Abidjan, le 9 avril 2022 – Voiedefemme.net – « Nous sommes écœurés de constater qu’après plusieurs années de bataille pour faire signer ce décret par le président, ce décret que nous avons salué des deux mains, n’est pas appliqué dans le secteur du thon au port ». Tels sont les propos de M. Tagro Muller, membre du Groupement des mareyeurs grossistes du faux thon, Gmgft, qui tenait un point de presse, vendredi 8 avril 2022, à l’hôtel Azalaï d’Abidjan-Marcory.

Objectif : présenter la situation du secteur du faux thon avec la reprise des activités et interpeller, de la même occasion, le président de la République sur la non application du décret N°2021-910 du 22 décembre 2021 portant plafonnement du prix du kilogramme de « poisson faux thon » ou du « poisson garba » par certains grossistes qui auraient pion sur rue au port de pêche.

En effet, en rencontrant la presse, Jules Tano, Tagro Muller et Issa Kafando ont saisi l’occasion pour lancer un cri de cœur au président de la République Alassane Ouattara face à la non application du décret signé par lui.   Pour Jules Tano, les trois mois de repos biologique étant finis, les bateaux ont repris leurs activités. Il ne reste, fait-il remarquer, l’application des lois. Or, « le même cartel est revenu à la charge. Il va jusqu’à défier l’autorité de l’Etat avec la complicité de certaines autorités politiques et administratives de ce pays », relève-t-il. Pour cela, il a lancé un appel au chef de l’Etat pour qu’il active son administration afin de faire appliquer cette décision qui concerne le plafonnement du prix du faux thon malgré que le gouvernement ait pris un décret et un arrêté interministériel.

Tagro Muller, ne dira pas le contraire. Pour lui, le circuit de distribution n’est pas respecté. « Le port est pris en otage », lance-t-il avant de se poser des questions : « Sommes-nous dans un pays de non-droit ? La signature du président de la République n’a-t-il plus de valeur ? », s’est-il demandé, ému. « Que le Président Ouattara prenne cause et effet pour sa signature. Qu’il agisse avec fermeté pour le respect du décret », implore-t-il.

Selon les prix institués, les armateurs vendent aux grossistes à 400 Fcfa le Kg, tandis que le grossiste revend au demi-grossiste à 600 Fcfa, à son tour le demi-grossiste doit vendre au détaillant à 650 Fcfa et le détaillant à son tour doit revendre aux consommateurs et Garbadromes à 850 Fcfa. Malheureusement, selon les conférenciers, ces prix ne seraient pas respectés par certains grossistes qui traiteraient avec les armateurs. Conséquences, le coût du faux thon est en hausse constamment sur le marché. Et cela, serait l’œuvre, selon Tagro Muller, de quatre mareyeurs grossistes qui ont décidé de défier l’autorité de l’Etat. « Si ces gens continuent de défier l’autorité de l’Etat, nous allons nous donner les moyens de faire appliquer ce décret », a coupé Jules Tano.

Notons qu’avec la reprise des activités depuis le 27 mars 2022, 17 bateaux ont déjà accosté au port de pêche d’Abidjan.

Djolou Chloé

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