La loi contre le tabagisme a été instaurée depuis le 10 octobre 2012 portant interdiction de fumer dans tous les lieux publics et les transports en commun afin de lutter contre les effets du tabagisme passif. Cette interdiction est-elle une réalité ? Le dossier de voiedefemme.net
Le tabagisme est une réalité. Chaque année plusieurs personnes, abusant du tabac, passent de vie à trépas. Le tabac est devenu une préoccupation mondiale. Le tabac tue jusqu’à la moitié de ceux qui en consomment. Le tabac fait plus de 8 millions de morts chaque année, dont 1,3 million de non-fumeurs qui sont involontairement exposés à la fumée du tabac. Sur 1,3 milliard de fumeurs dans le monde, 80 % environ vivent dans des pays à revenu faible.
En 2020, plus de 22 % de la population mondiale consommait du tabac : 36,7 % des hommes et 7,8 % des femmes. Pour lutter contre le fléau du tabagisme, les États ont voté la loi portant interdiction de fumer dans tous les lieux publics. Si en France cette loi a été adoptée depuis 2007, c’est seulement en octobre 2012 qu’elle a été prise en Côte d’Ivoire.
Les chiffres font froid dans le dos. Chaque année, l’industrie du tabac est responsable de plus de 8 millions de décès, de la destruction de 600 millions d’arbres, 200 000 hectares de terres, de la perte de 22 milliards de tonnes d’eau et de l’émission de 84 millions de tonnes de CO2.
User du tabac dans les lieux publics et les transports en commun a des conséquences fâcheuses. Si l’on considère la grippe et la pneumonie, qui se transmettent et s’attrapent souvent dans des lieux publics, ces deux maladies provoquent 1368 décès annuels, soit quatre fois plus que la fumée secondaire.
C’est donc à juste titre que la Côte d’Ivoire a adopté la loi portant interdiction de fumer dans tous les lieux publics.
« Il est interdit de fumer dans les lieux publics et dans les transports en commun », dit la loi adoptée le 10 octobre 2012. « Sont considérés comme lieux publics clos ou ouverts les établissements hospitaliers ou à vocation sanitaire publics et privés ; les établissements d’enseignement scolaires, professionnels et supérieurs ; les supermarchés ; les établissements pharmaceutiques ; les bureaux administratifs ; les salles de réunions ; les établissements pénitentiaires ; les établissements sociaux ; les garderies, les orphelinats ; les établissements destinés à l’hébergement ; les centres d’accueil ; les locaux d’entreprises ; les banques et les autres institutions financières ; les salles de sports. A cette liste il faut ajouter « les lieux de spectacles, les restaurants, les cafétérias, les bars, les discothèques, les boîtes de nuit, les salles de cinéma, les théâtres, les musées et tous les autres lieux de distraction ; les gares routières et ferroviaires ; les aéroports et les ports ; les hôtels et les piscines ; les stations-service ; les commissariats de police, les brigades de gendarmerie et les camps militaires. »
Et la loi précise que la liste des lieux publics clos ou ouverts n’est pas exhaustive. Mieux la loi prévoit des sanctions pour ceux qui ne respectent pas l’interdiction. « Est puni d’une amende de quinze mille à cent mille francs CFA, tout contrevenant à l’interdiction de fumer dans les lieux publics clos ou ouverts ou dans les transports en commun. Sont punis d’une amende de cinquante mille à deux cent cinquante mille FCFA, les propriétaires ou les personnes ayant la responsabilité des lieux publics clos ou ouverts ainsi que les propriétaires ou les personnes ayant la responsabilité des transports en commun, qui n’observent pas les dispositions de l’article 8 du présent décret. »
Le constat est désolant. Est-ce que l’interdiction est respectée par les populations ? On a tendance à regarder vers l’Etat. Est-ce que nous, population, veillons au respect de la loi pour notre propre santé ? Que font les ministères concernés ? Parce que la loi dit aussi « le ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, le ministre du Commerce, le ministre des Transports, le ministre délégué auprès du Premier ministre, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargé de la justice, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret »
La loi est faite pour être appliquée et elle ne s’applique qu’avec les populations. Que chacun prenne ses responsabilités car le tabagisme est une réalité et il tue.
Sékongo Naoua