La ménopause correspond à la fin de la période de reproduction chez la femme et elle arrive généralement vers l’âge de 50 ans. Cette période, passage obligée pour toutes les femmes, peut-elle être repoussée ? Notre enquête donne quelques pistes de réponses.
« Toi femme ! Je m’adresse à toi. Voici une petite astuce pour retarder la survenue précoce de la ménopause ». Ce tweet du Dr Marc Tra, Coach gestion et émotion continue de susciter des réactions sur la toile, plus d’un an après sa publication. En deux points ce médecin qui revendique également le titre de coach bien-être familial résume sa recette pour éviter la survenue précipitée de cette étape de la vie de chaque femme. A savoir réduire les sources de pression et de stress et savoir bien gérer ses émotions.
C’est également l’avis du célèbre naturothérapeute, Dr Aka Félix. Pour ce praticien de plus de quarante ans d’expérience, les facteurs psychologiques, émotionnels, psychosocial et alimentaire, influencent bien le temps d’arriver de la ménopause. Mais, au-delà de recettes du coach en gestion des émotions, le naturothérapeute insiste plus sur le facteur alimentaire qu’il estime « très importants pour prévenir contre les ménopauses précoces ».
« D’ailleurs, pour retarder la ménopause nous donnons aux femmes toutes les hormones végétales. Celles-ci sont contenues dans les bons aliments naturels, les fruits et mêmes des plantes, cela pour qu’elles puissent remettre leur cycle sur les rails », atteste le Dr Aka Félix.
« J’ai rencontré dans ma pratique, une femme qui avait 65 ans et qui faisait ses règles. Tout simplement parce qu’elle avait une alimentation frugale. Elle ne mangeait pas trop. Elle mangeait juste ce qu’il fallait. Et elle introduisait chaque jour du végétal dans son alimentation », témoigne-t-il. Et l’aliment qu’il conseille à toutes les femmes, c’est le soja. « Les femmes asiatiques ont un cycle plus long que les femmes africaines, parce qu’elles consomment du soja tous les jours. Des études ont indiqué que le soja contient des antibiotiques, des principes actifs qui sont issus de plantes et qui ont une action sur les glandes génitales chez l’homme comme de la femme ». Pour le naturothérapeute, la ménopause peut bien être retardée le plus longtemps possible si les femmes s’imposent une certaine conduite alimentaire, orientée vers le naturel.
Cette position du Dr Aka ne fait pas l’unanimité. Elle n’est en tout cas pas partagée par certains spécialistes de la médecine moderne comme le nutritionniste français, Dr Laurent Chevallier. « La ménopause est un processus physiologique où plusieurs paramètres entrent en jeu et notamment la génétique. On ne peut donc pas retarder l’arrivée de la ménopause grâce aux plantes. En revanche des plantes peuvent aider à se trouver physiologiquement comme avant. Mais l’âge de la ménopause est programmé génétiquement et on ne peut pas la retarder ».
« Le médecine moderne nous dit qu’entre 40 et 50 ans, la ménopause est inévitable. Elle a raison, parce qu’il n’y a pas de référentiel. Mais tout se joue dans la qualité de l’assiette », insiste Dr Aka.
Le DR Frédéric Salman, lui, pense également qu’il est bien possible de faire reculer l’arrivée de la ménopause si on prend soin de son corps et de ce qu’on mange. « Il suffit qu’une femme, en face d’activité génitale, fume et prenne la pullule, pour que d’un seul coup, elle rattrape les hommes en termes de facteurs de risque cardiovasculaire. Donc cette femme va prendre une certaine vulnérabilité, mais ne va pas penser à son cœur, à ses artères, parce qu’elle se croit encore jeune », souligne le Dr Salman. Avant de se référer à une découverte de certains chercheurs. « Ils sont découvert que si une femme est bien surveillée sur le plan de la santé et en particulier cardiovasculaire, avec une tension artérielle plus basse, le taux de cholestérol plus bas, et qu’elle ne fume pas, fait des exercices physiques et contrôle son poids, elle peut arriver à décaler la ménopause jusqu’à sept ans plus tard », révèle-t-il avant d’en donner explication scientifique.
« On sait qu’une femme a un stock d’à peu près 2 Millions d’ovocytes. Jusqu’à 50 ans il chute en qualité et en quantité. Et ces petits ovocytes sont dans des ovaires irrigués par des petits vaisseaux fins comme des cheveux. Et si ces vaisseaux sont d’un mauvais état, le précieux stock d’ovocyte chute beaucoup plus vite en quantité et en qualité comme chez une fumeuse. Donc la santé de la femme, c’est aussi de prolonger le plus longtemps possible la qualité de la vie et avoir une ménopause le plus tard possible. Plus la ménopause est tardive, plus la qualité de la peau sera bonne », démontre Dr Salman.
Les spéculations sur les solutions pour retarder cette étape de la vie de la femme continuent de faire leur chemin. Selon une étude publiée en janvier 2020 dans la revue « Royal Society Open Science », avoir des rapports sexuels une fois par semaine réduirait de 28% les chances d’entrer en ménopause par rapport au rythme de moins d’un rapport par mois. Cette étude explique que l’activité sexuelle « entretient » l’ovulation. Autrement dit, si une femme fait l’amour régulièrement, son corps entend qu’une grossesse est envisageable et l’activité ovarienne continue.
En janvier 2020, une nouvelle procédure médicale testée en Grande-Bretagne devrait pouvoir retarder la ménopause de 20 ans, selon le média britanique, The Guardian. Reste que cette procédure, qui pourra être proposée aux femmes de moins de 40 ans coutera entre 7595 euros et 11935 euros ( 4 983 056 F CFA et 7 830 517 FCFA).
La ménopause est un moment inévitable pour chaque femme. Elles doivent d’y attendre. Aussi pour influencer positivement la montre, corps, les femmes doivent modifier leurs habitudes de vie longtemps, bien avant l’âge présumé de la ménopause.
Ténin Bè Ousmane