Le Caire (Egypte) -voiedefemme.net- Le président de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), Benedict Okey Oramah, appelle les Etats africains à miser sur la jeunesse comme « moteur » de l’intégration et du commerce intra-africains, afin de permettre une mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

« Poussant partout dans un continent fragmenté, la jeunesse africaine est sur le point de faire des pas de géant dans un marché continental unique et pourrait devenir de manière transparente le moteur de l’intégration et du commerce intra-africains de l’Afrique », a déclaré M. Oramah, lors de la session d’ouverture des 29ème Assemblées annuelles d’Afreximbank, à New Cairo (Nouveau Caire), la nouvelle capitale administrative d’Egypte, le mercredi 15 juin 2022.

« La bonne nouvelle est que l’Afrique se trouve exactement au même endroit que les États-Unis et le Canada dans les années 1900 et l’Asie en développement dans les années 70, 80 et 90. Aujourd’hui, 85% de la population du continent a moins de 45 ans et 45% ont entre 15 et 45 ans ; (…) un actif beaucoup plus précieux que toutes les ressources pétrolières et minérales », a-t-il ajouté.

Le président d’Afreximbank a rappelé le « rôle central » joué par les jeunes dans le miracle asiatique qui a propulsé l’Asie du Sud-Est de la pauvreté à la prospérité des années 1970 aux années 1990. Car en 1980, la population de moins de 45 ans en Chine, en Corée du Sud, en Malaisie, à Singapour et à Taïwan variait entre 76% et 80%.

Bénédict Oramah s’est réjoui du fait qu’un protocole sur la jeunesse soit négocié dans le cadre de la ZLECAf ; ce qui constituera, selon lui, « une excellente occasion » de formaliser l’intégration des jeunes dans l’agenda à l’échelle d’un continent qui fait face à de nombreux défis en matière de commerce entre ses pays.

Il a par ailleurs exhorté les Etats africains à donner la priorité à la culture et aux industries créatives du continent, « car elles détiennent la force puissante pour accélérer l’intégration continentale et sont principalement basées sur les jeunes ».

« Chez Afreximbank, nous promouvons l’industrie à travers un programme de financement dédié de 500 millions de dollars américains », a-t-il relevé.

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement estime que la ZLECAf, créée en 2018, pourrait stimuler les échanges commerciaux intra-africains d’environ 33 % et réduire de 51 % le déficit commercial du continent.

Une étude réalisée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique indique qu’à l’horizon 2030, le fret transporté par les navires passerait de 58 millions à 132 millions de tonnes avec la mise en œuvre de la ZLECAf.

L’étude indique également qu’une réalisation des projets d’infrastructure nécessaires à la mise en œuvre de cet accord de libre-échange, permettra à la flotte maritime africaine d’augmenter de 188 % pour le vrac et de 180 % pour les conteneurs.

(AIP)

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