La Côte d’Ivoire abrite depuis le 09 mai 2022, à Cocody, la Convention des Nations Parties sur la lutte contre la désertification (Cop15). Après une semaine d’intenses travaux, des participants livrent ici leur impression et attente sur ce rendez-vous mondial.
Abou Bamba (président du comité d’organisation de la cop15) :
‘’ Cette Cop va permettre à la Côte d’Ivoire d’augmenter sa production’’
Nous sommes heureux de voir se dérouler sur le sol ivoirien la Cop15. En Côte d’Ivoire vous avez remarqué ces derniers temps qu’on a enregistré de coût de certains produits agricoles, de certaines matières premières sur les marchés. Les gens parlent de plus en plus de la cherté de la vie juste parce qu’il y a quelques sécheresses ça et là. La production agricole a baissé. Donc l’offre n’a pas suivi la demande. Cette Cop va permettre à la Côte d’Ivoire d’augmenter sa production agricole non seulement pour le pays mais aussi pour la sous-région. Vous savez que tous les pays à côté de nous, sont soumis aux aléas climatiques, baisse de production, des problèmes sécuritaires et des sérieux problèmes de sécheresse. Donc in fine nous nous attendons à une croissance économique beaucoup plus importante que celle à laquelle nous faisons face actuellement, sur les trente prochaines années avec cet investissement de 1,5 milliards de dollars qui va se faire ressentir dans beaucoup beaucoup de secteurs économiques de notre pays.
Mlle Kouakou Ella (représentant Ong Change human’s life) :
‘’ Qu’il y ait derrière les décisions arrêtées, une réelle volonté politique’’
De façon générale la cop se déroule très bien. C’est une véritable plateforme mondiale d’échanges d’expérience entre les acteurs. C’est quelques choses de vraiment innovant. Nous nous félicitons des grandes décisions déjà prises. Notre plaidoyer, c’est que ces décisions soient véritablement appliquées. Qu’il y ait derrière une réelle volonté politique dans la mise en œuvre des différentes décisions qui ont été arrêtées. Ce sont des décisions qui concernent plusieurs domaines et activités certes, mais leur mise en œuvre sera fondamentales. A notre humble niveau nous allons poursuivre nos actions de sensibilisation. Aller au contact de la population et jouer pleinement notre rôle dans la préservation de l’environnement et surtout dans la lutte contre la désertification. C’est plus dans le milieu rural que ce phénomène est ressenti. C’est donc dans ce milieu que nous allons concentrer nos actions. Le changement climatique est déjà là. Il nous faut aider les populations à y faire face à partir des décisions qui vont sortir de cette Cop 15.
Poojanraj Khurun (conservateur adjoint des forêts au ministère de l’Agro-industrie et de la sécurité alimentaire de l’Iles Maurice) :
‘’ Nous voulons faire entendre les voix des États insulaires’’
Notre présence à cette Cop 15 en Côte d’Ivoire, c’est d’utiliser ce rendez-vous mondial pour faire entendre la voix des États insulaires du monde entier. Nous voulons aussi contribuer au combat contre la désertification et la dégradation du sol. De façon très holistique de pouvoir intégrer les autres défis de survie qu’on a dans les îles. C’est surtout l’isolation. Avec la covid-19, c’est beaucoup plus évident de voir que les plus vulnérables ce sont les plus petits États insulaires comme nous. Depuis le début de cette Cop 15 il y a des décisions qui ont été arrêtées. D’autres le seront dans les jours à venir. Mais le vrai test, c’est quand nous allons retourner individuellement chez nous. L’implémentation des décisions c’est cela le vrai défi. Travailler sur papier c’est une chose, mais la réalité c’est le terrain. Le vrai changement pour le petit fermier, les petits pêcheurs etc. C’est cela qui compte. Dans mon pays, l’impact de la désertification c’est une baisse dans la production agricole. Déjà on importe presque 75% de notre nourriture. Si rien n’est fait on sera obligé d’importer toute notre consommation. Ce qui n’est pas normal. Il faut renverser cette situation. Retourner la fertilité au sol. On a besoin de l’agriculture verte et Durable.
Mamadou Diawara (directeur exécutif de l’Ong »Guinée écologie ») :
‘’ Je me félicite de la déclaration des chefs d’État’’
Je me réjouis des thématiques et des déclarations des chefs d’État et de gouvernement concernant l’engagement des États Parties qui est assez important dans le cadre de la lutte contre la désertification. Mais également la participation et les plaidoyers des organisations de la société civile qui incite les États à prendre leur responsabilité. Parce qu’aujourd’hui, c’est un enjeu majeur. Nous prenons part aux discussions et aux thématiques qui se tiennent dans cette COP afin de faire une restitution auprès de mon organisation mais aussi au ministère de l’environnement pour qu’on puisse voir ensemble comment est-ce qu’on peut mettre ensemble nos actions. La Guinée est un pays minier contrairement à la Côte d’Ivoire qui est beaucoup un pays agricole. Et le développement des mines également concourent à ces facteurs de dégradation des terres. Aujourd’hui, il y a plus de 50% de la population guinéenne qui est affectée par ces phénomènes notamment celles qui sont en zones de montagne, du Fouta djallon qui constitue le château d’eau de l’Afrique de l’ouest.
Mamane Seini (secrétaire général Association nationale des exploitants des bois du Niger (ANEB-Niger)) :
Je pense que la COP15 se déroule dans de meilleures conditions. Nous sommes bien logés et transportés du siège de la Cop à notre hôtel et vice-versa. Mais également les organisateurs veillent au respect strict des mesures barrières en ce qui concerne la Covid-19. Dans l’ensemble, je pense que c’est une bonne organisation. Et quelle que soit la structure que vous représentez à cet rendez-vous, il y a des assises éclatées partout dans le cadre de la lutte contre la désertification et la sécheresse. Donc vous pourrez y trouver une thématique à votre convenance. C’est l’occasion pour attirer l’attention de tout le monde, à chaque fois qu’il y a des évènements comme celui-ci, que ce soit la COP sur le climat ou sur la désertification, d’importantes décisions salutaires sont prises sans qu’on ne sache qui fait quoi. Pour ma part, si on prend des décisions ou des engagements, il faut responsabiliser chacune des différentes parties prenantes. Mais également mettre en place un comité de suivi de celui-ci. Le Niger est un pays sahélien dont trois quarts de notre superficie est occupés par le désert. Donc nous mettons l’accent sur la restauration des terres qui sont les thématiques majeures. Il appartient aux partenaires de concrétiser leur position. Parce qu’on entend que tel financement est accordé à tel projet notamment à la »Muraille verte » comme c’est le cas pour nous. Je pense qu’il faut concrétiser les positions des uns et des autres. Aussi, faut-il mettre l’accent sur la restauration des terres.
Djolou Chloé