Il est situé non loin de Korhogo. Waraniéné est particulièrement réputé pour ses tisserands. Voiedefemme.net est parti à la découverte de ce village qui apporte beaucoup au tourisme en Côte d’Ivoire.
Située au Nord de la Côte d’Ivoire, à plus de 600 Km d’Abidjan, Korhogo est une ville touristique qui attire. Des visiteurs du monde y vont pour découvrir la culture Sénoufo. A moins de 5 km de la capitale du nord, en partance pour le département de Sirasso, on trouve un héritage ancestral. Il s’agit du village de Waraniéné. Ce village est très connu à causes des tisserands qui y sont. Waraniéné ou wakatchinnin signifie en Senoufo « ce n’est pas le fétiche de quelqu’un ». Le village de Waraniéné est composé principalement de Sénoufo et de dioula qui vivent en parfaite harmonie. La communauté senoufo s’adonne particulièrement à l’agriculture et la danse de panthère, le Boloye. Les dioulas ont choisi le tissage des pagnes, un art qu’ils maîtrisent parfaitement, contribuant ainsi à la promotion touristique du village et de Korhogo. En vue d’être plus efficaces, les tisserands du village de Waraniéné travaillent au sein d’une association appelée Union des groupements des artisans du nord de la Côte d’Ivoire (Ugan).
A Waraniéné, le tissage est exclusivement un métier d’hommes. En effet, les hommes tissent de pères en fils. « Je suis élève en classe de 2nde. Les week-ends, je viens ici pour le tissage », nous explique Souleymane. Il n’y a pas d’exception dans ce métier pour les plus jeunes. Bien qu’allant à l’école ils trouvent du temps pour apprendre et maîtriser cet art ancestral. Les femmes ont leur façon d’aider leurs époux. Leur rôle consiste à s’occuper du crochetage, du filage et de la couture. Plusieurs motifs sont visibles et appréciés par les visiteurs. Des acheteurs de provenances diverses ne manquent pas à Waraniéné. Ils viennent de partout pour se procurer ce tissage naturel. Ils ont aussi l’occasion de voir les tisserands en action. Les motifs tissés demeurent liés aux usages des vêtements en fonction des événements.
Pour l’œil avisé, il y a une légère différence entre le pagne traditionnel et celui des tisserands qui sont de religion musulmane en général. Les tissus traditionnels sénoufo sont constitués de bandes de 10 à 14 cm de largeur cousues ensemble, tandis que les bandes des tissus dioula sont plus larges et plus régulières.
Waraniéné est un site touristique important. Constituer une coopérative des tisserands de Waraniéné, a été bénéfique.
La preuve. Coulibaly Abdoulaye, un membre de la Société coopérative des tisserands de Waraniéné (Korhogo), a exporté son talent au Salon international de l’agriculture de Paris en 2019. Pendant ce salon, Abdoulaye s’adonnait à longueur de journée à son art, envahi par des visiteurs, au stand du Conseil du coton et de l’anacarde loué par le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader). Une bonne promotion du pagne tissé depuis le nord de la Côte d’Ivoire. N’oublions pas que le tisserand utilise le coton pour travailler. Et le coton est produit en Côte d’Ivoire. Une chose expliquant une autre. C’était à la 56ème édition du Salon international de l’agriculture qui s’est tenue du 23 février au 03 mars 2019 au Parc d’expositions, Porte de Versailles. Le tisserand venu de Waraniéné y a présenté ses produits, notamment des nappes de table, des peignoirs, des sacs, des vêtements pour homme et femme.
A Waraniéné, les tisserands ne sont pas la seule attraction. Il y a aussi la danse Boloye. Le Boloye fait partie des danses traditionnelles de Côte d’Ivoire qui entrent dans le cadre du tourisme culturel. La danse du boloye ou danse des hommes panthères est une danse exécutée par des initiés à Waraniéné. Les danseurs s’habillent dans des tissus rappelant le pelage de la panthère, animal très symbolique en pays Sénoufo. Souplesse et chorégraphie au rendez-vous. Cela donne certainement envie de faire un tour à Waraniéné. Alors rendez-vous Waraniéné, village touristique
Sékongo Naoua