogota en Colombie. Ils développèrent cette pratique comme une alternative aux incubateurs pour les nouveau-nés prématurés ou de faibles poids à la naissance. C’est une méthode préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) tout particulièrement dans les pays en voie de développement où les autres ressources sont limitées. La méthode kangourou est étudiée de près depuis plusieurs années par des chercheurs. Qui notent qu’elle a des effets bénéfiques mesurables sur le développement intellectuel de l’enfant. Selon les chercheurs, la méthode kangourou procure une stimulation sensorielle positive pendant une période cruciale du développement neurologique de l’enfant. L’appliquer le plus tôt possible chez les nouveau-nés les plus vulnérables et les plus fragiles est donc conseillé. Les avantages sont palpables. Non seulement elle favorise la croissance du nouveau-né, mais elle amène une relation plus satisfaisante entre la mère et son enfant. Dans les pays en voie de développement, le nombre élevé d’enfants nés prématurément impose un lourd fardeau au système de santé. Généralement, ces nouveau-nés de petits poids à la naissance sont mis en couveuse afin de recevoir la chaleur nécessaire à leur survie et de traiter leurs pathologies, c’est-à-dire des soins intensifs de longue haleine. La méthode kangourou, avec ses bienfaits immédiats et à long terme, se présente comme la solution. 

Fort de tous ces résultats, la méthode kangourou est de plus en plus utilisée et conseillée dans le monde entier. La Côte d’Ivoire n’est pas en reste. Depuis 2019, la Côte d’Ivoire s’est engagée à ouvrir des unités de soins mère-kangourou.

Cette technique simple et efficace contribue à la réduction de la mortalité néonatale dont la prématurité est une des grandes causes. C’est en février 2019 que la première a été inaugurée au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville avec l’appui des partenaires comme l’Unicef et la France par le biais du Fonds Muskoka. Dr Chantière Somé-Meazieu est le chef de cette unité. Depuis son ouverture jusqu’en janvier 2023, l’unité a permis de sauver la vie de plus de 99% des prématurés admis dans cette unité. Le ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, Pierre Dimba, s’est réjoui des résultats présentés par l’équipe de prise en charge et indiqué que ces résultats montrent que l’utilisation de la méthode kangourou est une innovation de taille. Il était en visite au service pédiatrie de Chu de Treichville le 24 janvier 2023. Il a annoncé de faire la promotion et de déployer cette solution sur l’ensemble du territoire national en commençant par les 10 pôles sanitaires. 

La méthode kangourou (Mk) ne présente aucun risque, même sur les nourrissons prématurés. L’unique inconvénient lié à la Mk est l’immense contrainte pour la maman. Celle-ci doit, pendant plusieurs semaines, porter constamment son bébé (ou presque). Toutefois, même s’il ne peut évidemment pas l’allaiter, on encourage dorénavant le papa à participer et à porter lui aussi son bébé peau contre peau. En plus d’accorder quelques périodes de répit à la maman, cela permet de créer aussi des liens d’attachement entre le nourrisson et son père.

Sékongo Naoua

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