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La mort maternelle est définie comme le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou qui a lieu après l’accouchement. Plusieurs raisons peuvent être à l’origine d’un tel drame.

Pour une femme, tomber enceinte, arriver à terme et donner naissance à un bébé en vie et en bonne santé est une grâce. Selon des chiffres rendus publics par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 830 femmes meurent en couches ou après accouchement chaque jour dans le monde.  Pour lutter contre la mortalité maternelle, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2015, le Secrétaire général Ban Ki-moon, avait lancé à New York, la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent, 2016-2030. Malgré ces efforts consentis, des femmes en couches continuent de perdre la vie, les nouveau-nés aussi.

En Côte d’Ivoire, le rapport de l’Enquête démographique de la santé (Eds 2021) a révélé que le taux de mortalité maternelle est passé de 614 décès maternels pour 100 000 en 2011 à 315 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2021. Le taux de mortalité néonatale enregistré en 2021 est de 385 décès pour 100.000 naissances vivantes contre 654 décès en 2012. Résultat encourageant certes, mais il faut savoir que des femmes continuent de perdre leur vie en donnant la vie et des nouveau-nés continuent de mourir à leur naissance.

Les causes

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« Pas plus tard que le mois dernier, j’ai une amie qui est décédée juste une semaine après son accouchement », témoigne Ernest Kouamé.  « Nous ignorons les raisons de son décès. Mais, selon ses proches, elle était sûrement anémiée », se désole-t-il. Selon l’enquête de l’Eds, les causes de la mortalité maternelle et néonatale sont en partie liées à des complications au niveau de la grossesse et/ou à l’accouchement. Pour certaines sage-femmes, il y a un manque d’application des conseils et des prescriptions faites. Les tenantes de cette thèse affirment que certaines femmes enceintes ne font pas leurs consultations prénatales jusqu’à l’accouchement.  Pour elles, le taux élevé de décès à l’accouchement est du ressort de ses futures mères. « On leur demande de dormir sous des moustiquaires imprégnées. Faire un palu pendant une grossesse est très dangereux.  C’est aussi une cause de mortalité que les gens ignorent. Il y a aussi les infections. C’est pourquoi une femme enceinte doit manger sain et vivre dans un environnement propre », confient-elles. Pour elles, ces dernières sont les premières responsables de ce qui arrive pendant ou après l’accouchement. « Pourquoi certaines femmes n’arrivent-elles pas à respecter les prescriptions faites ? Pourquoi ne vont-elles pas faire leurs visites prénatales ? » s’interrogent-elles.

Les consultations prénatales sont faites pour surveiller le bon déroulement de la grossesse et dépister les anomalies éventuelles qui pourraient survenir pendant son évolution et menacer la santé de la mère et/ou du fœtus.                                                     

« Une femme qui est en état de pouvoir procréer doit normalement consulter un spécialiste pour s’assurer qu’il n’y a aucun danger à tomber enceinte. Mais, si d’aventure, elles venaient à tomber enceinte involontairement, elles doivent systématiquement aller en consultations prénatales. Rencontrer un personnel qualifié. Il faut éviter les méthodes de grandes mères. Elles doivent également exprimer leur vécu à chaque consultation et poser des questions. Elles doivent suivre les recommandations médicales », explique un gynécologue. Pourtant des femmes, bien qu’étant à leur première expérience, témoignent avoir respecté toutes les prescriptions au cours de leur grossesse. Mais cela n’a pas empêché la perte de leurs bébés pendant ou après l’accouchement.

La douleur

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« À qui la faute ? Lorsqu’une femme suit correctement l’évolution de sa grossesse et respecte les consignes de spécialistes mais qui, malgré tout, est confrontée à des complications au cours de l’accouchement », se demande dame Kouamé. Elle a perdu son enfant des suites d’une complication pendant l’accouchement. 

« J’ai été à toutes mes visites prénatales. J’ai acheté et pris tous les médicaments prescrits par les sage-femmes. Aujourd’hui je suis une mère sans enfant. Pendant l’accouchement je présentais une anomalie que la sage-femme n’a pas pu détecter pendant plus de 24h de travail. Je faisais une disproportion fœto-pelvienne (l’enfant est trop gros pour sortir naturellement). J’ai finalement été transférée d’urgence dans un autre centre de santé. Ce manque de professionnalisme a failli me coûter la vie », explique Marilyne Octave. « A cette allure autant confier son sort à Dieu que de respecter ces rendez-vous prénataux ! » s’exclame-t-elle. 

A en croire certaines victimes, il est déjà difficile de se remettre de la perte d’un être cher à plus forte raison la perte de son nouveau-né. C’est pourquoi une campagne de sensibilisation est nécessaire pour attirer l’attention de la population sur les risques du mauvais suivi d’une grossesse.  Il est aussi plus que nécessaire de mieux équiper les maternités et former de manière continue le personnel médical. Il faut faire en sorte que les sage-femmes restent professionnelles et punir celles qui sont à l’origine de certains drames.

Rappelons que, la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent, 2016-2030, recommande aux pays de réduire la mortalité maternelle à moins de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes d’ici 2030. Aussi faut-il ajouter que la femme perd environ 0,5 litre de sang pendant et après un accouchement vaginal. Pour ce qui est de la césarienne, la perte de sang est deux fois supérieure à celle d’un accouchement vaginal. Au-delà on parle d’hémorragie.

Grace Djazé

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