La violence à l’encontre des femmes, qu’elle soit le fait d’un partenaire intime ou de nature sexuelle, est un grand problème de santé publique et une violation majeure des droits de la femme.
La douleur est immense. Des scènes incompréhensibles. On entend par violences conjugales l’ensemble des violences physiques, psychologiques et économiques commises au sein du couple par le conjoint. Les violences conjugales sont punies par la loi. La violence conjugale peut être de la violence physique ou sexuelle, de laviolence psychologique ou de la violence économique. Selon les estimations mondiales de l’Organisation mondiale de la santé, 35% des femmes, soit près d’une femme sur trois, indiquent avoir été exposées à des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire intime ou de quelqu’un d’autre au cours de leur vie. Le plus souvent, cette violence est le fait du partenaire intime. Les chiffres mondiaux près de 30% des femmes qui ont eu des relations de couple signalent avoir subi une forme quelconque de violence physique de la part de leur partenaire intime. Ces violences entraînent des problèmes de santé physique, mentale, sexuelle, reproductive chez les victimes.
Les violences au sein du couple résultent de facteurs aux niveaux individuel, familial et communautaire, et au niveau de la société. Certains facteurs sont associés à l’auteur des violences tandis que d’autres à la victime des violences. Le faible niveau d’instruction pour les auteurs comme pour les victimes ; l’exposition à la maltraitance pendant l’enfance pour auteurs et victimes ; l’exposition à la violence familiale pour auteurs et victimes ; les troubles de la personnalité antisociale pour auteurs ; l’usage nocif de l’alcool ou de la drogue pour auteurs et victimes ; l’exposition à la violence par le passé ; la mésentente et l’insatisfaction conjugales ; les problèmes de communication au sein du couple ; les comportements dominateurs des hommes envers leur partenaire ; la faiblesse des sanctions prévues par la loi en cas de violence sexuelle.
Quelles que soient les facteurs, les violences conjugales peuvent avoir de grandes conséquences. La violence au sein du couple, qu’elle soit d’ordre physique, sexuelle ou psychologique, à court et à long terme, peuvent avoir de graves problèmes de santé physique, mentale, sexuelle et procréative chez les femmes. Ce sont des phénomènes qui ont aussi une incidence sur la santé et le bien-être des enfants.
En Côte d’Ivoire, le problème des violences conjugales est pris très au sérieux. Et le volet de la prise en charge des victimes reste un enjeu. La capitale ivoirienne ne compte qu’à peine deux centre d’accueil de ce type. Justement depuis le 11 février 2023 un nouveau centre d’accueil pour les femmes victimes de violences a été inauguré, à Agboville, au nord d’Abidjan. Financé par des dons privés et des bailleurs internationaux, il est piloté par l’Ong ivoirienne Femmes en action qui veut faire prendre conscience de l’urgence de la situation.
« Ce centre, c’est pour que les femmes puissent avoir un coin de refuge pour repartir à zéro lorsqu’elles seront guéries. Nous avons l’Association des femmes juristes qui va nous aider sur le plan juridique et sur le plan psychologique qui est aussi très important, nous avons déjà une psychologue au sein de l’organisation et au niveau physique, médical, nous avons signé un partenariat avec l’hôpital d’Agboville et certains médecins qui vont nous accompagner » déclarait à RFI Irad Gbazalé, présidente de l’Ong Femme en action.
La loi ivoirienne a prévu des dispositions en cas de violences conjugales. La loi Numéro 2021-894 du 21 décembre 2021 relative aux mesures de protection des victimes de violences domestiques, de viols et de violences sexuelles autre que domestiques, stipule dans son article 10 qu’une ordonnance de protection peut être délivrée par le Président du Tribunal. Selon l’article 14, toute personne faisant l’objet d’une obligation ou d’une interdiction imposée par une ordonnance de protection qui ne se conforme pas à cette obligation ou interdiction, est puni d’un emprisonnement de trois à douze mois et d’une amende de 50 000 à 500 000 Fcfa.
Sékongo Naoua