L’érosion de la forêt et partant celle de la biodiversité en Côte d’Ivoire est devenue une réalité persistante, a assuré vendredi 22 avril 2022 à Abidjan, la présidente du comité de pilotage (COPIL) du projet « Approches de durabilité et de mise à l’échelle pour la transformation de la gestion, la restauration et la conservation des paysages forestiers et la biodiversité en Côte d’Ivoire » (FOLAB), Dr Jeanne N’Tain.
Dr N’Tain s’exprimait en tant que représentante du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Jean-Luc Assi, à l’occasion de la première réunion du comité de pilotage du projet FOLAB, en présence des représentants du Fonds vert pour l’environnement mondial (FEM), Koné Alimata et du programme des Nation-Unies pour l’environnement (PNUE), Adam Buhari.
« Les dégâts de cette érosion ne seront pas annulés par seulement quelques actions bien intentionnées, qu’il s’agisse de quelques expulsions ou de quelques programmes de replantation au niveau local », a-t-elle indiqué. Pour Mme N’Tain, le gouvernement et tous les acteurs doivent examiner à la fois la totalité de la foresterie et des aires protégées, en tenant compte de tous les facteurs écologiques, agricoles, industriels, socioéconomiques et de sécurité qui sont en cause.
Le coordonnateur du projet, Patrick Pédia, a expliqué que le projet FOLAB vise à mettre en place et à expérimenter un mécanisme de financement pérenne au niveau national afin de lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts et soutenir une gestion efficace, durable des aires protégées de la Côte d’Ivoire.
Il a fait remarquer qu’une stratégie reposant sur trois composantes a été retenue, notamment un appui au développement d’un cadre institutionnel, politique et juridique favorable à la REDD+ et au Paiement des services écosystémiques (PSE). « Le projet soutiendra une modification ou la mise en place de cadres institutionnels, politiques et juridiques propices à l’intégration de la gestion foncière rurale et la gestion des ressources naturelles avec les mécanismes PSE et REDD + dans différents secteurs », a-t-il indiqué.
Il a mentionné la mise en place d’un mécanisme financier national et pilotage de l’application des PSE dans la mangrove. « Le projet soutiendra la mise en place de ce mécanisme au sein de communautés, dans une perspective d’exemplarité. La composante 2 comporte également un important volet de restauration de la mangrove impliquant les ONG et les communautés bénéficiaires directes des services fournis par l’écosystème mangrove », a-t-il indiqué.
M. Pédia a aussi évoqué la gestion durable des aires protégées peu soutenues et des écosystèmes environnants. « Reconnaissant le fait que les aires protégées bien gérées sont un atout pour la conservation in situ de la biodiversité et l’adaptation aux changements climatiques, le projet s’inscrit dans une dynamique de consolidation de ces acquis », a-t-il exprimé.
La Côte d’Ivoire ne compte aujourd’hui que deux millions d’hectares de forêts, c’est près de 90% de moins qu’au début des années 60. La baisse drastique de la couverture forestière a des conséquences incommensurables sur le changement climatique, la biodiversité et les services écosystémiques, fait-on remarquer.
Yahafe A. Ouattara et (AIP)