La transformation de nos matières premières agricoles demeurent un grand défi pour la majorité des pays africains. M. Aka Patrick Melaine est le Directeur du cabinet « Africa Sucess Consulting » (ASC) et auteur du livre « L’industrialisation de l’Afrique par l’Agri-environnement c’est maintenant ». M. Aka Patrick évoque dans son ouvrage d’une part, les raisons d’une Afrique industrialisée par la transformation de ses matières premières. Et d’autre part les moteurs clés de développements pour sortir le continent de la précarité.
Pour l’auteur, un seul thème défini cette ascension à l’industrialisation. L’Agri-environnement, expression qui lie agriculture et environnement. Le Directeur de l’ « ASC » nous expose, les idées qui ont contribuées à écrire son livre. Et les grands angles d’une Afrique prospère pour les années à venir.
Qu’est ce qui a motivé l’ouvrage de ce livre ?
Ma motivation est partie des questions liées à la pauvreté. La précarité et le chômage que connait l’Afrique. Je me suis toujours posé cette question depuis les années lycée. La question de savoir comment sortir l’Afrique de son sous-développement. Depuis ce temps j’ai fait du chemin, pour en tirer des réponses. J’ai posé des actions, les premières actions ont débuté après mon cycle universitaire.
Pendant un temps, j’ai travaillé pour des structures. Plus tard, je décide de créer mon entreprise, un cabinet conseil. Le but était d’apporter des réponses aux développement de l’Afrique et des compétences africaines. Après cette mise en place du cabinet, j’ai trouvé que ce n’était pas suffisant. Je mets sur pied une ONG de lutte contre le chômage. Il fallait poser un acte concret pour parler et montrer à l’Afrique son potentiel. En octobre 2000, j’ai le plaisir de réfléchir et d’écrire ce livre. Finalement, c’est le 30 septembre que j’ai présenté les conclusions de cet ouvrage, aujourd’hui disponible dans les librairies.
Comment l’environnement contribue-t-il au mécanisme de richesse et d’emploi ?
L’environnement c’est tout ce qui nous entoure. L’énergie renouvelable, le climat, et tout ce qui regorge le monde vert. Nous avons constaté que l’énergie fossile, le pétrole, le gaz, et le carburant ont causé et continuent de causer des dégâts à l’humanité. La couche d’ozone se retrouve détournée. Des raisons aux dérèglements climatiques. Le continent Africain qui pollue moins en subit plutôt les conséquences. Et les conséquences les plus fâcheuses. Si nous voulons aller à l’industrialisation, l’Afrique ne doit pas commettre les mêmes erreurs que ces industriels qui polluent l’air. En tant qu’économie agricole, si nous nous mettons au rang des pollueurs, le danger sera à notre porte. L’Agriculture demeure le socle de notre économie. Les changements climatiques et dérivés climatiques sont des risques à éviter.
Pour accéder à cette industrialisation, quel est le processus que vous défendez ?
L’Afrique doit procéder à la transformation structurelle de son économie. Après les années 80 nous avons subi la première crise sérieuse en Afrique. Et c’est en 2000 que la majorité des pays ont commencés à renouer de nouveau avec la croissance économique. Depuis lors nous arrivons à avoir des taux de croissances remarquables. Cependant nous ne sommes pas à l’abri des récessions. C’est dans cette optique que nous devons accumuler les richesses. Cela va permettre d’opter pour une transformation structurelle de notre économie. Il ne faut pas chercher seulement à construire, mais garder l’équilibre pour les années à venir.
Pour y parvenir, j’ai donné l’exemple des pays asiatiques. La chine en 70 étais classée comme pays pauvre, et en 64 la Corée du Sud connaissait une vie déplorable. Pendant ce temps, dans les années 70, les pays Africains dans leur majorité ont célébré ce que nous avons appelé le miracle économique. Et quelques décennies après ces différents pays sont cités en exemple de développement. En Afrique nous cherchons toujours le chemin.
C’est un processus qui regroupent des moteurs clés de développement. Vous avez d’abord la vision. Nos gouvernants doivent être en mesure de présenter leur vision d’une Afrique industrialisée. Vision assortir d’un programme d’industrialisation. Il ne faut pas rester au stade des discours. Faut travailler cette vision pour qu’elle soit partagée par les africains.
Ensuite il y a la démocratie et la stabilité, dans un environnement tumultueux et perturbé on peut rien faire. Nous devons travailler tous à la stabilité de notre pays. Vous avez le développement des infrastructures, un élément clé.
Il y a aussi le développement du capital humain, développement des compétences. L’industrialisation revient à mettre des industries sur place et les faire fonctionner. Et enfin apprendre aux enfants depuis l’école primaire, la mission d’œuvrer pour l’industrialisation et le devenir de leurs pays. Faut les formés à cette mentalité.
Aujourd’hui notre niveau de mentalité en Afrique garde encore ce complexe d’infériorité. Il faut casser ce complexe. Il faut privilégier ce qui vient de l’Afrique. Le « made in Africa ».
Le secteur environnemental, vous avez les énergies renouvelables. Ce sont des énergies inépuisables qui sont ; le vent, la terre, et l’eau. La biomasse. Ces différentes énergies sont des gisements d’emplois. Et on peut également y créer de la richesse. Ce sont des énergies qui ne détruisent pas l’environnement mais bien au contraire la conserve. Créons plutôt des industries basées sur des énergies renouvelables. En lieu et place d’une centrale à gaz on va plutôt bâtir une centrale solaire ou éoliennes. Dans l’environnement vous avez plusieurs éléments qui peuvent être valorisé, notamment les déchets.
En plus du livre, quels sont vos actions pour participer à cette industrialisation ?
La quatrième partie de l’ouvrage présente un portail. Le portail Agri-environnemental. Nous avons commencé à le construire. Il est vaste. Nous le présentons tout en demandant aux pays, ou aux bailleurs de nous accompagnés.
A travers ce portail, tout individu lambda quel que soit l’endroit où il se trouve peut cliquer sur le portail. Soit dans une région ou un pays donné où il souhaite investir sur une spéculation. Il y aura donc toutes les informations nécessaires pour y aller.
Au niveau local nous avions parcouru différentes adresses. Il peut s’agir des personnalités, des actionnaires pour susciter ce réveil. Et pour les sensibilisés à cette réalité.
Le monde agricole est un secteur pourvoyeurs d’emploi. Le portail Agri-environnemental est venu en raison d’une étude que nous avons menée. C’est un portail numérique, qui permet de rapprocher les opportunités d’investissements dans le milieu agricole. Notre étude de ce secteur a révélé que les opportunités existent mais elles sont méconnues. Comment rapprocher les investisseurs des opportunités qui existent. Là où ça existe ! En leur donnant toutes les informations. Au travers d’un clic.
Votre appel aux jeunes générations qui constitue en majorité le capital humain. Et les gouvernants de nos États.
A nos dirigeants d’abord, et à tous les agents en capacités de financement. Il faut susciter ce réveil en eux. Contribuer au changement de mentalité. Mais aussi à prendre en compte toutes ces recommandations que nous faisons. Nous les invitons à associer la jeunesse à la réflexion. Ce sont nos dirigeants qui doivent convoquer les jeunes pour les écoutés.
L’autre appel est à la population et la jeunesse africaine. Tout est à jouer, tout est à notre portée. Les jeunes et les parents n’ont aucune perception pour l’agriculture. De manière générale, pour eux, celui ou celle qui va à l’agriculture c’est celui qui a raté sa vie. Il faut casser cette perception. Il faut repenser l’environnement. Et nous proposons des fermes agricoles modernes. Dotées de commodité minimum. Il faut structurer les emplois dans le domaine agricole. Structurer s’est de valoriser les compétences. Si cela n’est pas fait on se croirait dans un secteur informel. Nous devons veiller à la transformation des matières premières et son volet de commercialisation. Ce sont tous des secteurs créateurs de richesses et pourvoyeurs d’emploi.
Bekanty N’KO