Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié le 12 janvier 2021, « Plus de 1,5 million d’adolescents et de jeunes adultes de 10 à 24 ans sont décédés en 2019, soit près de 5000 par jour de causes liées au traumatisme. La moitié des troubles de santé mentale à l’âge adulte se manifestent dès l’âge de 14 ans, mais la plupart des cas ne sont ni détectés ni traités ».


Toujours selon l’OMS, la dépression est l’une des principales causes de maladie et d’incapacité chez les adolescents, et le suicide est la troisième cause de décès chez les 15-19 ans. « Les troubles mentaux représentent 16 % de la charge mondiale de morbidité et des traumatismes chez les 10-19 ans. De nombreux facteurs ont un impact sur le bien-être et la santé mentale des adolescents ». Il s’agit de « la violence, la pauvreté, la stigmatisation, l’exclusion et le fait de vivre dans des situations de crise humanitaire et de fragilité risquent de favoriser l’apparition de problèmes de santé mentale », révèle-t-il.


Un tableau sombre qui fait réagir la Présidente de SHvoices, une fondation en charge de la santé psychologique des adolescents Obra Coulibaly lors d’un camp pour les jeunes dont l’âge varie entre 14 et 18 ans, à l’Institut supérieur de management Adonaï sis à Abidjan, le vendredi 27 août 2021. « l’adolescent qui accumule trop d’émotion, peut se retrouver avec un trouble psychique. Il a besoin d’être en équilibre, au risque d’avoir des troubles psychiques », prévient l’Experte.


« L’amasse d’émotion crée aussi des symptômes post-traumatismes « 


En effet la santé mentale est essentielle pour tout être humain. Elle aide à surmonter les tensions de la vie et à se réaliser soi-même. Il faut donc la préserver, et surtout prêter attention « aux symptômes post-traumatismes qui se manifestent généralement par un temps de latence ».


« l’amasse d’émotion crée des symptômes post-traumatismes. A une période donnée, une personne peut revivre un fait passé. Et en souffrir énormément, comme si l’action venait de se produire parce que le cerveau a accumulé ce fait. La perte d’un parent par exemple en est la parfaite illustration. Dans un cas pareil, il faut très bien pleurer pour être enfin libre. En science psychologique, une personne qui a mal doit pleurer. A travers ses larmes, elle se libère. Ne pas pleurer affecte le mental. Et crée des troubles dissociatifs d’identité qui entrainent des sauts d’humeur. La personne donnera ensuite l’impression d’avoir plusieurs comportements et deviendra incompréhensible », explique-t-elle.


« Les contenus des réseaux peuvent être fatals pour la santé mentale « 


A en croire la première responsable de SHvoices, il est possible de prévenir ces troubles psychiques en suivant certaines consignes. « Lorsque vous êtes en colère, triste, frustré mieux vaut exprimer vos émotions que les conserver. Plus vous en parler à quelqu’un, vous libérer votre cœur et votre cerveau. Plus vous amassez, cela crée en plus des troubles mentales, l’ulcère et d’autres maladies… les personnes qui sont introverties peuvent se libérer par l’art. C’est-à-dire être capables de transmettre leur douleur par un chant, un dessin, un poème… Il faut libérer son cerveau. L’abus des substances (l’alcool, la drogue, la chicha) provoquent des troubles psychologiques. Plus vous consommez ces substances, votre cerveau l’apprécie. Il ira jusqu’à toucher l’hypothalamus. Et votre organisme devient dépendant de ces substances. Il n’y a pas que l’addition des substances, celles des jeux vidéo isolent bon nombre d’enfants, les désocialisent. Ils n’aiment plus la vie en communauté… », conseille-t-elle.


Puis d’ajouter: « Le téléphone occupe une grande place dans nos vies. Mais les adolescents ne doivent pas en abuser. Plus les adolescents sont accros au téléphone, cela créé un manque de confiance. L’enfant ne peut plus rien faire sans son téléphone. Il devient un dépendant, son cerveau ne peut plus réfléchir. Les téléphones doivent être utilisés avec modération. Car même les contenus des réseaux peuvent être fatals pour la santé mentale d’un adolescent. », achève notre spécialiste en psychologie.

Audrey Assi (stagiaire)

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